HomeA la uneABRAHAM BADOLO, PRESIDENT DE L’ALLIANCE POUR LA DEFENSE DE LA PATRIE : « Le Burkina Faso est en train de devenir un Etat voyou »

ABRAHAM BADOLO, PRESIDENT DE L’ALLIANCE POUR LA DEFENSE DE LA PATRIE : « Le Burkina Faso est en train de devenir un Etat voyou »


 

L’Alliance pour la défense de la patrie (ADP) était face à la presse le 28 juillet 2017, pour donner sa lecture sur certains sujets de l’actualité nationale. L’avis du groupe de travail des Nations unies sur la détention « arbitraire » du général Djibrill Bassolé, les « scènes inhumaines » constatées lors du dépôt des dossiers de candidatures pour le recrutement d’élèves-policiers et « les incohérences du président du Faso sur la question des prérogatives des Organisations de la société civile (OSC) » étaient au menu de la rencontre avec la presse.

Elle avait dénoncé le phénomène dans une de ses déclarations. Le 28 juillet dernier, elle est encore montée au créneau pour fustiger la politisation de certaines OSC.  Elle, c’est l’Alliance pour la défense de la patrie (ADP). Selon son président, Abraham Badolo, pendant que le chef de l’Etat  dénonce la politisation des OSC,  dans le même temps, il fait autre chose. « Il a dit que les OSC ne doivent pas faire la politique mais pendant ce temps, au sein de son parti, ses proches s’adonnent à certaines pratiques pas du tout catholiques et financent des OSC pour discréditer les OSC beaucoup critiques sur la gestion de son pouvoir », a déclaré le président de l’ADP qui  a évoqué le cas du réseau Dignité dont sont membres Désiré Guinko, chargé de mission à la Présidence du Faso, et Boukari Conombo, conseiller municipal du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Une contradiction flagrante, de l’avis du président de l’ADP, entre les propos du chef de l’Etat et le jeu trouble auquel s’adonne sa formation politique. Abraham Badolo est revenu sur les  « révélations tonitruantes » d’Idrissa Nogo sur la toile, qui ont permis de montrer les différents visages des OSC. Et de déclarer que « si quelqu’un détient des preuves selon lesquelles l’ADP court derrière des politiciens pour obtenir des financements ou autres, qu’il n’hésite pas à les publier ».

Décentraliser les lieux de dépôts des dossiers

S’agissant du dossier Djibrill Bassolé, l’ADP a dit ne pas  comprendre pourquoi ce dernier est toujours en détention presque deux ans après, sans aucun jugement. « Garder quelqu’un sans jugement en prison veut dire qu’il y a véritablement un problème… Le Général Gilbert Diendéré a été clair en affirmant que Djibrill Bassolé n’était pas impliqué dans le putsch. Après cela,  ont surgi les écoutes téléphoniques et le pouvoir a décidé de régler le cas Soro diplomatiquement. Pourquoi faire cela et laisser l’autre concerné toujours en prison sans jugement jusqu’à ce jour. Là, il y a problème ! », a déploré M. Badolo pour qui l’Etat a jusque-là montré qu’il a un parti pris, dans la mesure où  le ministre en charge de la Justice dit que le dossier suivait son cours et que Djibrill Bassolé  ne sera pas libéré, malgré la décision du groupe de travail des Nations unies demandant sa libération. « Le pouvoir est aujourd’hui en train de ne pas respecter ses engagements internationaux qu’il a signés et le Burkina Faso est en train de devenir un Etat voyou. Soyons sûrs que si rien n’est fait, on aura des sanctions et quand elles vont commencer à tomber, cela va peser sur le dos des pauvres populations », a-t-il  affirmé.

L’autre point abordé par les conférenciers a été le dépôt des dossiers de candidature pour le recrutement d’élèves-policiers qui a eu lieu du 18 au 28 juillet dernier, au centre unique de Ouagadougou. Pour le président de l’ADP, les scènes  qu’il a été donné de voir sont « inhumaines ». En effet, des postulants ont dormi sur les lieux de dépôt des dossiers, pendant des jours, parce qu’ils n’ont aucun parent à Ouagadougou pour les héberger. « Cela est inadmissible pour un gouvernement post insurrectionnel… qui dit avoir mis les jeunes au cœur de sa gouvernance. Comment comprendre qu’à ce jour,  le gouvernement soit dans la dynamique d’un centre unique de réception de dossiers de candidatures pendant qu’il chante les vertus de la décentralisation ? », s’est demandé M. Badolo. A son avis,  cela a fini de convaincre que « le gouvernement Thiéba est marqué par la méchanceté facile doublée d’une mauvaise foi ». En tout état de cause, l’ADP invite les autorités, pour les années à venir, à décentraliser les lieux de dépôt des dossiers. « Il y a des commissariats de police partout. Pourquoi ne pas organiser ces derniers de sorte que chaque candidat puisse déposer dans son lieu de résidence, et que par la suite, ces commissariats transfèrent tous les dossiers vers Ouagadougou, pour éviter ces scènes inhumaines constatées lors de ces dépôts de candidatures ? », a-t-il conclu.

Colette DRABO


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