AFFAIRE EXTERHUM AFRICA, BISSA GOLD ET SMB INATA : Les travailleurs exigent l’exécution des décisions de justice
Ils étaient encore face à la presse le mercredi 27 juillet 2016 à la Bourse du travail de Ouagadougou, pour attirer l’attention des autorités sur l’affaire qui les oppose à leurs employeurs, une affaire qui, depuis belle lurette, n’a pas connu de dénouement. Eux, ce sont les travailleurs licenciés des sociétés minières de Bissa Gold et de SMB Inata.
Prendre à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur le manque de volonté des sociétés minières dans l’exécution des décisions de justice et des engagements pris envers les travailleurs. C’est ce qui a suscité la tenue, le 27 juillet dernier à Ouagadougou, d’une conférence de presse par les ex-travailleurs des sociétés minières de Bissa Gold et de SMB Inata. Par la voix de leur porte-parole, Thomas Paulin Ouiraogo Ouédraogo, secrétaire confédéral à la protection social et aux normes de la CNTB, les ex-travailleurs desdites sociétés sont revenus sur la rencontre du 21 avril 2016. Celle-ci s’est déroulée entre les travailleurs licenciés de Bissa Gold, leurs employeurs et le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale. Une rencontre qui a été sanctionnée par l’engagement des sociétés minières Exterhum Africa SA et son client Bissa Gold à effectuer le paiement des droits légaux non contestés dus aux travailleurs. Mais depuis lors, a poursuivi M. Ouédraogo, aucune réaction de ces deux sociétés n’a été constatée par les travailleurs. Il a fallu une correspondance de la CNTB le 12 juillet dernier à Exterhum Africa, faisant cas d’une série de manifestations par les travailleurs pour exiger le paiement de leurs droits légaux, pour que la société réponde en demandant un délai de 30 jours pour finaliser le traitement des dossiers. Thomas Paulin a aussi souligné que si ce délai de 30 jours passe et si la société Exterhum Africa ne s’exécute pas, d’autres mesures seront appliquées. « Les travailleurs avaient prévus faire une marche pacifique sur l’avenue Kwame N’Krumah, mais la société Exterhum Africa a demandé la suspension de cette manifestation, en demandant de lui accorder un délai de 30 jours pour finaliser le traitement les dossiers », a-t-il déclaré. En outre, le porte-parole a laissé entendre que les travailleurs licenciés de la mine de Bélahourou attendent également l’exécution par leur employeur d’une sentence rendue en leur faveur depuis le 5 mars 2015. Le porte-parole des ex-travailleurs de Bissa Gold et de SMB Inata a, une fois de plus, attiré l’attention des autorités burkinabè quant à l’application des textes afin que les responsables des sociétés minières n’empiètent pas sur les droits de leurs employés.
En rappel, c’est environ 116 travailleurs, y compris tous les délégués du personnel, qui avaient été licenciés suite à un arrêt de travail consécutif à un préavis de grève régulièrement déposé pour demander l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Valérie TIANHOUN