ASSAINISSEMENT DE LA COMMERCIALISATION DE L’OR AU BURKINA : La pagaille a assez duré !
Le Conseil des ministres, en sa séance du jeudi 23 mars 2017, a examiné, au titre du ministère des Mines et des carrières, un projet de loi portant organisation de la commercialisation de l’or et des autres substances précieuses au Burkina Faso. Ce projet de loi, dit-on, vise une meilleure organisation des exploitants miniers artisanaux, un assainissement du circuit de commercialisation de l’or et des autres substances précieuses produites artisanalement et un meilleur fonctionnement de la structure nationale de contrôle en matière de commercialisation de l’or. J’avoue que j’ai personnellement applaudi à tout rompre, à l’annonce d’une telle information. Je souhaite même que ledit projet soit rapidement transmis à l’Assemblée nationale et que nos élus nationaux l’examinent et le valident dans de très brefs délais. Je le dis d’autant plus que cette loi permettra, à mon avis, de mettre fin à la pagaille devenue structurelle que l’on constate d’année en année dans le secteur minier. Car, il faut le dire, on ne sait pas qui fait quoi et pourquoi, tant et si bien que l’on se pose parfois la question suivante : pour qui brille l’or du Burkina Faso ? Bien malin qui pourra répondre à cette question. Si moi fou, je devrais répondre, je dirais tout simplement que l’or du Burkina brille pour une minorité. Et pas n’importe laquelle. Il s’agit de la minorité qui compose la haute sphère de l’Etat. Ce n’est pas moi qui le dis. L’enquête parlementaire de l’an dernier nous a révélé beaucoup de dessous. Il y en a qui disposaient de l’or à leur guise, convaincus que rien ne leur arriverait. Je ne citerai pas de noms ici. A ceux qui veulent en savoir davantage, je leur demande d’aller lire l’intégralité du rapport d’enquête parlementaire sur les mines, rendu public courant octobre au titre de l’année écoulée. Ledit rapport est plein de détails à même de vous couper le souffle, tant vous vous rendrez compte que le vice avait fini par prendre le dessus sur la vertu chez nous, au Faso, pays des Hommes dits intègres. En tout cas, sous l’ancien régime, la gestion de l’or était tout, sauf transparente.
Je suis de très près la gestion des affaires de l’Etat
A preuve, il ne se passait pas un mois sans que l’on n’entende dire que l’on a arrêté quelqu’un en possession d’un lingot d’or de…kg. C’est à croire que les gens ne s’amusaient pas avec nos ressources. Sinon, comment peut-on se permettre de se promener avec de l’or, comme si c’était des arachides cultivées en pays bissa ? Franchement, la pagaille et le désordre n’avaient que trop duré. C’est pourquoi je salue la volonté affichée du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré d’y mettre le holà. C’est tout à son honneur. Car, il n’y a pas que l’or dont la commercialisation n’est pas encadrée. Il y a d’autres ressources minières comme le manganèse et le zinc, pour ne citer que les deux, dont l’exploitation fait l’objet d’une gestion très opaque. Et là, je sais de quoi je parle. Qui n’a pas entendu le scandale de Tambao qui a fait entre-temps grand bruit sous la Transition ? Je n’accuse personne, mais je me contente de rappeler les faits. Mais, s’il s’en trouve des gens qui se sentent morveux, eh bien, qu’ils se mouchent pour que j’entende. Par leur manière de se moucher, je saurai dire qui a fait quoi. Je vous le dis en vérité, je suis fou, mais je suis de très près la gestion des affaires de l’Etat. Je suis un patriote dévoué. Et j’ai une sainte horreur de la mal gouvernance. Du reste, n’avons-nous pas dit que plus rien ne devrait être comme avant au Burkina Faso ? Je souhaite que ce slogan soit traduit maintenant en actes concrets. D’aucuns diront peut-être que je suis impatient. Mais je préfère encore être impatient que naïf.
« Le Fou »