HomeA la uneALBERT ELISEE KIEMDE, PRESIDENT DE L’URD

ALBERT ELISEE KIEMDE, PRESIDENT DE L’URD


L’Union pour la République et la démocratie (URD) a fait sien, l’adage selon lequel pour aller loin, il faut ménager sa monture. A 16 mois des échéances électorales de 2020, le parti, sous la houlette de son président, Albert Elisée Kiemdé, a procédé, le 20 juillet dernier au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) à Ouagadougou, à l’installation de ses responsables politiques dans le Kadiogo. A cette occasion, le premier responsable du parti a profité pour faire le point sur l’avancée du jeune parti sur l’échiquier politique, la situation nationale, la réconciliation nationale, le dialogue politique majorité/opposition ouvert la semaine dernière et bien d’autres sujets. Pour le président Kiemdé,  «à 15 mois des futures échéances électorales, l’URD se prépare à être la deuxième force politique du pays. Pour cela, elle met les différentes structures du parti en place en vue de gagner les élections et gérer le pays ».

Ils étaient 11 responsables politiques de l’URD dans le Kadiogo à être officiellement installés le week-end dernier au Conseil burkinabè des chargeurs par Caroline Ouédraogo, responsable déléguée provinciale et porte-parole du parti. La cérémonie d’installation s’est faite sous le regard et la bénédiction du premier responsable du parti, Albert Elisée Kiemdé, de chefs coutumiers et de nombreux militants venus de Solenzo, Kombissiri, Bobo-Dioulasso, etc. Les 11 délégués politiques, en recevant leur écharpe et leur feuille de route des mains de Mme Ouédraogo, la responsable déléguée du parti, lui ont promis leur fidélité et surtout leur engagement au parti, à son président et aux militants venus nombreux assister à cette cérémonie d’installation. Ils ont surtout promis, de retour dans leurs différentes bases, travailler à grossir leurs rangs des nombreux militants engagés pour le parti. Saisissant cette occasion, le président du parti a fait un tour d’horizon de l’actualité brûlante de notre pays. Ce sont, entre autres, la réconciliation nationale, les élections à venir, le dialogue politique majorité/opposition, la question de la justice, etc. Le président du parti, avant de faire ledit point, a situé la presse sur la vision de son parti et son avancée. Il a invité les nombreux militants ayant effectué le déplacement à prier pour le Burkina Faso afin que Dieu aide ses enfants à bouter ceux qu’ils appellent «renégats» hors du territoire. Suite à cette invitation, Albert Elisée Kiemdé a précisé que l’URD est née suite aux dissensions internes au sein du premier parti (sans le nommer) au sein duquel ils militaient après l’insurrection et les élections générales de 2015. En effet, ne partageant pas les mêmes visions que ses camarades d’hier qui, selon lui, voulaient à tout prix entraîner le pays dans le chaos et renverser le régime en place pour exercer le pouvoir d’Etat, certains de ses camarades qui, comme lui, ne partageaient pas cette opinion, ont décidé de se mettre ensemble pour créer l’URD. Cela n’était pas sans conséquence, car cette décision leur a valu d’être sanctionnés par le parti.

« L’URD est née pour lutter contre la mal gouvernance et les différents opportunistes »

Aujourd’hui, avec la naissance de l’URD, qui n’est ni du côté de la majorité ni du côté de l’opposition, M. Kiemdé a dit ceci : «l’URD est née pour lutter contre la malgouvernance et les différents opportunistes qui croient que l’heure est venue pour eux d’entraîner le pays dans le chaos, de faire tomber le régime actuel afin que de nouvelles élections soient organisées pour s’emparer du pouvoir d’Etat. L’URD dit non et non. Pour nous à l’URD, nous disons le Burkina Faso d’abord, la République d’abord, la démocratie d’abord. Nous voulons qu’on laisse ceux qui ont gagné les élections gérer le pouvoir d’Etat et à la fin de leur mandat, si nous ne sommes pas satisfaits de leur bilan, nous les sanctionnons dans les urnes. Par contre, si leur bilan est positif, nous les encourageons. Nous sommes contre ceux qui pensent que tous les moyens sont bons pour accéder au pouvoir et qui veulent coûte que coûte le pouvoir pour eux-mêmes et non pour les nombreux Burkinabè que nous sommes. Nous disons non et non». A l’adresse de l’opposition, M. Kiemdé a souligné ceci : «L’opposition pense que c’est en quittant l’hémicycle lors du vote de certaines lois qui ne rencontrent pas son assentiment, qu’elle trouvera une solution à sa revendication, ou encore en marchant tous les jours que des solutions seront trouvées à ses revendications. On a marché dans ce pays pour faire tomber Maurice Yaméogo, on a marché pour faire tomber Blaise Compaoré. Qu’est-ce que le pays a gagné ? La seule solution, pour nous, de faire avancer ce pays, c’est de travailler. Il ne faut pas marcher pour marcher ; l’opposition doit aussi reconnaître que quand la majorité a fait du bon travail, quand c’est bon, il faut dire que c’est bon et non s’opposer pour s’opposer. Nous à l’URD, nous disons non et non». Par ailleurs, se prononçant sur la réconciliation nationale, M. Kiemdé a dit que « son parti n’est pas contre celle-ci. Cependant, pour l’URD, il faut d’abord que la vérité soit dite ; il faut que ceux qui sont accusés, puissent s’expliquer et dire la vérité devant la Justice. Et une fois que la vérité est dite, s’il s’avère qu’ils sont coupables, qu’ils puissent demander pardon, que la justice se prononce ensuite et après dans le cadre de cette réconciliation tant demandée, ces fautifs pourront alors bénéficier de la clémence du peuple burkinabè. Selon M. Kiemdé, on ne peut pas se réconcilier avec quelqu’un qui vous a causé du tort, qui n’est pas prêt à reconnaître sa faute, demander ensuite pardon en vue de bénéficier de la clémence du peuple burkinabè. »

Il invite les uns et les autres à tenir compte de l’opinion de la majorité des Burkinabè

M. Kiemdé s’est aussi prononcé sur le dialogue politique majorité/opposition, qui a lieu en ce moment. A la question de savoir s’il est contre cette discussion entre les deux parties, M. Kiemdé a dit ne pas être contre, car les lois et les textes prévoient que le chef de l’Etat consulte son opposition afin de débattre des questions en rapport avec la situation nationale. Cependant, il invite les uns et les autres à tenir compte de l’opinion de la majorité des Burkinabè, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, de la société civile, du citoyen lambda comme il le dit lui-même. Avant de clore son intervention, Albert Elisée Kiemdé a invité les responsables politiques qui ont été installés à s’armer de courage, à travailler davantage dans leurs différents bastions afin d’amener ceux qui hésitent encore à rallier les rangs du parti, à le faire afin de remporter les élections de 2020, car l’objectif principal de l’URD, c’est de travailler à être la deuxième force politique au Burkina Faso et remporter les élections à venir avec au moins trois communes dans le Kadiogo. Pour Caroline Ouédraogo, responsable déléguée provinciale du Kadiogo et porte-parole du parti, le pari de la mobilisation a été réussi, les militants sont arrivés à moto sans qu’ils ne soient contraints parce qu’ils croient au parti et à son avenir. Mme Ouédraogo a dit compter sur l’engagement de ceux qui ont été installés et a précisé que le parti prévoit l’installation d’autres responsables politiques dans les prochains mois, dans les six arrondissements restants et ce, afin de gagner les élections à venir.

Ben Issa TRAORE

 


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