GESTION INTEGREE DES ESPACES FRONTALIERS DU BURKINA : Le projet estimé à environ 20 milliards de F CFA
Le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD), à travers le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières (SP-CNF) a organisé le 29 juin 2017, à Ouagadougou, la cérémonie de lancement du Projet de gestion intégrée des espaces frontaliers du Burkina Faso (ProGEF). La cérémonie de lancement a aussi servi de cadre à la ratification d’un protocole d’accord entre l’Union européenne, principal bailleur de fonds, et l’Etat burkinabè. Le contrat d’exécution du ProGEF a été signé entre le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD) et le GIZ.
30 000 000 d’euro soit environ 20 milliards de F CFA, c’est le budget total alloué à l’exécution du Projet de gestion intégrée des espaces frontaliers du Burkina Faso (ProGEF). Un projet qui sera mis en œuvre par la GIZ et qui va s’étendre du 1er décembre 2016 au 31 décembre 2020. Le budget est supporté à hauteur de 25 millions d’euros par l’Union européenne (UE). La République fédérale d’Allemagne (RFA), quant à elle, intervient dans le projet à hauteur de 5 millions d’euros. Le projet vise à améliorer non seulement la sécurité et la stabilité, mais également les conditions de vie sur les espaces frontaliers que le Burkina Faso partage avec le Niger et le Mali. En effet, le ProGEF qui s’inscrit dans la mise en œuvre du Plan d’urgence pour le Sahel lancé par le gouvernement du Burkina Faso, vise à prévenir la radicalisation dans les espaces frontaliers avec le Mali et le Niger. Pour ce faire, les espaces frontaliers en question bénéficieront d’un meilleur approvisionnement en eau et en soins de santé. Le projet inclut aussi la lutte contre la corruption, la formation et la création des postes frontaliers en vue d’améliorer le contrôle et la sécurité de la frontière. Jean Lamy, chef de file de la délégation de l’UE, a affirmé au cours de la cérémonie de lancement du ProGEF que le Burkina Faso, situé au milieu du Sahel avec six pays limitrophes et une frontière qui s’étend sur 3 615 km, est particulièrement vulnérable aux menaces terroristes. Il a ajouté que le Burkina Faso, de par sa position, est un pays de transit pour la migration vers l’Europe. De ce fait, il fait partie des pays bénéficiaires du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique mis en place par l’UE. Pour revenir au projet à proprement parler, l’ambassadeur Jean Lamy a déclaré qu’il a été conçu pour accompagner la mise en œuvre des cadres stratégiques du Burkina et concentrera ses efforts sur 6 objectifs du PAGIF. Il a signalé qu’au-delà de la sécurité et du contrôle des frontières, le projet cherchera à renforcer la présence de l’Etat dans les espaces frontaliers en soutenant les fonctions régaliennes et les services sociaux de base dans les zones reculées et délaissées. Pour terminer, Jean Lamy a sollicité l’implication et l’engagement personnel des ministres en charge de l’administration territoriale et celui de la Sécurité pour une bonne exécution du projet.
2 véhicules 4×4 pour le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières
La contribution des acteurs impliqués dans la gestion des frontières est attendue, particulièrement le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, en l’occurrence le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières. Là-dessus, le ministre Siméon Sawadogo a souligné que le ProGEF est un projet burkinabè important, d’autant plus qu’il entre en droite ligne avec le Programme d’urgence pour le Sahel. Il s’est montré enthousiaste à la cérémonie de lancement du ProGEF, lequel projet s’étendra sur 4 ans, en ce sens qu’il contribuera au développement et à la sécurisation tant bien au niveau du Burkina qu’au niveau des frontières Burkina-Mali et Burkina-Niger.
L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Dr Dietrich Frietz Reinhold Pohl, a, quant à lui, relevé qu’après un séjour à Gorom-Gorom, il a senti à quel point ces populations ont besoin de soutien. Le lancement du ProGEF est donc pour lui « un message fort de coopération, de solidarité et de confiance ».
Après les interventions, le ministre en charge de l’administration territoriale, Siméon Sawadogo, et le chef de file de l’UE, Jean Lamy, ont, dans le cadre du ProGEF, signé un protocole d’accord. Deux autres protocoles ont été signés : le premier lie le MATD et la GIZ en vue de l’exécution du projet et le second porte sur la remise de 2 véhicules 4×4 pour le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières.
Françoise DEMBELE