PABRE:Des militants du MPP rendent le tablier

Des jeunes militants de la sous-section du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) de Pabré, avec à leur tête, Alfred Ouédraogo, ont animé une conférence de presse le 29 août 2014, à Ouagadougou pour annoncer leur démission du parti de Roch Marc Christian Kaboré. Ils ont, à l’occasion, exprimé leur volonté de retourner au bercail, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

 

Ils avaient démissionné qui du CDP, qui du Faso autrement pour s’allier au MPP. Quelques mois après leur adhésion aux idéaux du dernier né de la scène politique, ils quittent ce parti pour le CDP. Il s’agit des militants du MPP à Pabré, localité située à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou. Sous la houlette de leur premier responsable, Alfred Ouédraogo, ces jeunes ont animé une conférence de presse le 29 août dernier. Sans une liste exhaustive, ni de cartes de membre d’adhésion, Alfred Ouédraogo, précédemment coordonnateur de la mise en place de la sous-section des jeunes du MPP à Pabré, estime leur nombre à 400. Mais dans la salle de conférence, on ne notait que la présence d’une quarantaine de jeunes qui disent être venus de la localité qui se veut être le fief de Clément P. Sawadogo, Secrétaire général du bureau exécutif national du MPP. Pour l’ex- coordonnateur de la mise en place de la sous-section des jeunes du MPP à Pabré, Alfred Ouédraogo, le parti ne répond plus à ses attentes.  « Le MPP est un organisme politique né pour venger une poignée d’hommes frustrés. Nous ne nous retrouvons plus dans ce parti qui nous a tant suscité d’espoir », a-t-il laissé entendre. Les démissionnaires reprochent au MPP d’être un parti dont le terrain favori est le clientélisme, le manque de vision et surtout la propension à accuser un seul homme (Blaise Compaoré) d’être la cause des malheurs du Burkina Faso. Comme pour faire les éloges de son parti d’origine, le CDP, Alfred Ouédraogo estime qu’il est temps pour lui de revenir aux fondamentaux et d’œuvrer pour une politique apaisée dénuée de haine et de cris de guerre. Il a expliqué qu’il n’était plus question pour lui de rester au MPP. « J’ai été victime d’injures sur la base de mon handicap par un leader du MPP, alors que plus de 200 jeunes à Pabré ont cru aux idéaux de ce parti parce que j’y croyais. Mais, hélas, ils se sont permis de dire que je ne suis pas digne de diriger ce groupe de jeunes parce que je suis un handicapé. Comment un leader qui prétend diriger ce pays, peut-il avoir ces comportements immoraux ?», s’est-il interrogé. A l’en croire, deux membres du MPP seraient venus, quelques heures avant la conférence de presse, le négocier d’annuler sa décision. « Chose que j’ai repliqué en leur faisant comprendre qu’il était trop tard  et que je ne pouvais plus faire marche arrière », a-t-il dit. Loin de convaincre les hommes de médias pour n’avoir pas présenté leurs cartes d’adhésion, il a souligné : « Je ne pense pas qu’il y ait de militants du MPP faisant parti des point focaux qui puissent être détenteurs de cartes d’adhésion. On nous a toujours dit que quand les cartes des membres seront prêtes, ceux qui vont adhérer vont venir prendre, on a jamais vu cela se réaliser », a-t-il indiqué. « Hier, contre le référendum, aujourd’hui favorable, qu’est ce qui a pu vous pousser à cette volte-face ? », lui a demandé un des journalistes. Et Alfred Ouédraogo de répondre que c’était une erreur « puisque nos appréhensions ne se sont pas dissipées », a-t-il soutenu, avant de renchérir que le lendemain (NDLR : le 30 août dernier), lui et les siens se rendraient au siège du CDP pour signaler leur retour. Toutefois beaucoup d’hommes de médias sont restés sur leur soif, bien que les démissionnaires aient voulu démontrer qu’ils n’ont pas été instrumentalisés. Somme toute, ils entendent animer d’autres points de presse dans les jours à venir pour donner de plus amples informations sur leur démission du MPP.

Mamouda TANKOANO