ARRESTATION D’UN PRESUME ASSASSIN DE L’AMBASSADEUR AMERICAIN A BENGHAZI Une arrestation qui profite à Hilary Clinton

 

« Dis-moi qui tu as tué et je te dirai ce qui t’attend ». Voilà ce sur quoi doit méditer en ce moment Abu Khattala, le principal suspect dans l’attaque du consulat américain à Benghazi. On se rappelle en effet que c’est précisément en septembre 2012, qu’un commando armé avait attaqué la représentation diplomatique américaine à Benghazi ; une attaque qui avait provoqué la mort de quatre personnes dont l’ambassadeur américain, Christopher Stevens.

 

Obama avait promis que cet acte ne resterait pas impuni

 

Cet acte terroriste avait plongé le peuple américain dans une grande consternation d’autant plus que personne n’y avait trouvé la moindre explication. Plus choquant encore, fut l’assassinat de l’Ambassadeur Stevens, un homme dont le courage avait été salué à peine un mois plutôt par la population libyenne, reconnaissante à travers lui, à l’Amérique pour son œuvre salvatrice. Rappelons également que le jour même de l’attentat, le président Obama avait promis que cet acte ne resterait pas impuni.

Avec la capture, le 15 juin dernier, de Abu Khattala, principal cerveau présumé de cet attentat, on peut dire que Obama vient de traduire en actes, cette promesse qu’il avait faite à ses compatriotes, alors endeuillés et révoltés, ce matin du 11 septembre 2012. En même temps, c’est un message sans équivoque qu’il envoie à tous les terroristes, quelle que soient leur nationalité ou leur bord idéologique : «On ne s’en prend pas impunément à la vie d’un citoyen américain. Tôt ou tard, ou finira pas rendre compte ». Du reste, ceux avant Abu Khattala qui ont ignoré ce principe, l’ont appris à leurs dépens. Et ce n’est pas Ben Laden ou le manchot de Londres qui diront le contraire.

Même si quelques terroristes courent toujours, on peut affirmer que cette opération, exécutée avec succès après « plusieurs mois de préparation, » démontre si besoin en était encore, la détermination de la Maison blanche à faire de la sécurité de chaque citoyen américain à travers le monde, un postulat non négociable, quel que soit le prix à payer.

 

Avoir épinglé le cerveau présumé de l’attentat est déjà en soi une demi-victoire pour Hilary Clinton

 

Cela dit, il faut relever que la capture de Abu Khattala arrive à point nommé pour l’actuel locataire de la Maison blanche, qui avait, en son temps, eu beaucoup de mal à contenir les critiques et autres coups de gueule des Républicains pour qui le meurtre de l’ambassadeur était à mettre au compte de l’incapacité du Président à assurer la sécurité des représentants de l’Etat américain hors du pays. Aujourd’hui, Obama peut relever fièrement la tête devant les membres républicains du Congrès, car il fait ainsi valoir qu’à défaut de pouvoir mettre chaque Américain à travers le monde, à l’abri d’une éventuelle attaque terroriste, il met toujours tout en œuvre pour venger sa mort. Mais au-delà d’Obama, cette capture est un véritable pain bénit pour Hilary Clinton, à l’époque des faits, secrétaire d’Etat de l’Administration Obama. On se rappelle en effet comment elle avait été assaillie autant par la presse que par différentes commissions parlementaires qui l’accusaient de laxisme et d’incompétence. Elle avait eu beaucoup de difficultés à dégager sa responsabilité dans cette attaque qui a coûté la vie à l’Ambassadeur. Hilary trouve donc là, matière à redorer son blason, surtout à deux ans de la présidentielle américaine dont elle sera la probable candidate des démocrates. Autant dire que la capture de Abu Khattala est un point noir pour les républicains qui croyaient tenir là, l’arme fatale pour rabattre le caquet aux démocrates et à leur jockey, Hilary Clinton.

Il est clair que cette capture ne disculpera pas totalement Hilary Clinton, mais elle permettra au moins de mieux comprendre certains détails et de fournir des éléments tangibles à Hilary pour se défendre. Du reste, avoir épinglé le cerveau présumé de l’attentat est déjà en soi une demi-victoire pour la future candidate démocrate, sur ses détracteurs républicains.

 

Dieudonné MAKIENI