PATRICE TALON AU NIGERIA : Mieux vaut tard que jamais  

 

« Mieux vaut  tard que jamais ». C’est le moins que l’on puisse dire de la visite d’Etat que le président béninois, Patrice Talon, a effectuée au Nigeria voisin, le 2 août dernier. Les choses avaient si tardé que d’aucuns ne manquaient pas de s’interroger sur les relations entre le successeur de Boni Yayi et son voisin, Muhammadu Buhari. Certes, il est vrai que le président Talon avait, en mai dernier, assisté à un sommet sur la sécurité à Abuja, mais l’absence d’une rencontre officielle avec Muhammadu Buhari avait alimenté ces derniers temps une petite polémique. Car, il est une tradition bien connue au Bénin, qui veut que les chefs d’Etat nouvellement élus réservent leur première visite officielle au géant nigérian.

La visite du numéro un des Béninois était des plus attendues

Ce d’autant que le Bénin, en termes d’échanges commerciaux, dépend en grande partie du Nigeria ; en témoignent les répercussions économiques de la chute du Naira sur le pays de Mathieu Kérékou. En clair, le Nigeria est au Bénin, ce que la Côte d’Ivoire  est au Burkina Faso : une tête de proue, tant les liens séculaires entre les deux pays sont très forts. C’est pourquoi la visite du numéro un des Béninois était des plus attendues, surtout au regard du contexte sous-régional marqué par la montée du terrorisme qui ne connaît pas de frontières. C’est ce qui explique que le Bénin, jusque-là à l’abri des excursions meurtrières de Boko Haram qui sévit sans pitié dans le lac Tchad, a pris toute la mesure du péril en prenant part à la Force multinationale mixte décidée à faire la peau à Abubakar Shekau et ses spadassins.

B.O