AUGMENTATION ANNONCEE DU PRIX DU TICKET DE TRANSPORT : Le revirement peu surprenant des transporteurs routiers
Je me rappelle qu’à la suite de la hausse du prix du carburant, le gouvernement burkinabè avait demandé aux transporteurs routiers, de ne pas augmenter subséquemment le prix du ticket de transport. Toute chose qui, si je ne m’abuse, avait été acceptée par la faîtière des transporteurs, en l’occurrence l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) dont le président s’était engagé à accompagner le gouvernement en maintenant intact le prix du ticket de transport. Mais à l’épreuve du terrain, les choses semblent avoir changé. Car, des voix ont commencé à s’élever pour dénoncer une situation intenable. Les premiers à donner de la voix sont les PDG de STAF et de TSR qui menaçaient, si rien n’était fait, de fermer boutique au grand dam du peuple burkinabè. Calculette en main, ils ont chiffré le manque à gagner lié à l’augmentation du carburant, à des dizaines de millions de F CFA par mois. Ce qui joue considérablement sur leurs chiffres d’affaires. En tout cas, le problème des transporteurs routiers était devenu si délicat que ceux-ci ont décidé de revenir sur leur engagement en augmentant le prix du ticket de transport. Et ils l’ont fait savoir au chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, au cours d’un entretien, le 3 janvier dernier.
La baisse des prix des hydrocarbures sera-t-elle suffisante pour dissuader les transporteurs routiers ?
« Nous avons passé en revue toutes les préoccupations que nous avions et les échanges ont été fructueux. Avec le gouvernement, nous avons eu de grandes avancées qui nous permettent de dire que sous réserve d’aller rendre compte à notre base, nous allons reconsidérer le mot d’ordre d’augmentation des tarifs et d’arrêt d’exploitation », a déclaré le secrétaire général de la Fédération nationale des acteurs du transport routier (FENAT), Bonaventure Kéré. C’est donc clair. Une augmentation du prix du ticket de transport n’est pas à exclure dans les jours à venir. Ce n’est pas ce que je souhaite. Mais je ne sais pas quelle solution le gouvernement pourra proposer aux transporteurs routiers pour qu’ils n’opèrent pas cette augmentation qui, somme toute, me paraît comme une conséquence logique de la hausse du prix du carburant. Mais comme je viens de l’entendre à la radio, le gouvernement vient de revoir à la baisse les prix des hydrocarbures en réduisant de 20 à 30 F CFA le prix du litre à la pompe. C’est déjà bien. Mais cela sera-t-il suffisant pour dissuader les transporteurs routiers ? On attend de voir. Mais entre nous, sans prendre parti pour les transporteurs routiers, je ne suis pas loin de croire que leurs récriminations sont fondées. Et puis, j’ai comme l’impression que les autorités oublient au feignent d’oublier ceux-là qui sont dans le circuit d’approvisionnement du sable, du gravillon, des fruits et légumes, d’animaux, etc. Tout ce beau monde subit les contre-coups de l’augmentation du prix du carburant. Comment vont-ils se débrouiller ? Si chacun à son niveau opère une augmentation sur le prix de sa marchandise, où irons-nous ?
« Le Fou »