COMPROMIS ENTRE L’OPPOSITION ET LE POUVOIR EN RDC : La bataille n’est pas encore gagnée
48 heures après la suspension de leur participation au dialogue national, les représentants de l’opposition congolaise, pourraient, à nouveau, regagner la table des pourparlers. En effet, un compromis a été trouvé entre les différents acteurs et qui place l’organisation des élections présidentielle et législatives avant celles locales comme les représentants de l’opposition l’exigeaient. L’on peut, sans risque de se tromper, dire que le pouvoir de Kabila a lâché du leste. Reste à savoir s’il tiendra parole en organisant les élections comme prévenu. Le calendrier électoral n’étant pas encore arrêté. La bataille n’est pas encore gagnée d’autant que la commission électorale devra confirmer ou infirmer si techniquement le programme auquel les acteurs sont parvenus, peut être mis en œuvre. Mais d’ores et déjà, l’on peut se réjouir de la position du pouvoir qui tend à respecter les textes qui servent de base au dialogue, notamment, la Constitution, la Charte de l’Union africaine et la résolution 22-77 du Conseil de sécurité. Maintenant que Vital Kamerhe et ses camarades ont réussi à faire fléchir le pouvoir en place, il faut souhaiter qu’ils gardent le cap. Car, on le sait, Kabila n’a pas encore dit son dernier mot. On peut seulement dire qu’il a perdu une bataille mais pas la guerre. Il est évident qu’il n’abandonnera pas de sitôt son projet de prolonger son bail à la tête de l’Etat. Et Dieu seul sait ce qu’il concocte dans ses officines contre l’opposition. Tant qu’il n’obtiendra pas le glissement du calendrier électoral, il continuera et c’est sûr, à se battre. Du reste, on attend de voir la suite du dialogue qui, en principe, doit reprendre aujourd’hui. Le camp de Kabila, il faut bien le dire, était allé à ce dialogue avec une idée bien arrêtée et cette concession, n’est certainement qu’un recul pour mieux sauter. En tout cas, le régime de Kabila n’inspire aucune confiance et l’opposition aurait tort de croire qu’il est disposé à mener un dialogue franc dans l’intérêt de la démocratie. Comme on le dit, le chien ne change pas sa manière de s’asseoir. Kabila ne fait plus mystère de sa volonté de demeurer au pouvoir. Et tout laisse croire qu’il fera tout pour y rester. Tant que le rapport de force lui sera favorable, il continuera à manœuvrer. C’est pourquoi il serait bon que l’opposition qui prévoit manifester le 19 septembre prochain multiplie les actions pour contraindre ce dictateur à renoncer à ses ambitions. S’il y a une personne qui se frotte les mains dans cette nouvelle donne, c’est sans conteste le facilitateur, Edem Kodjo. En 48 heures, il aura réussi à renouer le fil du dialogue, prolongeant ainsi sa mission, malgré la grande réprobation de la principale opposition.
Mais réussira-t-il à conduire le dialogue jusqu’à terme ? On attend de voir.
« Le Pays »