ATTAQUE DE LA GENDARMERIE DE SAMOROGOUAN : Sur les lieux du drame
La brigade territoriale de la gendarmerie de Samorogouan, une localité située à quelques encablures de la commune rurale de Banzon, a été la cible d’une attaque armée dans la nuit du vendredi 9 octobre dernier, perpétrée par un commando bien armé, faisant 3 morts du côté des forces de défense et de sécurité et 1 mort dans le camp des assaillants. Dépêché sur les lieux, un important contingent militaire est depuis lors sur le terrain pour sécuriser la localité et faire la lumière sur cet incident dramatique. Pour en savoir davantage, nous sommes allés à la rencontre des populations, deux jours après l’attaque.
C’est un commando fort d’une cinquantaine de personnes, selon le responsable des forces de défense chargées de mener l’enquête sur l’attaque du vendredi dernier (qui du reste n’a pas voulu nous décliner son identité) qui a ouvert le feu sur la brigade de la gendarmerie vers 4 h du matin et ce, jusqu’à 7 h du matin, heure à laquelle la fusillade a pris fin. Surpris, les éléments qui étaient de garde ont été pris pour cible. Mais face à la puissance de feu des assaillants qui, pourrait-on le penser, ont bien préparé leur coup, les gendarmes, dans leur riposte, ont perdu un élément devant les locaux de la brigade même. Alertés, les autres gendarmes qui étaient à l’intérieur de la brigade entrèrent également dans la danse et deux d’entre eux vont également perdre la vie. Ce qui va porter le nombre des morts à 3. Cependant et malgré l’effet de surprise, les gendarmes ont pu abattre un des assaillants qui n’a pu être identifié car celui-ci ne portait aucune pièce sur lui. Avant de replier, les assaillants ont utilisé une des 7 motos que les forces de l’ordre avaient précédemment ramenées lors d’une patrouille. Au vu des impacts de balles sur les murs, fenêtres et portes, et bandes de munition, disait le responsable de la commission d’enquête, « on peut dire sans se tromper que les assaillants ont utilisé des mitraillettes pour attaquer la brigade, donc ils étaient assez bien armés ». En outre, il faut souligner que quelques jours avant l’attaque, un habitant du village, un berger, était venu alerter la gendarmerie comme quoi, lui et deux de ses compagnons avaient été pris, ligotés et interrogés par un groupe d’individus.
Les assaillants auraient pris la route du Mali
L’heure de la prière arrivée, pendant que les assaillants priaient, l’un des trois otages en a profité pour prendre la clé des champs. Suite à cette alerte, les gendarmes, appuyés par les forces de police ont nuitamment organisé une patrouille pour aller sur les lieux. C’est alors qu’en cours de route, ils sont tombés nez à nez avec les bandits qui, pris de cours, ont pris la fuite en laissant derrière eux 7 motocyclettes que les forces de l’ordre ont ramenées à la brigade. C’est suite à cela que les assaillants, pour toute réponse, dirait-on, ont attaqué la brigade territoriale de la gendarmerie. « Franchement, nous sentons et vivons l’insécurité depuis ce vendredi mais nous espérons que nos autorités pourront au plus vite épingler ces bandits. Pour cela, nous sommes prêts à collaborer», a lancé Aboubacar Traoré, cultivateur à Samorogouan. «C’est par eux d’ailleurs que nous savons que les assaillants, après l’attaque, se sont dispersés, car ils ont été aperçus sur les artères de la ville, cherchant la sortie. Selon certaines sources, ils ont pris la direction du Mali», confie le responsable du contingent qui a requis l’anonymat. Par ailleurs, un berger aurait été trouvé mort égorgé.
ALIYOU MONARCK (Envoyé spécial)
anta
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” Suite à cette alerte, les gendarmes, appuyés par les forces de police ont nuitamment organisé une patrouille pour aller sur les lieux. C’est alors qu’en cours de route, ils sont tombés nez à nez avec les bandits qui, pris de cours, ont pris la fuite”. C’est la preuve qu’on peut aussi surprendre ces assassins si les renseignements sont fournis à temps. Je propose donc qu’on adopte leur mode opératoire en organisant des battues dans les fourrés le long de la frontière malienne où ils sont cachés comme des lièvres. On n’a pas besoin de toute une garnison pour ça.On forme des jeunes gens aux techniques de la guérilla et on les met sur le terrain. Dès qu’on en voit un groupe, on tire avant de chercher à comprendre.Vous allez voir.Ils vont dire:”ils sont aussi fous que nous ces Burkinabè” et on aura la paix.
12 octobre 2015