ATTAQUES TERRORISTES EN EGYPTE : Le pire est à craindre
Soixante-dix morts, en majorité des soldats, mais aussi des civils. C’est le triste bilan des attaques terroristes perpétrées contre les positions de l’armée égyptienne dans le Sinaï. Au total, ce sont cinq positions de l’armée, aux alentours de la ville de Cheihk Zoweid, près de la frontière avec la bande palestienne de Gaza, qui ont été prises pour cible par une centaine de djihadistes se réclamant de l’organisation de l’Etat islamique (EI). Et comme il fallait s’y attendre, la réaction de Al-Sissi ne s’est pas fait attendre. Il a sorti l’artillerie lourde. Hélicoptères d’attaque, chars de combats et blindés ont été déployés, sans oublier l’aviation qui a aussi pris part aux combats en pilonnant les positions des djihadistes. Aux grands maux les grands remèdes, dit l’adage. Car avec les fous d’Allah, il ne faut jamais lésiner sur les gros moyens ; surtout que dans le cas d’espèce, ils étaient armés, dit-on, de lance-roquettes, de travailleuses anti-aériennes et d’autres automatiques. Faut-il le rappeler, l’Egypte, tout comme la Tunisie qui n’a pas encore fini de pleurer ses morts, paie pour sa proximité avec la Libye qui, depuis peu, est devenue un magasin à ciel ouvert où viennent se servir les djihadistes de tout bord et de tout poil. La preuve est que Tripoli, la capitale, est depuis bientôt un an, sous le contrôle des djihadistes de l’EI, contraignant le gouvernement reconnu par la communauté internationale à élire quartier à Tobrouk.
Il n’est pas exclu que les djihadistes infiltrent la confrérie des Frères musulmans
Mais en plus de sa proximité géographique avec le pays de Mouammar Kadhafi, l’Egypte était déjà dans l’œil de cyclone des djihadistes pour avoir fait partie de la coalition qui a mené des raids aériens contre leurs bases à Tripoli. L’EI, on s’en souvient, avait promis de faire rendre gorge à l’Egypte. Et c’est désormais chose faite. Les fous d’Allah tiennent toujours leurs promesses, peu importe le temps que cela prendra. Cela dit, il faudra, au regard du contexte sociopolitique actuel de l’Egypte, craindre le pire. Car il n’est pas exclu que les djihadistes infiltrent la confrérie des Frères musulmans qui, sous le magistère du général Al-Sissi, continuent à souffrir le martyre. A ce propos, on en est encore à s’interroger sur les circonstances de la mort récente du procureur général de la République dont le convoi avait été la cible d’une attaque meurtrière. Faut-il y voir la main invisible des Frères musulmans qui tiendraient, par cet acte, à venger leur champion Mohammed Morsi, récemment condamné à la peine capitale ? Rien n’est moins sûr. A Al-Sissi donc d’ouvrir l’œil et le bon, s’il ne veut pas que l’Egypte sombre dans le chaos.
B.O