HomeA la une20 ANS DE L’UEMOA : La libre circulation des personnes et des biens reste un défi

20 ANS DE L’UEMOA : La libre circulation des personnes et des biens reste un défi


Le 10 janvier 1994 naissait à Dakar, au Sénégal, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), avec la signature du traité portant sa création par les chefs d’Etat et de gouvernement du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. 20 ans après, les pays membres ont décidé de commémorer, le lundi 20 octobre 2014 à Ouagadougou, cet âge de la maturité de cette Union dont la vision est de créer un espace économique harmonisé.

« UEMOA, 20 ans, les voies d’un développement solidaire en Afrique de l’Ouest.» C’est sous ce thème que l’Union économique et monétaire ouest-africaine célèbre le vingtième anniversaire de sa création. Et c’est Ouagadougou, où se trouve le siège de l’Union, qui a été choisie pour commémorer cet âge de la maturité. Les chefs d’Etat du Bénin, Thomas Yayi Boni, du Burkina Faso, Blaise Compaoré, de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, du Niger, Mahamadou Issoufou, du Sénégal, Macky Sall, du Togo, Faure Gnassingbé, le président de l’Assemblée nationale de la Guinée Bissau représentant son président de la République, José Mario Vaz, étaient du rendez-vous de la capitale burkinabè, pour passer en revue le cheminement de l’UEMOA depuis 1994. Cette Union est née avec pour mission de construire autour d’une monnaie commune, un espace économique harmonisé où doivent circuler librement les personnes, les biens, les services et les capitaux. Mais la question est de savoir ce qu’il faut retenir de cet instrument, 20 ans après. L’UEMOA, relève le président de la Commission, Cheikhe Hadjibou Soumaré, s’est construite en se dotant de politiques et programmes dans l’ensemble de ses Etats, des projets concrets qui en font aujourd’hui un modèle d’intégration cité en exemple sur le continent. Il évoque le fait qu’aujourd’hui, les pays de cet espace ont une monnaie stable et que le taux de croissance dans l’Union est passé en moyenne à 6% avec des pointes de 10%, tout en signifiant que le niveau des échanges intracommunautaires reste encore en deçà de 20%. L’œuvre accomplie est immense, note Cheikhe Hadjibou Soumaré, mais, souligne-t-il, il y a des défis à relever si l’UEMOA veut être cette organisation de référence en Afrique.

Des insuffisances dans l’application des réformes dans les Etats

Le défi important, lance le président de la Commission de l’UEMOA, est la mise en œuvre effective des réformes, particulièrement les textes à travers leur intégration dans l’arsenal juridique de chacun des Etats et leur application effective. En effet, l’UEMOA souffre de difficultés liées à une application insuffisante des réformes dans les Etats. Et pour le président Cheikhe Hadjibou Soumaré, la libre circulation des personnes et des biens continue d’être, dans une large mesure, une préoccupation malgré les efforts déployés, parce que la mise en œuvre des textes souffre encore de réticences injustifiées dans les pays membres, déclare-t-il. Ce qui a fait dire au président du Conseil des ministres de l’UEMOA, Jules Baillet, ministre nigérien des Finances, que l’objectif souhaité n’est pas encore atteint. 20 ans après, dit-il, l’Union doit prendre son envol pour atteindre sa vitesse de croisière. Le président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA, Thomas Yayi Boni, a, quant à lui, rendu hommage aux pionniers et continuateurs de l’intégration économique dans l’espace, tout en relevant que c’est un moyen efficace de développement des pays membres. L’UEMOA, ajoute-t-il, n’est plus une vue de l’esprit, mais une réalité, tout en invitant les Etats à consolider et développer les acquis. Le président du Faso, Blaise Compaoré, invite à accorder une attention soutenue à la mise en œuvre du chantier commun « paix et sécurité ». Il le souligne en réponse aux menaces qui se posent en termes de montée du terrorisme, des extrémismes religieux, de la criminalité transfrontière et, depuis peu, de l’épidémie de fièvre à virus Ebola. Cette fièvre, les chefs d’Etat Blaise Compaoré et Thomas Yayi Boni en ont parlé en sollicitant la solidarité des pays de la sous-région, du continent et de la communauté internationale pour combattre, disent-ils, cet ennemi qui est une menace pour tous.

Antoine BATTIONO

Encadré

Plus d’un million de dollars (plus de 500 millions de F CFA) pour lutter contre Ebola

A travers une déclaration lue par le président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA, Thomas Yayi Boni, l’Union a décidé d’apporter son soutien dans le combat contre la fièvre à virus Ebola.

« Les chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, réunis le 20 octobre 2014 à Ouagadougou au Burkina à l’occasion de la cérémonie commémorative du vingtième anniversaire de la création de l’Union ; Sensibles à la situation qui prévaut dans la région ouest-africaine, à cause de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola ; Expriment leur solidarité aux pays affectés et aux populations victimes ; S’engagent aux côtés des pays touchés et de la communauté internationale en vue d’une mobilisation plus accrue pour venir en aide aux populations affectées par cette pandémie ; Saluent les efforts de la communauté internationale dans la lutte contre cette maladie et l’exhortent à continuer de mobiliser les moyens nécessaires afin de limiter la propagation du virus et de trouver rapidement les remèdes en vue de l’éradication de cette maladie ;

Encadré

20 ans et un documentaire ennuyant

Lors de la commémoration des 20 ans de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) dans la salle des banquets de Ouaga 2 000, il était question de la projection d’un  film documentaire sur « l’UEMOA, 20 ans, bilan et perspectives ». Si, sur la qualité des images, il n’y avait pas trop à dire, par contre sur la qualité sonore, c’était nul. En effet, on n’entendait pratiquement rien et cela commençait à agacer les uns et les autres. Et même que les chefs d’Etat préféraient échanger entre eux que de porter leur regard ou tendre l’oreille sur ce qui leur était donné de suivre. C’était exaspérant, désolant comme spectacle. Finalement, les organisateurs ont dû interrompre ce qui agaçait pour passer à autre chose. Pour une cérémonie de cette importance, il y a de quoi revoir sa copie.


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