HomeA la uneASSEMBLEE NATIONALE: Les députés cèdent 19% de leurs émoluments à l’Etat

ASSEMBLEE NATIONALE: Les députés cèdent 19% de leurs émoluments à l’Etat


Les députés de la 7e législature ont décidé de procéder à un rabattement de leurs émoluments. L’annonce a été faite par le président de l’Assemblée nationale (AN), Salifou Diallo, à l’issue de la plénière du 19 janvier 2016, au siège de ladite institution, à Ouagadougou. De même, le point de la situation nationale a été fait aux parlementaires par le gouvernement.

960 397 F CFA. C’est ce que les députés de la 7e législature toucheront, au lieu de 1 200 000 F CFA pour la précédente. Ce rabattement de 19% a été annoncé par le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, le 19 janvier dernier, à Ouagadougou. Cette décision, à en croire Salifou Diallo, a été prise à l’unanimité par les parlementaires, en guise de solidarité avec le peuple burkinabè, qui a connu l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, qui a fait face au coup d’Etat du 16 septembre 2015, et qui vient de connaître les attaques barbares des djihadistes.
« Tous les groupes parlementaires ont été d’avis qu’il fallait donner ce signal pour la bonne gouvernance au Burkina Faso et en guise de solidarité avec notre peuple dont 46% vit en dessous du seuil de pauvreté », a-t-il assuré. Selon le président de l’AN, cette baisse des salaires des députés est un effort du législatif qui tend à aller vers une meilleure gestion du pays et aussi à interpeller tout un chacun à faire des sacrifices pour que le pays se reconstruise et se relance au plan économique.
Une pension pour les ayants droit des martyrs

En outre, les parlementaires ont pris la résolution d’inviter le gouvernement à budgétiser une pension mensuelle pour les ayants droit des martyrs des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015. « Nous avons invité le gouvernement, a expliqué Salifou Diallo, à étudier les cas divers qui se présentent pour que les ayants droit des victimes aient une pension pendant toute la législature. Nous attendons du gouvernement des propositions concrètes pour adopter ces pensions dans le cadre de la loi rectificative des finances qui nous parviendra bientôt », a ajouté Salifou Diallo.
La situation nationale était également à l’ordre du jour de la plénière du 19 janvier. Par une note du président du Faso transmise au président de l’Assemblée nationale et lue par le président de la commission défense et sécurité, Halidou Sanfo, les députés ont pris connaissance du bilan des attaques terroristes du 15 janvier dernier et des mesures mises en œuvre par le gouvernement.
En substance, il ressort qu’en plus de l’enlèvement d’un couple d’expatriés à Djibo, l’attaque d’une patrouille de gendarmerie par des terroristes dans la province de l’Oudalan a fait 2 morts et 2 blessés dont 1 grave. Parlant de l’attaque de Splendid Hôtel et du restaurant Cappuccino, il est à noter que l’assaut contre les terroristes a débuté à 1h 15 min et a permis, au fur et à mesure, de libérer 176 otages de 18 nationalités différentes. Le bilan provisoire de la prise d’otages fait état de 30 morts et d’une cinquantaine de blessés. Pour ce qui est des enquêtes, une équipe française composée de 11 policiers et de 6 gendarmes est arrivée à la demande du Burkina Faso pour aider les enquêteurs. De même, 5 enquêteurs du FBI (Federal Bureau of Investigation) des Etats-Unis apportent leur contribution pour l’avancée des enquêtes.
Au titre des mesures prises par le gouvernement, on note l’opérationnalisation rapide du Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) et de l’Agence nationale de renseignement (ANR), le renforcement des contrôles sécuritaires et celui de la participation communautaire à la lutte contre l’insécurité. De même, invite a été faite aux autorités coutumières et religieuses de sensibiliser leurs coreligionnaires et de se rapprocher des Forces de sécurité pour la désignation de points focaux. Quant au couvre-feu, il est maintenu de 23h à 6h du matin.
« Il est inacceptable que des gens s’attaquent de façon lâche à notre peuple », a lancé le président de l’AN après le point sur la situation nationale. Rappelant que la cohabitation religieuse a toujours été une des forces du Burkina Faso, il a dit qu’il n’était plus question que quelqu’un tue son prochain au nom d’une religion. Le président de l’AN a aussi demandé au gouvernement de poursuivre ses efforts et l’a assuré de son soutien total. Et d’inviter ses pairs à réfléchir, pour les plénières à venir, à la prise de lois afin de renforcer la lutte contre le terrorisme. « Nous n’allons pas permettre que ces fous s’attaquent de façon lâche à notre peuple », a conclu Salifou Diallo.
Il est à noter qu’une délégation de parlementaires se rendra au chevet des blessés des attaques terroristes ce 20 janvier.

Thierry Sami SOU

 

 

Pour faire le point de la situation nationale aux parlementaires, c’est le Premier ministre Paul Kaba Thiéba qui avait d’abord été annoncé puis le ministre d’Etat, Simon Compaoré. Finalement, c’est une note adressée au président de l’AN par le président du Faso qui éclairera le Parlement sur la situation nationale. Le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, a expliqué que le Premier ministre n’ayant pas encore fait sa déclaration de politique générale, ni lui, ni ses ministres ne pouvaient venir devant le parlement.

T.S


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