ANAC : Le SUMAC s’oppose à la privatisation des aéroports du Burkina Faso
Le Syndicat unique de la météorologie, de l’aviation civile et assimilés (SUMAC) était en congrès les 21 et 22 octobre derniers, dans la salle de conférences de l’Agence nationale de l’aviation civile. L’ordre du jour de cette rencontre a porté essentiellement sur un appel à la mobilisation de ses membres contre la privatisation des aéroports du Burkina Faso.
Répondant à l’appel de leur Secrétaire général (SG) Jean Bosco Yilboudo, les membres du syndicat unique de la météorologie, de l’aviation civile et Assimilés (SUMAC) ont investi la salle de conférences de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) pour marquer leur opposition quant à la privatisation des aéroports du Burkina Faso. « Ce problème de privation remonte à plus de deux décennies. L’enjeu, c’est la construction du nouvel aéroport auquel nous sommes d’accord, car cela participe au développement économique du pays, mais par contre, ce qui nous dérange, c’est la stratégie qui a été arrêtée par le gouvernement pour la construction de cet aéroport. Cette stratégie consiste à mettre en place une Société d’économie mixte (SEM) qui va gérer l’aéroport international de Ouagadougou. Nous avons estimé que cela s’apparente non seulement à un bradage mais, également à une remise en cause des droits et avantages acquis des travailleurs» a dit d’entrée Jean Bosco Yilboudo. Il s’est, par ailleurs, insurgé contre un projet que ses promoteurs présentent comme une opportunité de créer ou de maintenir des emplois, alors qu’en réalité, il ne profite pas du tout aux travailleurs. «Aujourd’hui, plus que jamais , nous restons déterminés à faire échec à la mise en place de la SEM pour la gestion de l’aéroport de Ouagadougou, de façon à le mettre à l’abri des appétits éhontés des puissances financières nationales et internationales», a-t-il martelé sous les ovations de ses camarades. Jean Bosco Yilboudo ne s’est pas arrêté là. Il s’est aussi offusqué de ce que le régime actuel remette en cause la décision prise par le gouvernement de transition de ne plus privatiser l’aéroport de Ouagadougou.
« Non au bradage du patrimoine national aéronautique »
«Dans ce dossier à rebondissement, le monstre à deux têtes est réapparu avec une seule tête, puisque le gouvernement a abandonné la mise en place de la SEM pour gérer l’aéroport de Ouagadougou pour s’attaquer à la mise en place de ladite SEM pour gérer l’aéroport de Ouagadougou – Donsin. Au regard de cette cacophonie, Jean Bosco Yilboudo a estimé que le gouvernement va à reculons. C’est ainsi qu’il a lancé un appel à la vigilance, à tous ceux qui se réclament du syndicat pour faire face ce projet très controversé de privatisation des aéroports de Ouagadougou. « C’est l’occasion de vous faire prendre conscience que nous tenons le bon bout et par conséquent, nous ne devons pas lâcher mais avancer ainsi avec détermination pour dire OUI à la construction du nouvel aéroport de Ouagadougou, et NON au bradage du patrimoine national aéronautique que constitue la mise en cause de la SEM. Nous disons NON également à la remise en cause illégale et injustifiable des droits et des avantages acquis des paisibles travailleurs du secteur sensible de l’aviation civile au Burkina Faso », a-t-il lancé. Le SG de la Confédération syndicale Burkinabè (CSB) Guy Olivier Ouédraogo, venu apporter son soutien aux congressistes les a exhorter à l’union pour faire aboutir leur revendication. « Cette lutte est noble et vous devez resserrer les rangs afin qu’aucune trahison, aucune tâche et aucune compromission ne vous amènent à renoncer à la défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs qui sont concernés par cette privatisation, ainsi que de l’ensemble des travailleurs du secteur de l’aviation civile», a-t-il soutenu. En rappel, le 13e congrès ordinaire du SUMAC était placé sous le thème : Privatisation des Aéroports du Burkina Faso. Mobilisation totale des travailleurs de l’aviation civile et de la météorologie du Burkina pour un refus du bradage du patrimoine national.
Seydou TRAORE