HomeA la uneNOUVEAU  NAUFRAGE EN MEDITERRANEE : Les drames se suivent et se ressemblent  

NOUVEAU  NAUFRAGE EN MEDITERRANEE : Les drames se suivent et se ressemblent  


 

Près de cent morts ! C’est le triste bilan de ce nouveau naufrage qui a eu lieu hier, 26 mai 2016, en Méditerranée. Ce drame s’est produit au moment où étaient attendus en Italie 562 migrants qui ont eu la vie sauve grâce à la bonhomie d’un patrouilleur italien. Les drames se suivent et se ressemblent en Méditerranée, c’est le moins que  l’on puisse dire. Pour rappel, environ 40 000  migrants ont tenté la traversée de la Méditerranée en 2016, selon le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), qui précise que 1400 d’entre eux ont trouvé la mort avant destination, dans le courant de la même année. Il s’agit pour la plupart, de femmes et d’enfants qui fuient des persécutions, par exemple, en Somalie ou en Erythrée, pour ne citer que ces deux pays, où l’insécurité le dispute à la pauvreté devenue par trop généralisée. Comme le dit un adage bien connu de chez nous, « c’est la nécessité qui oblige le singe à monter sur un arbre épineux » ; cela pour dire que la plupart des migrants africains qui continuent de risquer leur vie pour rejoindre l’Europe, ne le font pas de bon gré. Quand ce ne sont pas des guerres, c’est le manque de perspectives pour leur avenir qui les pousse à aller à l’aventure, espérant à tout le moins trouver protection ailleurs. Et c’est peu dire.

Pour bien des jeunes Africains, partir ou rester, c’est du pareil au même

Car tant qu’il y aura la mal gouvernance sur fond de corruption, la Méditerranée demeurera un cimetière à ciel ouvert pour bien des jeunes du continent, qui, ne sachant plus à quel dictateur se vouer, se voient contraints de risquer leur vie en faisant constamment appel à des passeurs véreux pour tenter de rejoindre les côtes européennes. Et ce ne sont pas les mesures de circonstance prises par les Occidentaux qui peuvent les en dissuader, ce d’autant qu’en dépit de tout, 50 000  arrivées ont été enregistrées en 2015. A preuve, l’opération Sophia, du nom de cette force navale européenne anti-passeurs, semble, elle-même, dépassée,  tant ils sont nombreux les migrants qui voient périr leurs compagnons au cours de la traversée entre la Libye et l’Italie, mais qui ne se laissent pas pour autant dissuader. Pour certains migrants, tout se passe comme si la mort n’arrivait qu’aux autres. En fait, pour bien des jeunes Africains, partir ou rester, c’est du pareil au même. Si l’on reste, on va mourir. Si l’on part, on va mourir sauf que dans ce dernier cas, il y a la possibilité de se faire une vie meilleure, si l’on réussit la traversée.  Dans ces conditions, pourquoi ne pas tenter l’aventure, surtout que d’autres ont réussi en risquant aussi leur vie.

B.O.


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