8 ans après les massacres du 28 septembre en Guinée : La justice piétine toujours, les violences politiques continuent
C’est aujourd’hui 28 septembre que les Guinéens commémorent le 8e anniversaire du massacre du stade de Conakry. C’était il y a 8 ans que des militaires sous le régime du sulfureux capitaine Moussa Dadis Camara ont aveuglement réprimé des manifestants réunis au stade de Conakry. Bilan : 159 morts et une centaine de femmes violées. Et 8 ans après les faits, l’on ne comprend pas pourquoi le dossier piétine, alors que les tenants du pouvoir actuel font partie de ceux-là qui étaient parmi les victimes de cette répression barbare qui a laissé autant de morts sur le carreau. Sans oublier les souffrances morales et physiques dont des viols de femmes subies par d’innocentes personnes dont le seul péché avait été de se retrouver dans cette enceinte ce jour-là. Avec l’arrestation de Toumba Diakité en décembre 2016, considéré comme la pièce maîtresse, l’on pensait que la Justice guinéenne avait une opportunité unique de faire toute la lumière sur l’affaire des massacres du 28 septembre. Il est temps de vider ce contentieux et rendre justice, pour que les parents des victimes puissent enfin faire le deuil. Mais, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette justice censée situer les responsabilités et punir les auteurs et commanditaires à la hauteur de leur implication, se hâte lentement alors que les violences politiques ne faiblissent. Il en est pour preuve qu’à la veille de ce triste anniversaire, les Guinéens ont encore enterré deux de leurs compatriotes qui ont été victimes de répression policière lors d’une marche pour revendiquer l’organisation des élections locales que le pouvoir en place ne cesse de renvoyer aux calendes grecques, pardon guinéennes. C’est dire que la Guinée a du mal à emprunter le vrai chemin de la démocratie.
D.T