HomeA la uneSUSPENSION D’AIDE FINANCIERE DE L’UE AU GOUVERNEMENT BURUNDAIS : Nkurunziza se fait du mouron  

SUSPENSION D’AIDE FINANCIERE DE L’UE AU GOUVERNEMENT BURUNDAIS : Nkurunziza se fait du mouron  


 

L’étau se resserre autour de Pierre Nkurunziza. En effet, l’Union européenne a annoncé, hier, 14 mars 2016, la suspension de ses appuis financiers directs fournis à  l’Administration burundaise et ses appuis budgétaires, mais maintient son soutien financier à la population et son aide humanitaire. On pourrait dire que l’annonce de cette suspension de l’aide directe de l’UE au gouvernement burundais, n’avait que trop duré. Mais comme on le dit, il n’est jamais tard pour bien faire. En effet,  avec plus de 430 millions d’euros sur la période 2015-2020, l’UE représente le premier donateur du Burundi. En privant donc le gouvernement burundais de cette précieuse manne, l’UE traduit sa volonté  d’affaiblir l’homme fort de Bujumbura. Et c’est une excellente chose car, les tergiversations de la communauté internationale et la mollesse de l’Union africaine (UA) avaient fini par convaincre le satrape burundais qu’il était intouchable. Certes, cette sanction pourrait ne pas avoir d’effets immédiats sur le président Nkurunziza qui, comme tout bon dictateur, dispose certainement d’un trésor de guerre. Mais à long terme, elle pourrait se révéler efficace. Car, faut-il le souligner, le budget burundais est généralement constitué de 51% de l’aide extérieure et celle de l’UE à elle seule, représente 30% de cette aide. C’est dire que si les autres partenaires du Burundi emboîtaient le pas à l’UE, le pouvoir de Nkurunziza pourrait, dans les mois ou années à venir, se retrouver incapable de payer les fonctionnaires et donc très affaibli. Ce qui pourrait pousser ces derniers à se soulever contre le régime en place. En tout cas, Nkurunziza se fait certainement du mouron en ce moment. Avec cette mesure, on verra bien s’il continuera à faire la sourde oreille ou s’il entendra enfin raison en renouant le dialogue avec l’opposition. En tous les cas, s’il veut être à l’abri d’autres sanctions,  il doit travailler à mettre fin aux tueries et autres formes de violations des droits de l’Homme dans son pays. L’UE a fait preuve de fermeté, c’est heureux ! Et il n’est pas exclu que d’autres partenaires suivent son exemple si la crise qui a déjà fait plus de 400 morts et mis plus de 240 000 personnes sur les chemins de l’exil, perdure. Nkurunziza doit enfin revoir sa copie. S’il décidait de mettre de l’eau dans son vin, il pourrait se tirer d’affaire d’autant plus que la communauté internationale ne fait plus de son départ du pouvoir, une priorité. Mais s’il continue à verser le sang des Burundais, alors, il le payera très cher, tôt ou tard. En tout cas, la décision de l’UE doit l’amener à réfléchir s’il lui reste encore du bon sens.

DZ      


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