MINES ILLEGALES EN AFRIQUE DE L’OUEST : Silence, Interpol fait le ménage
La prolifération des mines illégales en Afrique de l’Ouest, est loin d’être une vue de l’esprit. Bien au contraire, c’est une triste réalité à laquelle font face bien des pays qui, bon an mal an, s’organisent comme ils peuvent pour la combattre. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’opération que vient de conduire avec succès, Interpol qui, en quatre mois, aura permis une bonne moisson. En effet, près de 200 personnes qui évoluaient dans l’orpaillage illégal, ont été mises aux arrêts dans quatre pays que sont le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée et le Sénégal. Et ce n’est pas tout. Une grande quantité de produits servant à l’extraction de l’or, en l’occurrence du cyanure, des charbons actifs, des bouteilles de mercure et des engins explosifs, ont été saisis. On oublie volontiers les kilos de cocaïne et les comprimés antidouleur à base d’opioïde, qui ont également fait l’objet de saisie par l’organisation internationale de coopération judiciaire qui, pour la circonstance, avait mobilisé une centaine d’agents dans les pays concernés. Pour une opération de salubrité publique, c’en est une. Surtout quand on sait que les mines illégales, en plus de constituer des goulots d’étranglement pour les économies des pays où elles prospèrent, contribuent à alimenter le terrorisme.
Aucun pays ne peut gagner le pari de la lutte contre l’orpaillage clandestin
C’est le cas, par exemple, du Burkina Faso où les autorités, prenant toute la mesure du péril, travaillent à mettre de l’ordre dans le secteur au point qu’elles n’ont pas hésité à suspendre et ce, jusqu’à nouvel ordre, les activités liées à l’orpaillage illégal qui, soit dit en passant, constituent une grave menace pour les sols et l’agriculture locale. Il faut donc tresser des lauriers à Interpol qui se doit d’inscrire son action dans la durée. Car, le phénomène des mines illégales a tellement la peau dure qu’il est difficile de le combattre à travers des opérations ponctuelles. A preuve, le démantèlement d’un réseau en appelle à la naissance d’un autre. Surtout que, du fait de l’insécurité liée au terrorisme, certaines localités sont sous coupe réglée des groupes armées qui y font la pluie et le beau temps. En tout cas, la situation est si complexe qu’aucun pays, pris individuellement, ne peut gagner le pari de la lutte contre l’orpaillage clandestin. D’où la nécessité de mutualiser davantage les efforts à travers des opérations simultanées, coordonnées et régulières. Etant donné qu’il y va de la survie des pays concernés, aucun sacrifice n’est de trop.
B.O