HomeA la unePROCES DE L’EX-PREMIERE DAME DE COTE D’IVOIRE : Simone Gbagbo jusqu’au bout de sa logique

PROCES DE L’EX-PREMIERE DAME DE COTE D’IVOIRE : Simone Gbagbo jusqu’au bout de sa logique


Le procès des  proches de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a amorcé ce lundi 23 février 2015, un tournant décisif, avec l’audition de Simone Gbagbo, l’ex-première dame de Côte d’Ivoire. Elle comparaissait avec 82 autres co-accusés, tous d’anciens caciques ou sympathisants du régime Gbagbo,  pour répondre « d’atteinte à la sûreté de l’Etat ivoirien, de xénophobie, d’usurpation de fonction et constitution de bandes armées ». Et comme il fallait s’y attendre, la dame de fer du régime Gbagbo est restée elle-même. Pour la première fois qu’elle s’exprime en public depuis l’arrestation de son époux, Simone Gbagbo n’a pas pris de gants pour traduire à l’actuel président, via le tribunal, toute sa rage pour avoir volé la victoire à son mari et trahi l’espoir du peuple ivoirien. Mépris, dérision, arrogance, bref, cette première séance d’audition de Simone Gbagbo a tenu toutes ses promesses. Elle a surtout réuni tous les  ingrédients pour rappeler au souvenir des Ivoiriens, les temps des joutes verbales pleines de haine qui ont précédé les coups de rafales et de canons au bord de la lagune Ebrié. Alors que  ses  avocats la disaient sereine et adoucie,  cette première sortie publique de Simone Gbagbo a montré qu’il faut bien  plus que  trois années de détention pour assagir celle que nombre d’Ivoiriens considèrent aujourd’hui comme le véritable  concepteur du projet visant à maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir. Et la suite, on la connaît. Une guerre civile qui a coûté la vie à des milliers d’Ivoiriens et d’expatriés et rendu totalement méconnaissable ce pays que le père de l’indépendance, Houphouët-Boigny, avait rendu naguère célèbre pour son sens légendaire de l’hospitalité.  Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire panse ses plaies et, pour un pays qui revient d’aussi loin, ce procès doit forcément être une sorte d’exorcisme à l’échelle nationale. Mais pour cela, il faut que chaque fils du pays y mette du sien. Or, si jusque-là on peut dire que les 82 autres co-accusés acceptent de se prêter au jeu pour diverses raisons, cela est loin d’être le cas pour Simone Gbagbo, qui reste campée sur sa  position, respectant par là, et jusqu’au bout, sa logique de femme va-t-en-guerre.

L’attitude de Simone Gbagbo constitue un grain de sable dans le soulier de l’actuel président

Alors que Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), pense que la stratégie de l’affrontement est désormais contre-productive et qu’il faut plutôt aller vers un apaisement des cœurs pour un nouveau départ, Simone Gbagbo, à la tête de l’aile dure du parti, n’envisage pas  une sortie de crise en dehors du retour de son époux à la tête de l’Etat ivoirien. Mais pouvait-on s’attendre à autre chose de sa part ? Il faut dire que très peu de personnes en réalité, imaginaient Simone Gbagbo dans la même posture que ses co-accusés. Imaginer un seul instant Simone Gbagbo demandant la clémence du tribunal, c’est mal connaître le personnage. C’est d’ailleurs ce même entêtement qui a conduit son mari là où il se retrouve aujourd’hui. Du reste, comment aurait-il pu le faire, sachant que cela impliquerait, de fait, une reconnaissance de la victoire de  son ennemi juré, Alassane Dramane Ouattara ?  Cette posture n’est certainement  pas la meilleure défense, mais pour Simone Gbagbo, qu’à cela ne tienne. Plutôt croupir en prison, que  se renier. L’ex-première dame est bien consciente  que cet entêtement ne lui permettra pas de bénéficier d’une quelconque indulgence du tribunal, dans la mesure où ce ne sont pas les preuves pour établir sa culpabilité qui manquent. Cela dit, on peut se demander, au regard de l’attitude de l’ex-première dame au cours de cette première sortie, quelle perspective s’offre désormais à la volonté affichée de ADO de parvenir à une réconciliation des Ivoiriens. L’attitude de Simone Gbagbo constitue, en tout cas, un grain de sable dans le soulier de l’actuel président et pourrait bien gêner sa marche vers la réalisation de  cette promesse  phare  de son mandat. Mais ce n’est certainement pas un rendez-vous manqué avec la réconciliation qui arrêtera celle dont l’époux, hier seulement, lançait, « qu’il y ait 1000 morts à gauche, mille morts à droite, nous, on avance. »

Dieudonné MAKIENI


Comments
  • Desolé. drole de journaleux et d’analyse….

    24 février 2015
  • Le FPI avec ses Gbagbo ont leur part de responsabilités dans tout ce qu’à connu la Côte D’Ivoire. Cependant, je trouve qu’ils valent mieux qu’une certaine presse aux ordres, aux abonnés absents et qui commentent des articles d’autres articles, incapables de faire une analyse claire ! Honte à vous !

    24 février 2015
    • masquez un peu vos mensonges dans les procces car votre tour arrive

      24 février 2015
  • Je constate que TOUS ceux qui etaient en premiere ligne pour la chute de Laurent Gbabgbo sont tous mal barres après 3 ans:
    1) Nicolas Sarkozy a perdu les elections et risque de perdre les primaires
    2) Blaise Compaore a ete chasse comme un chient mechant de son palais
    3) IL ya une grande desilusion car Ouattara est loin du democrate qu’on nous a tant vante.
    Le temps est bien l’autre non de Dieu, wait and see!

    24 février 2015
  • Dommage que les interventions ne soient pas de qualité. Cet article est pertinent et donne de la perspective a ceux qui n’y voient pas grand chose. Le temps est bien l’autre nom deDieu, avez-vous dit ? Et bien Dieu a tranche et arendu justice a Ouattara et toutes les victimes de la bêtise humaine érigée en méthode politique ! A bon entendeur…

    24 février 2015

Leave A Comment