ENTREE DANS LE GOUVERNEMENT DE DENIS CHRISTEL SASSOU
Accusé de préparer son fils pour lui succéder au pouvoir, le président congolais, Denis Sassou Nguesso, s’en est toujours défendu. Mais à mesure que passe le temps, il est en train de tomber le masque. En effet, à la faveur de la formation du nouveau gouvernement du 4e mandat de son père, Denis Christel Sassou Nguesso, puisque c’est de lui qu’il s’agit, y a fait une entrée remarquable. C’est à lui qu’est confié le portefeuille fraichement créé, de la Coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé. Certes, on note aussi l’entrée d’une figure de proue de l’opposition, en la personne de Honoré Sayi de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), dans ce gouvernement. Mais ce qui retient le plus l’attention des uns et des autres, c’est la promotion de Denis Christel Sassou dont le profil est pour le moins controversé. Car, l’homme, faut-il le rappeler, est dans le viseur de la Justice française pour des faits présumés de « biens mal acquis ». Il est poursuivi par la Justice américaine pour les mêmes faits. En le bombardant donc ministre à un poste stratégique, Sassou père espère ainsi tirer son fils d’affaire puisqu’il bénéficiera désormais d’une certaine immunité. Cela suffira-t-il à mettre fin à ses ennuis judiciaires ? Pas si sûr.
Le pouvoir politique est loin d’être une affaire de famille
Car, tôt ou tard, il pourrait être rattrapé par son passé. Du reste, tout se passe, en effet, comme si ce qui est arrivé aux rejetons de certains dirigeants du continent noir, n’a pas servi de leçon aux uns et aux autres. Tant et si bien qu’au lieu de tenir éloignée leur progéniture du premier cercle du pouvoir, bien des dirigeants préfèrent la mettre en lumière avec tous les risques qui vont avec. On l’a vu au Sénégal où Karim Wade, alors ministre du « Ciel et de la Terre », a eu maille à partir avec la Justice après la chute de son père Abdoulaye Wade. On l’a vu aussi en Angola où la fille aînée de l’ex-président Eduardo Dos Santos, est aujourd’hui traquée de toutes parts au point qu’elle a dû fuir son pays pour se refugier en Angleterre. On l’a vu aussi récemment au Mali où Karim Keïta, le fils de l’ex-président Ibrahim Boubakar Keïta (IBK), cristallisait la haine de tout un peuple du fait de ses excentricités. On peut multiplier les exemples ; tant ils sont légion sur le continent où l’accès au pouvoir donne libre cours à toutes sortes de dérives. C’est pourquoi il sied de rendre un hommage appuyé à ces dirigeants africains qui ont su résister à la tentation de la promotion de leur progéniture ou fratrie. Car, eux au moins, ont compris que le pouvoir politique est loin d’être une affaire de famille.
B.O