Latrines pour la région du Nord
Le gouverneur sensibilise
A la faveur de la campagne nationale sur la construction de latrines, le gouverneur de la région du Nord, Boukari Khalil Bara, a décidé de prendre son bâton de pèlerin. Objectif : constater de visu l’impact des séances de sensibilisation qu’il a entreprises en 2013. C’était le 11 février dernier au cours d’un périple qui l’a conduit dans les communes de Ouahigouya et de Namissiguima.
Il est généralement admis qu’un citoyen urbain a plus de chance de disposer d’une latrine que celui qui vit en milieu rural. Dans sa politique nationale d’assainissement, le gouvernement du Burkina Faso a entrepris, ces dernières années, une vaste campagne de construction de latrines. Et pour donner à l’événement un caractère solennel, des autorités ont été impliquées. On se rappelle qu’en 2010, le président du Faso procédait lui-même au lancement à Boussé (Kourwéogo), de la campagne de plaidoyer et de mobilisation pour l’accès à un assainissement de base. Suite à cette cérémonie de lancement, le Premier ministre, chef du gouvernement, a, à maintes reprises, plaidé pour une construction massive de latrines. Mieux, une enquête avait été menée sur l’accès des ménages aux ouvrages familiaux d’assainissement. Le but était de réaliser 22 980 latrines au profit des populations des régions du Centre-Est et du Nord. En 2012, environ 70 000 latrines familiales ont été construites dans 7 autres régions du pays. Aussi, une approche innovante s’est matérialisée avec « l’assainissement total porté par les leaders d’opinion ». Suite logique de cette campagne, le gouverneur de la région du Nord a initié, en 2013, une série de rencontres avec les populations de sa circonscription administrative. Un an après, quel impact les séances de sensibilisation ont-elles produit sur les populations ? C’est pour trouver la réponse à cette question que l’autorité régionale a effectué un périple le 11 février dernier sur quelques sites visités l’année dernière. Dans sa randonnée, le gouverneur était accompagné de directeurs et chefs de service officiant à Ouahigouya.
Plusieurs localités visitées
Le premier point de chute du gouverneur et sa suite fut le palais royal du Yatenga où 12 latrines ont été réalisées. Sa Majesté Naaba Kiiba, qui a reçu le gouverneur et sa suite, n’a pas omis de les encourager à continuer dans leur élan de sensibilisation. Mais pourquoi ces latrines ne sont-elles pas utilisées comme il se doit ? A cette question du gouverneur, Naaba Kiiba a répondu : « C’est tout simplement parce que nous attendions votre arrivée avant de commencer l’utilisation. Maintenant que vous êtes passé, nous allons immédiatement les utiliser. L’assainissement de la ville de Ouahigouya est une préoccupation pour nous tous. Donc, nous ne pouvons que vous encourager et vous souhaiter une bonne santé.»
Après le palais royal, le gouverneur et sa délégation se sont dirigés vers Youba, un village rattaché à Ouahigouya et disposant d’un grand marché à bétail. Les jours de marché, les habitants avaient de sérieuses difficultés pour faire leurs besoins tant il n’existait pas de latrines. De ce fait, l’implantation des latrines à proximité du marché à bétail s’avérait nécessaire. Dès son arrivée, le gouverneur a été chaleureusement accueilli par les bénéficiaires qui, à l’occasion, l’ont remercié. Ils ont ajouté qu’avec la réalisation des latrines et les sensibilisations qui ont suivi, les habitants ont décidé de lui emboîter le pas. Toute chose qui montre, si besoin en est, que le message livré en 2013 a été bien assimilé. La seule préoccupation formulée par le gestionnaire de ces latrines, Arissa Maïga, est la formule de gestion, notamment le prix à fixer quand il s’agira d’uriner ou de déféquer. Le gouverneur a exhorté toutes les parties prenantes à s’entendre sur une formule qui arrangera tout le monde. Le 1er adjoint au maire de Ouahigouya, Ibrahima Ouédraogo, qui était de la délégation, a lui aussi appelé la population à se concerter afin que le prix qui sera fixé rencontre l’assentiment de tout le monde.
A Ramatoulaye, à une vingtaine de km de Ouahigouya, la délégation a pu visiter des réalisations dans une école. Là, le constat est que les latrines sont utilisées et bénéficient d’un entretien de qualité. Le maire de Namissiguima, Abdoulaye Ouédraogo, s’est félicité de cette mesure qui soulage des familles tant en campagne qu’en ville. Ramatoulaye, il faut le souligner, est une zone fortement islamisée et, chaque année, le Maouloud, un événement qui draine des milliers de personnes venant de divers horizons, y est organisé. A cette occasion, le besoin de se soulager est une évidence. C’est pour combler ce manque que des latrines familiales ont été construites à la résidence du Cheik Aboubacar Maiga 2. Visitant les installations, le gouverneur s’est dit comblé de constater que toutes les latrines sont utilisées, toute chose qui montre que la campagne a fait tache d’huile. Il faut dire qu’après le passage du gouverneur, l’année dernière, Cheick Aboubacar Maïga 2 a fait construire 10 latrines.
Le guide spirituel qui était absent ce jour-là, s’est fait représenter par ses proches qui ont sincèrement loué l’initiative du gouverneur. Et comme les bonnes choses n’arrivent jamais seules, alors que le gouverneur et sa délégation s’apprêtaient à quitter la cité sainte, l’on apprenait que 2 femmes venaient juste d’accoucher au CSPS. La réalisation de ces latrines, selon le gouverneur de la région du Nord, a été rendue possible grâce au soutien de l’UNICEF.
Hamed NABAL MA