HomeOmbre et lumièreSONABEL : Un cumul de déficits budgétaires de 51 milliards de F CFA

SONABEL : Un cumul de déficits budgétaires de 51 milliards de F CFA


La direction générale de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) a animé une conférence de presse, le jeudi 12 février 2015, à Ouagadougou. Objectif : faire le point de la situation de l’alimentation du Réseau national interconnecté (RNI) en termes d’offre et de demande en électricité et annoncer le plan de gestion de la période dite de pointe.

 

51 milliards de F CFA de déficits budgétaires sur un capital de 63,3 milliards de F CFA. Telle est la situation financière de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) dévoilée, le 12 février dernier, par son Directeur général (DG), François de Salle Ouédraogo. Le déficit budgétaire auquel est confrontée la Nationale de l’électricité provient, a-t-il précisé, d’un cumul de 2011 à nos jours. Il a été favorisé, selon François de Salle Ouédraogo, par le fait que la SONABEL vend l’électricité à perte : « Elle produit plus cher tout en vendant moins cher l’électricité», a-t-il expliqué. Concernant l’alimentation électrique du Réseau national interconnecté (RNI), elle se caractérise par un accroissement naturel de la demande en électricité évaluée à 12% en 2015. A cela s’ajoute l’arrivée de gros clients (les nouvelles cimenteries) avec des besoins de consommation d’électricité très élevés. Dès lors s’impose la nécessité de prendre des mesures adéquates pendant la période dite de « pointe ». Cette période qui va de mars à juin, est toujours marquée par un accroissement important de la demande en énergie électrique. En 2015 en particulier, l’ensemble des besoins cumulés de consommation du RNI au cours de cette période qui s’annonce difficile, est estimé à 250 MW. Pour ce faire, la SONABEL mobilisera, a affirmé son DG, l’ensemble de ses moyens de production nationale renforcés par les importations de la Côte d’Ivoire. De même, une révision générale des groupes thermiques et hydrauliques du parc de production nationale a été entreprise depuis octobre 2014 et est en cours d’achèvement. En outre, il a été procédé à l’extension de la centrale de Bobo II par l’installation de 4 nouveaux groupes électrogènes qui fourniront une puissance exploitable de 40 MW. « Les 2 premiers groupes de cette extension sont en essai et seront mis en service avant fin février et les 2 autres le seront en mars prochain », a promis le patron de la SONABEL. Au total, l’offre totale disponible après les investissements réalisés et les entretiens de groupes sera, a-t-il estimé, de 200 MW, y compris l’importation. D’où un déficit prévisionnel de 50 MW attendu aux heures de « pointe ». Toutefois, des initiatives ont été développées pour réduire au maximum les effets négatifs de ce déficit sur les usagers de l’électricité et sur l’activité économique. Ces initiations se traduiront, de façon concrète, par des actions de sensibilisation des usagers de l’électricité sur l’économie d’énergie grâce à l’adoption de comportements citoyens. Des démarches auprès des gros clients disposant de leurs propres moyens de production seront également effectuées afin de les inciter à se déconnecter du réseau SONABEL aux heures de « pointe ». Dans la même perspective, une négociation avec le secteur électrique ivoirien est envisagée en vue de l’achat d’une puissance supplémentaire. Par ailleurs, une sécurisation de l’approvisionnement de toutes les centrales thermiques en combustibles, en partenariat avec la SONABHY, est en vue, a soutenu François de Salle Ouédraogo, afin d’éviter toute rupture susceptible de perturber la production électrique. En revanche, ces dispositions prises ne permettront pas de mettre les consommateurs à l’abri des délestages. Pour y faire face, il est prévu la mise en œuvre de grands projets de renforcement des capacités de fourniture d’électricité. Ces projets concernent, a rappelé le DG de la SONABEL, la construction de trois nouvelles centrales thermiques dont une de 210 MW à Donsin, deux de 150 MW et de 100 MW de puissances respectives à Ouaga dont une grâce au partenariat public-privé. Aussi, de grandes interconnections électriques se profilent à l’horizon telles Bolga/Ouaga (100 W) dont les appels d’offres sont lancés et la réalisation prévue pour fin 2016, Han (Ghana)/Bobo -Dioulasso/Cikasso (100MW) pour 2019. Les autres réalisations attendues sont l’interconnexion Nigeria / Niger / Burkina / Bénin pour 150 MW en 2020, la construction de centrales solaires de 33 MWc à Zagtouli et une autre de 22 MWc à Zina en partenariat avec Windiga SA en 2016. Dans la même année, 5 autres centrales solaires seront construites par des privés pour une puissance totale de 50 MW, a annoncé François de Salle Ouédraogo. Celui-ci nourrit l’espoir avec ses collaborateurs, de changer de fusil d’épaule pour relever le défi de l’alimentation en électricité dans le pays. En attendant, la SONABEL procédera, a-t-il indiqué, à des délestages aux heures de fortes consommations suivant un programme qui sera bientôt rendu public.

Saïdou ZOROME (Collaborateur)

 


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