RETOUR DES MILITAIRES LOYALISTES : Scènes de liesse populaire à Yako
Les militaires de la garnison de Ouahigouya sont rentrés le 2 octobre après leur expédition victorieuse sur Ouagadougou, laquelle s’est soldée par la reddition des soldats du RSP. A l’étape de Yako, il a été donné de voir des scènes de liesse populaire au passage de ces vaillants militaires qui ont « libéré » le pays, selon l’entendement des Yakolais. Retour sur cet épisode qui n’aura duré que 30 minutes dans la cité de Naaba Yelkouni.
Il est 15h 30 ce vendredi 2 octobre 2015. Les Yakolais sont massés à l’entrée de la ville pour réserver un accueil triomphal à « leurs libérateurs ». Sifflets, pancartes, drapeau national, à pieds, en véhicules et à motos, la mobilisation se met en place.
A 16h 10, les loyalistes font leur arrivée, escortés par les agents de la Gendarmerie nationale de Yako. Ils seront rejoints plus tard par la Police nationale. Ainsi commence un long cortège de civils et de militaires juchés sur des véhicules militaires blindés et ordinaires. A leur vue, les « youyous » s’intensifient. La foule s’excite, l’adrénaline est à son paroxysme, les vrombissements des motos s’amplifient. Tout le monde est en file indienne, de l’entrée de la ville jusqu’à la sortie vers Ouahigouya. Les poings levés au passage du cortège en signe de soutien, les patriotes Yakolais qui n’ont pas pu être dans le mouvement ont constitué des haies tout au long de la nationale N°2. C’est une ville en extase qui témoigne toute sa reconnaissance à des patriotes qui ont apporté une touche décisive au dénouement de cette crise nationale. En dépit de la distance, certains Yakolais ont accompagné les braves fils de la Nation jusqu’à Ouahigouya, soit 150 km en aller-retour. C’est dans cette foulée que nous nous approchons de Ali Ouédraogo, celui là-même qui détient par devers lui le « OUI » du référendum de 1958, preuve qu’il a voté le non à la communauté française africaine du Général De Gaulle. Et voilà son sentiment : « Je suis fier de l’Armée burkinabè qui a libéré le Passoré et tout le pays. Tout le Faso était sous coupe réglée sous le régime de Blaise Compaoré et de Gilbert Diendéré. En 1966 et en 1980, Maurice Yaméogo et Sangoulé Lamizana ont tous deux été chassés du pouvoir mais sans effusion de sang. En 1987, les 30 et 31 octobre 2014 et le 17 septembre dernier, il y a eu trop de morts. J’implore le Tout-Puissant afin que cette série noire prenne fin avec la déroute du général Gilbert Diendéré ». Ismaël Sangla ne dit pas le contraire. Mieux, ce policier à la retraite, né en 1944, pense qu’il faut que la Justice soit ferme avec le général putschiste. « Heureusement que le peuple burkinabè est tolérant, sinon le putschiste a beaucoup tué, notamment Thomas Sankara, Dabo Boukary, Norbert Zongo et j’en passe. Nous ne voulons plus de ce type de militaires dans notre Armée. La Justice doit être ferme vis-à-vis de ce criminel », se convainc-t-il. Par ailleurs, le « papy » invite les jeunes à être « tolérants, courtois, respectueux et travailleurs pour construire le Faso qui leur reviendra de droit ».
De mémoire de Yakolais, pareille mobilisation spontanée a été rarement vue pour ne pas dire que c’est une première.
Abdoulaye DIANDA (Correspondant)
Francis
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Pauvre Diendéré. Dire que tu n’avais pour “fief” que la Camp Naba Koom. Les jeunes de Yako ont brûlé ta maison. Puis sont allés brûlé les cendres de cette maison brûlée. Enfin ils élèvent en héros des militaires (sans armes disait-on) qui t’ont fait fuir, simplement avec des tirs de sommation. Hé Dieu!!!!
5 octobre 2015