APPEL DE LAMUKA A MANIFESTER EN RDC
La Coalition de l’opposition, Lamuka en République démocratique du Congo, appelle à manifester ce jour 13 juillet 2020, contre la nomination de Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale et à soutenir les réformes judiciaires. Quand on sait que les manifestations sont interdites en RCD pour cause du Covid-19, l’on ne peut que se demander que nous réserve cette journée. Ce d’autant plus que les manifestations du 8 et du 9 juillet 2020, de l’UDPS, de la Lucha et de Filimbi, avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre. Le bilan faisait état de 3 morts et de plusieurs blessés. C’est dire s’il faut craindre que la journée du 13 ne ressemble à ces journées de violences et de désolation qu’ont vécues les Congolais la semaine dernière. Malgré le changement du régime, tout porte à croire que ce n’est pas demain la veille que les forces de l’ordre congolaises qui ont la gâchette facile, changeront leur fusil d’épaule. On en vient donc à croiser les doigts. Et plaise au ciel qu’il ne pleuve pas sur Kinshasa. En tout cas, ce pays qui revient de loin n’a pas besoin de ça. Malheureusement, le gouverneur de Kinshasa, issu de la coalition pro-Kabila, Gentiny Ngobila, semble ne pas se soucier des violations graves des droits de l’Homme. On est d’autant plus fondé à le penser que se servant de l’alibi du Covid-19, ce pro-Kabila s’oppose à toute manifestation politique de protestation ou de soutien aux propositions de réforme judiciaire ou à la nomination de Ronsard Malonda au point d’autoriser des répressions sanglantes contre des manifestants. A priori, il ne veut faire aucune différence entre, d’un côté, les partisans du PPRD – parti de Kabila – qui projettent d’organiser dans les jours à venir, une série de marches, notamment « en soutien aux institutions de la République ». Et, de l’autre, les représentants de l’opposition qui, eux aussi, envisagent de faire entendre leur voix à propos de ladite proposition de réforme judiciaire et de la nomination de Ronsard Malonda, qui leur sortent par le nez. Mais il reste que, dans les faits et jusqu’à preuve du contraire, ce sont les partisans du camp opposé au sien, c’est-à-dire ceux de l’Opposition et de l’UDPS, qui essuient les coups de matraques et autres gaz lacrymogènes des forces de l’ordre et pas que ça.
Le président Félix Tshisekedi est dans de beaux draps
A Kinshasa, les partisans du PPRD dont plusieurs des cadres sont pour le maintien des marches, malgré la mesure d’interdiction du gouverneur, seront-ils traités de la même façon, si d’aventure ils décidaient de passer outre cette interdiction au nom de l’état d’urgence sanitaire ? On attend de voir si l’on ira vers un deux poids deux mesures. Une chose, en tout cas, est certaine : la RDC ne connaîtrait pas ces violentes échauffourées si le clan Kabila s’était gardé de déclencher l’incendie en s’engageant dans son funeste et périlleux projet de caporalisation de la Justice et d’instrumentalisation de l’institution chargée de l’organisation des élections en plaçant à sa tête un homme-lige. En s’installant toujours dans l’unique et infamante logique de préservation de ses intérêts à tout prix au détriment de ceux du peuple congolais, quitte à voir le pays brûler, il ne pouvait pas s’attendre à autre chose que cette gigantesque levée de boucliers qui continue de se répandre à travers tout le pays. De fait, si la RDC continue d’aller mal, le coupable est bien connu : Kabila et son clan qui détiennent la réalité du pouvoir et qui multiplient les manœuvres pour rester maîtres du jeu. Le président Félix Tshisekedi est dans de beaux draps ! Après avoir été propulsé à la tête de l’Etat sur la base d’un deal foireux qui l’empêche d’exercer pleinement ses pouvoirs, il apprend à ses dépens que lorsqu’on pactise avec le diable, on finit par le payer d’une façon ou d’une autre.
« Le Pays »