HomeA la une6e  SOMMET DU TAC : Des progrès qui cachent mal des défis  

6e  SOMMET DU TAC : Des progrès qui cachent mal des défis  


 

Porté sur les fonts baptismaux en 2008 par Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, le TAC (Traité d’amitié et de coopération) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina continue cahin-caha son petit bonhomme de chemin. Cette année, il est à sa 6e édition et se tient au pays des Hommes intègres. Les principaux dossiers à l’ordre du jour sont, entre autres, « ceux liés aux infrastructures routières et ferroviaires, les fournitures d’électricité et d’hydrocarbures, la question de facilitation du commerce, du transit et du transport, la mise en place de nouvelles structures de coopération, d’échanges et d’appui aux populations, la question de défense et de sécurité », selon le chef de la diplomatie burkinabè, Alpha Barry. Et ce n’est pas tout. Car, selon toujours le ministre, les deux pays ont également « en projet la mise en place de deux fonds : un pour financer la femme et la jeune fille et l’autre pour les activités de la jeunesse ». Une autre particularité de ce sommet, c’est qu’un accent particulier sera mis sur la réhabilitation du chemin de fer. Toute chose qui va faciliter les échanges entre les deux pays. Comme on peut le constater, les centres d’intérêt de ce sommet sautent à l’œil. Et pour peu qu’ils prennent forme, cela pourrait avoir pour conséquence de soulager énormément les deux peuples, rendus on le sait, frères par l’histoire, la géographie et la culture. Il n’est pas superflu de rappeler, à ce propos, qu’entre 1932 et 1947,  les deux pays formaient une même entité : le Burkina à l’époque s’appelait la Haute Côte-d’Ivoire et la Côte-d’Ivoire portait le nom de Basse-Côte-d’Ivoire. Bref, les 2 pays sont tellement imbriqués qu’il n’est pas permis qu’ils se tournent le dos un seul instant. C’est ce lien fort qui explique que le TAC ait survécu à ses 2 géniteurs (Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo). C’est également cela qui a fait que malgré les moments difficiles que les deux pays ont traversés suite à la chute de Blaise Compaoré, le TAC n’a pas été véritablement affecté. Cela est à mettre à l’actif des peuples ivoiriens et burkinabè, mais aussi des dirigeants des deux pays. C’est la preuve, quelque part, que ces derniers (Ouattara et Kaboré) ont su transcender leurs ego et leurs humeurs pour privilégier l’intérêt supérieur des deux pays. Cette posture d’hommes d’Etat a permis de tirer le TAC vers le haut.

La Côte d’Ivoire et le Burkina peuvent réaliser des merveilles

Les progrès, en effet, sont palpables. L’on peut notamment insister sur la volonté des deux pays de se donner la main en matière de lutte contre le terrorisme en particulier et l’insécurité en général. L’on peut aussi saluer les efforts qui ont été déployés pour réduire les tracasseries policières sur le corridor. En matière d’énergie, le constat est clair. La Côte-d’Ivoire a permis à la partie burkinabè d’atténuer son déficit en fourniture d’électricité, en couvrant 30% de ses besoins. Et le meilleur est à venir puisqu’il est question que la Côte d’Ivoire revoie à la hausse son apport. A ces progrès, on peut ajouter la hauteur avec laquelle les autorités ivoiriennes ont géré l’épineuse question du Mont Péko où s’étaient installées depuis des lustres, des populations burkinabè. Une autre attitude positive à saluer de la part des autorités ivoiriennes est la mise à la disposition des autorités burkinabè de soldats en désertion, accusés par la justice burkinabè d’être à l’origine d’actes de violence. Ce sont des actes forts qui sont de nature à créer un climat de confiance entre les deux pays. Et cela est un impératif catégorique. Mais, les progrès auxquels les deux pays sont parvenus, cachent mal des défis qui restent à être relevés. Premièrement, l’on peut citer celui de la réalisation, dans les meilleurs délais, des projets dont l’intérêt vital pour les 2 pays se passe de tout commentaire. Sont de ceux-là, la construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou. Si du côté ivoirien, l’on peut dire que les choses commencent à bouger, on ne peut pas en dire autant du côté burkinabè. L’autre projet qui semble piétiner, est celui de la réhabilitation et du prolongement du chemin de fer Abidjan/Tambao en passant par Kaya. Le deuxième défi à relever est lié à l’épineuse question de la réforme agraire en Côte d’Ivoire. Il faut absolument mettre un point d’honneur à ce que la forte diaspora burkinabè ne soit pas spoliée. Car, le fait que bien des Burkinabè soient propriétaires terriens en Côte d’Ivoire aujourd’hui, a une histoire. La plupart l’ont été en vertu d’une clause signée entre les deux pays. Et Houphouët Boigny a été pour quelque chose dans cette situation. Le troisième défi est celui du vote des Burkinabè installés en RCI. Il est vrai que cette question relève de la souveraineté du Burkina, mais la Côte d’Ivoire doit ouvrir l’œil et le bon, de sorte à ne pas permettre à des politiciens véreux, d’instrumentaliser la forte diaspora burkinabè qu’elle héberge, à des fins machiavéliques. Le dernier grand défi à relever, c’est de faire en sorte que les hommes d’affaires des deux pays soient étroitement associés à la réalisation des projets retenus. Car, ils sont nombreux, ces opérateurs économiques ivoiriens et burkinabè, qui ont des moyens financiers susceptibles d’accompagner le TAC. Dans le cadre du partenariat public-privé (PPP), il sont capables d’aider les deux Etats à soulever des montagnes, dans l’intérêt supérieur des deux peuples. De ce qui précède, l’on peut dire que la Côte d’Ivoire et le Burkina, dans le cadre du TAC, peuvent réaliser des merveilles, pour peu que la volonté politique soit à la hauteur des enjeux.

