HomeA la une1er TOUR DE LA CAN 2017 : Ça a manqué de piquant

1er TOUR DE LA CAN 2017 : Ça a manqué de piquant


Hier, se sont joués les derniers matchs  de poule de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2017.  Au-delà de la grande surprise de l’élimination du pays organisateur, le Gabon, et de certaines grosses pointures du football africain comme la Côte d’Ivoire ou encore l’Algérie, l’impression globale qui se dégage de la prestation des différentes équipes, est que le spectacle a manqué de piquant. Ce constat s’établit à plusieurs niveaux. D’abord, cette CAN 2017 ne connaît pas la grande ferveur habituelle des supporters. Jusque-là, la compétition n’avait pas failli à sa réputation de grande fête du football africain, mais l’édition en cours, en raison de l’absence du public dans les gradins, sonne comme un échec. On le sait, la crise politique au Gabon est en partie responsable de cette situation. Ensuite, le niveau du jeu a été largement affecté par le fait que la plupart des équipes sont en phase de transition, si fait que les spectateurs se sont retrouvés quelque peu orphelins des grandes stars qui ont jadis fait la renommée du football africain. La CAN, sans les grosses vedettes comme l’Ivoirien Didier Drogba ou encore le Camerounais Samuel Eto’o Fils qui ont régné un temps sur les stades, semble quelque peu fade. Sans minimiser la qualité technique des différentes équipes, il a manqué le génie de ces célébrités du football africain dont les gestes suffisaient à créer les étincelles qui enflammaient le public. Mais, l’on peut comprendre que les calculs liés à l’enjeu de la qualification pour le second tour, ont eu raison de la liberté d’expression des talents techniques individuels des joueurs. Pour la suite de la compétition, on peut s’attendre au retour de beaux gestes techniques sur le gazon. Et pour être complet sur le niveau moyen du jeu, il faut aussi indexer la qualité approximative des pelouses, décriée par bon nombre d’acteurs. Cela dit, on peut se réjouir de la progression d’ensemble du football africain, qui se traduit par le nivellement par le haut des différentes équipes. Ainsi, de grosses écuries avec leurs stars, ont été éjectées de la compétition.

La CAN est une épreuve redoutable pour les coachs

C’est le cas du Gabon  avec sa vedette bien connue, Pierre-Emerick Aubameyang qui étincelle en Bundesliga, ou de l’Algérie, 1ère nation africaine de football dans le classement FIFA  et qui compte dans ses rangs le meilleur joueur africain de l’année 2016, Riyad Marhez, ou encore de la Côte d’Ivoire, tenante du titre. Autre motif de satisfaction : le bon niveau de l’arbitrage. Les sifflets du continent appelés à officier les différentes rencontres, ont jusque-là fait un parcours sans faute. On peut donc se féliciter que le football africain ait tourné le dos à des pratiques qui ont longtemps terni son image. Mais là où véritablement la CAN 2017 n’a pas failli à sa réputation, c’est au niveau des révélations. Des talents sont en pleine éclosion et feront, dans les années à venir, le printemps du football africain. Au nombre de ces promesses pour l’avenir, le jeune gardien des Etalons du Burkina Faso, Hervé Koffi, ou encore Baldé Diao Keïta du Sénégal. Autre marque déposée de la CAN, c’est le jeu des chaises musicales des entraîneurs. La CAN est une épreuve redoutable pour les coachs qui paient en premier l’échec de leurs équipes respectives. Le sélectionneur des Fennecs d’Algérie, Georges Leekens,  et celui des Panthères du Gabon, José Antonio Camacho, ont déjà perdu leur poste. Les Ivoiriens aussi réclament la tête de Michel Dussuyer et les probabilités sont fortes qu’ils l’obtiennent. Ces limogeages en cascade  remettent au goût du jour la sempiternelle question de ces sorciers blancs payés à coup de millions d’euros sur le continent, alors que l’expertise locale est bien présente et fait ses preuves. A titre d’exemple, le sélectionneur sénégalais, Aliou Cissé, fait des miracles avec les Lions de la Teranga qui ont jusque-là fait un parcours exemplaire. Depuis sept ans, l’équipe n’avait pas pu franchir l’étape du premier tour, mais elle a été, pour cette compétition, la 1ère à arracher son ticket pour le second tour. Pour la suite de la compétition, on peut gager qu’en l’absence de grosses stars dans les équipes encore en course, c’est le collectif dans le jeu qui intronisera le vainqueur de la Coupe. Les équipes recalées, quant à elles, n’ont pas à rougir, car elles font partie de l’élite du continent. Elles devront se remettre au travail et cela passe nécessairement par la formation de la relève et la création des infrastructures sportives pour permettre aux talents de s’exercer.

SAHO


No Comments

Leave A Comment