HomeA la uneSECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DANS LA REGION DU NORD:La culture attelée en ligne de mire

SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DANS LA REGION DU NORD:La culture attelée en ligne de mire


Dans le cadre du Projet Intégré pour le Renforcement de la Souveraineté Alimentaire dans la province du Yatenga (PIRSAY), initié par l’ONG Oxfam au Burkina sur financement de la Coopération Allemande (BMZ) à travers Oxfam Allemagne et porté par l’Association aidons l’Afrique ensemble (AAAE), une tournée a été effectuée dans les zones d’intervention du projet afin d’apprécier l’effectivité de la pratique de la culture attelée et l’approvisionnement des greniers de sécurité alimentaire. C’était du 4 au 5 aout 2020 dans la province du Yatenga.

Malgré les efforts consentis par l’Etat à travers l’élaboration et la mise en œuvre de politiques agricoles, le défi de la sécurité alimentaire reste une préoccupation majeure. La région du Nord est en proie régulièrement à des crises alimentaires imputables à la faible pluviométrie. Le Burkina Faso est soutenu dans ses efforts par des partenaires au développement. C’est le cas de l’ONG Oxfam à travers le Projet Intégré pour le Renforcement de la Souveraineté Alimentaire dans la province du Yatenga (PIRSAY), porté par l’Association aidons l’Afrique ensemble (AAAE). Ce projet, dans l’un de ses volets, encourage les paysans dans la pratique de la culture attelée et la mise en place de grenier de sécurité alimentaire en vue de faire face à la période de soudure en saison hivernale. La tournée sur le terrain par les acteurs du projet a permis de constater l’effectivité de ces pratiques.

Une vue du grenier de sécurité alimentaire à Kieblega dans la commune de Kossouka

 

Le grenier de sécurité alimentaire est vendu à un prix social

Notre première escale nous a conduit à Kieblega dans la commune de Kossouka. Là, un grenier de sécurité alimentaire est implanté. Il est alimenté, d’une part par le projet et, d’autre part par l’apport des paysans à l’année +1 de la récolte. Les céréales sont vendues à un prix social au profit de la population. Il est géré sous la direction du Conseil local de concertation des communautés rurales (CLCR) dont le président est Mounouni Savadogo qui a exprimé le bien-fondé du grenier en ces termes : « Notre grenier est le produit de l’apport du groupe pour 11 sacs de sorgho et celui du projet pour 50 sacs de sorgho et 50 sacs de maïs. Cela nous a beaucoup soulagés du fait de sa proximité dans le village. L’éloignement et l’inaccessibilité des voies pour rejoindre Kossouka ou Séguénéga en saison pluvieuse est un calvaire pour nous. Avec ce grenier qui est vendu à un prix social, nous économisons en carburant et en énergie pour vaquer à nos travaux champêtres ».

Sanata Ouédraogo est la trésorière de la Commission d’action spécifique alimentaire (CASA), structure chargée de la gestion du grenier. « La vente se fait en détail ou en sacs selon la bourse de chacun. On ne vend pas à crédit. En revanche, selon la quantité voulue, le client pourrait avancer petit à petit à notre niveau. Si le montant est atteint, il prend son dû », a laissé entendre la trésorière.

Mounouni Savadogo, président du CLCR, a traduit sa gratitude au projet pour son soutien en semences améliorées, la mise en place des fosses fumières, le fonds de roulement pour le magasin, toute chose qui a permis aux paysans d’accroitre leur rendement et de parer à toute éventualité.

 

A sima, dans la commune de Séguénéga, pendant que les hommes labourent…………………

 

……………..les femmes sement le niébé

 

 

 

 

 

 

 

Accroitre le rendement avec la culture attelée

La deuxième visite a conduit la délégation à Sima, dans la commune de Séguénéga où est pratiquée la culture attelée. Cette pratique consiste à octroyer une paire de bœufs et une charrue à 2 personnes. Le champ d’un hectare près pour recevoir les semences du niébé que l’équipe a visitée appartient à 4 personnes qui ont décidé d’unir leurs forces. Elles ont bénéficié en tout de 2 paires de bœufs et de 2 charrues du projet sous forme de prêt. A titre gracieux, le projet leur a donné 12 kilos de niébé, 12 kilos de sorgho, et autres matériels.

Dans ce champ collectif, l’appui des membres des familles respectives, est d’un intérêt capital. Abdou Karim Roko, membre du champ collectif a exprimé sa gratitude : « Avec ce matériel, nous augmentons notre rendement. Le fumier organique produit par la bouse des bœufs fertilise nos sols. Nous avons été formés dans la protection de l’environnement à travers la plantation d’arbres, les diguettes, le zaï. Nous participons ainsi à l’approvisionnement de notre grenier de sécurité alimentaire. Nous remercions le projet ».

Les paysans sont suivis dans leurs tâches par des animateurs qui leur rappellent les consignes techniques édictées par le projet telles que le renouvellement cyclique des bœufs, et formulent des conseils pour accroitre leur rendement. Guet-wendé Narcisse Nabaloum, chargé de projet PIRSAY ainsi que le partenaire financier représenté par Ousmane Diallo, responsable communication et média de Oxfam au Burkina expriment leur satisfaction ces nouvelles techniques en marche dans leurs zones d’intervention, l’objectif étant de chasser la faim hors de nos frontières.

En rappel, le projet PIRSAY a officiellement démarré en janvier 2019 pour une durée de 5 ans et s’exécute dans les communes de Kossouka, Séguénéga et Rambo de la province du Yatenga.

Mahamoudou ZONGO


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