TOURNEE DU SG DE L’ONU ET LUTTE CONTRE EBOLA : Au–delà de la galvanisation du personnel soignant
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki moon, a terminé le 20 décembre dernier par la Guinée et le Mali, sa tournée en Afrique de l’Ouest, dans les pays touchés par la fièvre Ebola. Lors de l’étape de Conakry, il est revenu sur l’importance d’une vigilance accrue au moment où l’épidémie faiblit. Il a lancé un appel afin que cesse toute discrimination envers les malades et leurs familles. Au-delà de la solidarité affichée à l’égard des malades, il faut saluer la dimension symbolique de la visite du Secrétaire général de l’Onu à un moment où les pays touchés par le virus sont stigmatisés. Aussi cette visite viendra-t-elle clouer le bec à tous ceux qui soutiennent qu’il faut mettre en quarantaine les pays touchés par Ebola. Cette tournée est aussi à saluer dans la mesure où le secrétaire général de l’ONU ne vient pas au titre d’un pays, comme l’ont fait certains, mais au nom de toute la planète. Aussi, Ban Ki-moon qui était accompagné au cours de sa tournée par la directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Margaret Chan, du coordinateur de l’ONU pour la lutte contre l’épidémie, David Navarro, a sans nul doute pu constater de visu les dégâts causés par cette épidémie et a pu directement afficher sa solidarité envers les personnes les plus affectées.
L’on peut se féliciter de la tournée du SG de l’ONU
Ce qui leur mettra certainement du baume au cœur. Il a saisi l’occasion de cette tournée pour non seulement appeler à plus d’efforts dans la lutte contre Ebola qui a déjà causé la mort de plus d’environ 7 000 personnes selon les derniers chiffres publiés par l’OMS, mais aussi, à la mobilisation des troupes afin de ne pas baisser la garde dans la lutte contre Ebola. Une implication à un tel niveau de responsabilités vaut son pesant d’or. Par ailleurs, on peut croire que le secrétaire général de l’Onu, qui est suffisamment imprégné de la situation sur le terrain, au regard des rapports qui rendent compte de la lutte sur le terrain, saura élaborer à l’issue de cette tournée, des stratégies de lutte pour endiguer, avec l’appui de la communauté internationale, l’épidémie et reconstruire les services de santé des pays touchés par la maladie. Cela dit, si l’on peut se féliciter de cette tournée du SG de l’ONU, on ne peut que regretter le mutisme de l’Union africaine (UA) et de la CEDEAO. En effet, aucun haut responsable de ces deux institutions, sauf erreur de notre part, ne s’est avisé d’effectuer ce genre de tournée. Ban Ki-moon vient, en tout cas de donner à travers son périple, une leçon de morale à ceux qui, à la tête de ces organisations africaines, montrent le peu de cas qu’ils font du bien-être des populations. Et pourtant, comparée à Addis Abeba et Abuja, New York est si loin des pays africains frappés par le virus Ebola.
Seydou TRAORE