SIDZABDA


Comments
  • Le Burkina Faso qui était resté longtemps à l’abri des attaques terroristes, a été naturellement surpris par la barbarie de ces fous des temps modernes en 2015 et 2016 .Lesquels, ont ensanglanté l’avenue Kwamé N’Krumah à Ouagadougou et le nord du pays. Mais les Forces de Défense et de Sécurité(FDS) ont su s’adapter à cette guerre asymétrique pour des ripostes vigoureuses contre certaines de ces bandes armées à travers l’opération tripartite Panga (Burkina, Mali, forces françaises Barkhane).Les responsables burkinabè en charge de la sécurité, notamment le ministre d’Etat, ministre de la sécurité, Simon Compaoré a bien noué des accords de coopération avec des pays voisins dans l’optique d’une mutualisation des forces de renseignement et de combat contre le terrorisme. Il est à souligner que c’est grâce aux renseignements stratégiques des FDS burkinabè, que Barkhane a pu surprendre des terroristes dans leurs refuges dans la zone frontalière entre le Burkina et le Mali. Les services de sécurité (police, gendarmerie) ont également bénéficié de formation appropriée sur la lutte anti-terroriste avec l’appui de partenaires au développement et cela a abouti à la création d’une unité spécialisée pour sécuriser Ouagadougou et environnants avec des possibilités d’interventions dans d’autres localités du territoire en cas de besoin. Fait remarquable, l’appel des responsables de la sécurité à la collaboration nécessaire entre les civils et les FDS pour des renseignements, a été aussi compris. Ainsi, c’est grâce aux alertes citoyennes dans la province de la Kossi, qu’un groupe de probables terroristes dans un tricycle, été mis en déroute par les forces de sécurité, sans qu’il n’y ait eu mort d’hommes en juillet 2017. Ce sont là autant de motifs de satisfaction légitime que les citoyens burkinabè peuvent éprouver à l’égard des FDS. Mais, le cap de la vigilance doit être maintenu et renforcé, afin de venir définitivement à bout des terroristes à un moment, où leurs présumés soutiens financiers au plan international, sont entrés dans une zone de turbulence avec des dénonciations multiples. Vivement que la coopération sécuritaire entre le Burkina et la Côte d’Ivoire se renforce davantage, surtout que des enquêtes sur de présumés terroristes appréhendés au Burkina, ont permis d’avoir une traçabilité sur des liens établis avec des auteurs des attaques terroristes de Grand –Bassam en Côte d’Ivoire.

    19 juillet 2017
  • Les relations ivoiro-burkinabè sont séculaires et se raffermissent dans le temps et l’espace. Les peuples burkinabè et ivoiriens sont liés par des liens de mariage, d’amitié et de fraternité qui résistent aux soubresauts politiques. Tous les politiciens à la mémoire courte et mus par leurs intérêts bassement matériels et égocentriques qui essaient de diviser ces deux peuples, commettent une erreur grave qui les rendra à jamais impopulaires dans l’histoire des deux pays frères. Les lois sectaires, les manipulations militaires pour perturber la quiétude dans ces pays, sont des actes ignobles de piètres politiciens qui se trompent d’époque. La conquête du pouvoir se fait de nos jours à travers les urnes de façon démocratique. Tous ceux qui contournent ce procédé normal et républicain, seront rattrapés par la rigueur de la loi démocratique et seront humiliés tôt ou tard.

    19 juillet 2017
  • Une rupture de produits pour les anesthésies se constate de façon récurrente depuis un certain temps dans des centres hospitaliers publics du Burkina. C’est la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques(CAMEG) qui est chargée de l’approvisionnement de ces produits. La conséquence des ruptures prolongées de ces produits empêche des opérations chirurgicales dans de nombreux blocs opératoires. Ainsi, des gens sont obligés de faire le tour de plusieurs hôpitaux (Yalgado,Bogodogo,Blaise Compaoré etc…) à la recherche du produit manquant afin de pouvoir effectuer les chirurgies souvent urgentes. L’auditeur qui se plaignait à l’émission afferage de Ouaga FM le lundi 17 juillet 2017, du fait que le service des urgences viscérales du CHU Yalgado ne fonctionnait pas à plein régime depuis près d’un mois, doit comprendre que la principale cause est due au manque de la fameuse molécule d’anesthésie. Par ailleurs, ce service de l’hôpital connait des travaux temporaires de rénovation qui ralentissent certaines prestations de soins. On constate que certaines personnes font le tour des radios ,pour s’en prendre aux responsables et médecins de l’hôpital Yalgado ,en occultant les nombreux efforts consentis par ces derniers pour des travaux de rénovation de ce vieil hôpital et pour des soins de qualité ,à des coûts relativement bas, en comparaison à d’autres structures sanitaires(hôpitaux publics, cliniques privées).Ces actions de délation ressemblent plutôt à des règlements de comptes personnels et téléguidés ,loin de toute objectivité. Les gens doivent plutôt déplorer le fait que le gouvernement ait quasiment délaissé Yalgado en permettant même que des équipements qui lui étaient destinés, soient confisqués au profit de l’hôpital de Bogodogo.Les gens se préoccupent plus des questions de revendications syndicales corporatistes pour des intérêts personnels et font fi des problèmes d’intérêt général comme la santé, précisément la rupture intempestive de produits pour les anesthésies. La CAMEG est vivement interpellée à remédier vite à cette situation pour sauver des vies.

    19 juillet 2017

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