HomeA la uneSEINI KOANDA, SG DU SATB A PROPOS DU SIT-IN DES AGENTS DU TRESOR PUBLIC : « Rassurez-vous, les salaires ne seront pas pris en otage »

SEINI KOANDA, SG DU SATB A PROPOS DU SIT-IN DES AGENTS DU TRESOR PUBLIC : « Rassurez-vous, les salaires ne seront pas pris en otage »


Le Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB) était face à la presse, le 19 avril 2017, à la Bourse du travail de Ouagadougou. Au cours de cette rencontre avec les Hommes de médias, le syndicat a annoncé la tenue, les 24, 25 et 26 avril prochains, d’un sit-in des agents du Trésor sur toute l’étendue du territoire national et dans les représentations diplomatiques.

 

Les travailleurs du Trésor public, regroupés au sein du Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB), entendent observer un sit-in les 24, 25 et 26 avril prochains pour, ont-ils fait savoir lors de leur rencontre avec la presse, le 19 avril dernier, répondre au mépris et aux manœuvres dilatoires du gouvernement. En effet, à les entendre, c’est depuis 2011 qu’ils ont soumis leur plate-forme revendicative de 31 points aux autorités. Les pourparlers qui ont suivi et les résolutions prises, selon les responsables du SATB, n’ont pas été à la hauteur des attentes des travailleurs, si fait qu’ils ont été obligés de revoir leur copie et de soumettre une plate-forme minimale de 19 points. Une manière également pour le syndicat de privilégier le dialogue. Ainsi, les principaux points de la plate-forme minimale, a affirmé le SG du SATB, Séini Koanda, sont, entre autres, la relecture des textes portant conditions et modalités de répartition des motivations au niveau du Trésor, l’institution d’un statut autonome de l’agent du Trésor, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de carrière des agents, l’opérationnalisation de toutes les trésoreries principales dans les 45 provinces du Burkina Faso et le renforcement des effectifs du personnel des postes comptables à l’étranger. A les entendre, malgré les efforts consentis à leur niveau pour avoir des meilleures conditions de vie et de travail, le gouvernement est resté de marbre.

 

« Depuis un certain temps, le SATB est l’objet de dénigrement et d’acharnement »

 

Loin d’être un effet de mode, ce mouvement d’humeur qui débute le 24 avril prochain, foi du SG, est légitime. « Mais rassurez-vous, les salaires ne seront pas pris en otage », a indiqué Séini Koanda. Par ailleurs, le syndicat a tenu à dénoncer certaines réactions des autorités du pays à leur endroit.  « Depuis un certain temps, le SATB est l’objet de dénigrement et d’acharnement », a-t-il déploré. Concernant les délais d’exécution et les pénalités de retard, selon les responsables du syndicat, c’est le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, qui a fait savoir que ce sont les agents, notamment ceux du Trésor, qui s’asseyent sur les dossiers des entrepreneurs, attendant que ces derniers viennent les démarcher avant de procéder aux transferts. « Loin de nous l’idée de défendre des agents indélicats qui s’adonneraient à ces pratiques mais nous souhaitons que ces accusateurs (Ndrl : parlant du président de l’Assemblée nationale), en tant que représentants du peuple, soutiennent leurs propos avec des preuves à l’appui », a estimé le syndicat. Et d’ajouter que c’est ce même Salifou Diallo qui a récemment affirmé qu’un agent de catégorie E du Trésor gagne mieux qu’un cadre du ministère de l’Agriculture ou de l’Education. Des affirmations qui, à entendre Séini Koanda, visent à dresser les travailleurs les uns contre les autres, mais aussi à livrer les agents du Trésor à la vindicte populaire.

 

Adama SIGUE

 

 

Séini Koanda, SG du SATB à propos du fonds commun

 

« C’est une motivation qui existe même au niveau du système français »

 

Lors de la conférence de presse animée par les membres du SATB le 19 avril dernier pour annoncer la tenue prochaine de leur sit-in, nous avons tendu notre micro au SG du SATB pour savoir son opinion sur le fonds commun qui divise l’opinion publique burkinabè.

 

La question du fonds commun revient à plusieurs reprises. Mais, ce que nous pouvons dire sur ce fonds, c’est que ce n’est pas une propriété privée du ministère en charge de l’Economie et des finances du Burkina Faso. C’est une motivation qui existe même au niveau du système français que nous avons hérité. Dans la plupart des pays de la sous-région, il est servi. L’administration des finances du Burkina Faso, depuis 2014, a effectué des missions dans 5 pays de la sous-région et les rapports de ces missions sont disponibles. La question est donc communautaire, et dans les directives sur le Code de transparence et sur la comptabilité publique, ces questions de motivation y figurent. Nous pensons que ce sont des motivations pour permettre aux travailleurs de donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est vrai qu’un doigt accusateur est porté sur ces fonds par le gouvernement mais, au même moment, nous nous demandons ce qu’il en est des motivations au niveau du parlement. Que vaut un député aujourd’hui pour la Nation burkinabè ? Combien coûtent le fonctionnement de l’Assemblée nationale et un ministre de l’Economie et des finances de nos jours ? 

 

Propos recueillis par AS


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