ENQUETE INTERNATIONALE SUR LES VIOLENCES EN RDC : Que l’ONU aille jusqu’au bout
Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme a dénoncé mardi 27 septembre 2016, les violences perpétrées contre des manifestants par la garde prétorienne de Joseph Kabila les 19 et 20 septembre derniers à Kinshasa et qui auront causé la mort de plus d’une cinquantaine de personnes. Dans la foulée, l’ONU s’est dit favorable à l’ouverture d’une enquête internationale pour faire la lumière sur ces violences. Et l’on peut dire que ce n’est pas trop tôt. En effet, l’ampleur de la barbarie des forces de l’ordre, aura ému le monde entier. Et il faut que les auteurs et commanditaires des crimes commis, soient identifiés et traduits devant les juridictions internationales. La vie est sacrée, dit-on, et nul ne devrait se prévaloir le droit de l’ôter à autrui. En tout cas, il faut que cette intention de l’ONU ne soit pas un simple effet d’annonce. Elle se doit d’aller jusqu’au bout. Car, c’est en rendant justice aux parents des victimes et aux nombreux blessés, que l’on pourrait contribuer à apaiser le climat sociopolitique en RDC. Il est inacceptable que des opposants qui, légitimement, ont manifesté pour simplement signifier à Kabila que la Constitution de la RDC est sacrée et qu’elle doit, par conséquent, être respectée, soient traités de la sorte. C’est la preuve que Kabila est dans une logique de confiscation des libertés des Congolais et cela n’augure rien de bon pour l’avenir du pays.
Joseph Kabila avait tout mis en œuvre pour étouffer toute contestation
Pour permettre aux Congolais d’envisager l’avenir avec sérénité, il faut nécessairement que ceux qui se sont donné le droit de massacrer le peuple, répondent de leurs crimes qui, à tout point de vue, semblent avoir été savamment préparés. Si ce n’était pas le cas, Kabila aurait pris de mesures vigoureuses contre ceux qui ont osé tirer sur des manifestants à mains nues. Du reste, le simple fait d’interdire sur l’ensemble du territoire, toute manifestation à caractère politique, en dit long. Et à cela, il faut ajouter, d’autres mesures répressives. Le procureur de la république congolaise, par exemple, s’est engagé à traquer tous les auteurs d’actes répréhensibles, où qu’ils soient. Et au lieu de le faire dans les rangs des assassins, il a plutôt orienté son action vers ceux qui ont juste manifesté pour réclamer le respect de la Constitution. Autant d’éléments qui prouvent que le pouvoir de Joseph Kabila avait tout mis en œuvre pour étouffer toute contestation. Cela dit, le minimum que la Communauté internationale peut faire pour contribuer à l’enracinement de la démocratie en RDC, est de faire traduire en justice les coupables des violences physiques et morales commises contre le peuple congolais. Il est évident que si ces crimes restent impunis, Kabila et ses sbires n’arrêteront pas le rouleau compresseur contre les opposants.
« Le Pays »