NOUVEAU MASSACRE DE CIVILS AU MALI
Le décompte macabre se poursuit au Mali. En effet, plus de cinquante civils ont été froidement abattus le 8 août dernier dans quatre localités du Nord du pays, situées non loin de la frontière avec le Niger. Il s’agit de Karou, Ouatagouna, Dirga et Déoutéguet pour ne pas les nommer, qui ont subi la furie meurtrière des terroristes dont on dit que certains sont arrivés à pieds et d’autres à motos. Parmi les victimes, on dénombre essentiellement des femmes et des enfants dont on se demande encore ce qu’ils ont fait pour mériter un tel sort. L’horreur dans toute sa laideur, est-on tenté de s’exclamer face à cette nouvelle orgie sanglante qui vient rappeler aux autorités maliennes de la Transition, qu’elles ont du pain sur la planche. Surtout que les forces françaises de Barkhane qui, on le sait, jouent un rôle déterminant dans la lutte contre le terrorisme, sont en train de faire leur paquetage. Toute chose qui pourrait en rajouter à la gravité de la situation qui, faut-il le rappeler, ne cesse de se dégrader jour après jour. En tout cas, le Premier ministre Choguel Maïga est prévenu. Car, cette attaque d’envergure intervient moins d’une semaine après la validation de son programme d’action par le Conseil national de Transition (CNT).
Leurs faits et gestes laissent plutôt penser que Assimi Goïta et son équipe sont moins préoccupés par le sort de leurs compatriotes que par la volonté de s’accrocher au pouvoir
Il se doit maintenant d’aller au charbon afin de rassurer ses compatriotes qui ne demandent qu’à vivre paisiblement. Les maîtres de Bamako qui ont décrété un deuil national de 72 heures, ont d’autant plus intérêt à se secouer que l’un des arguments invoqués pour justifier leur coup de force contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), était l’inertie et l’impéritie du régime contre les forces du mal. Ils ne peuvent donc plus se permettre de reproduire les mêmes erreurs au risque de se mettre à dos l’opinion nationale et internationale. Cela dit, on est en droit d’attendre d’Assimi Goïta et son équipe, la formule magique pour vaincre le terrorisme sur le sol malien. C’est à ce prix qu’ils prouveront aux uns et aux autres qu’ils ont fait mieux que leurs prédécesseurs qu’ils accusaient d’être à l’origine de tous les maux du Mali. Y parviendront-ils ? On peut en douter. Surtout que leurs faits et gestes laissent plutôt penser qu’ils sont moins préoccupés par le sort de leurs compatriotes que par la volonté de s’accrocher au pouvoir au terme de la Transition en cours. On les voit venir ! Car, de plus en plus, des voix et pas des moindres, commencent à s’élever pour dire que les délais de la Transition sont si courts qu’ils ne sont pas tenables. Pendant ce temps, d’autres appellent ouvertement à la candidature d’Assimi Goïta à la prochaine présidentielle et ce, alors même que la Charte de la transition l’en empêche.
B.O