ATTAQUES TERRORISTES A OUAGADOUGOU : L’Eglise catholique a célébré les obsèques des victimes
Une journée d’hommage a été dédiée aux victimes des attaques terroristes, au plan national. Pour sa part, l’Eglise a célébré une messe pour le repos des âmes des victimes. Cette messe célébrée par le Cardinal Philippe Ouédraogo de l’Archidiocèse de Ouagadougou a eu lieu le 27 janvier 2016 dans l’Eglise de la cathédrale.
Paroisse Cathédrale de Ouagadougou, il est 18h30 mn, on se croirait à une messe dominicale, vu l’affluence et la solennité qui s’y attachaient. Mais non ! Nous sommes à la grand-messe célébrée pour le repos des âmes des victimes de l’attentat du 15 janvier 2016. Selon le Cardinal Philippe Ouédraogo, par cette messe, l’Eglise catholique célèbre les obsèques des victimes et exprime sa solidarité aux parents des victimes et aux blessés de l’attaque terroriste. Tout au long de la célébration eucharistique, l’Archevêque n’a cessé de répéter : « prions pour les victimes, leurs parents, les blessés et les auteurs des attaques. » Pourquoi prier pour les auteurs des attaques ? « Cela est éducatif », répond le Cardinal. « Jésus n’aimait pas le péché, mais il aimait le pécheur. En outre il ne faudrait pas qu’au niveau des différentes confessions religieuses, des familles ou des ethnies, il y ait une certaine revanche, la stigmatisation, et une haine qui se manifeste », poursuit-il. Quant au ressentiment qui pourrait envahir les uns et les autres, le Cardinal estime qu’il faut assumer et dépasser tout ce qui est amertume, haine et colère, pour nous retrouver dans le pardon et la réconciliation. « Nous voulons un Burkina Faso réconcilié dans la justice et la paix », ajoute-t-il. « La paix », ce mot a été prononcé maintes fois par le Cardinal lors de son homélie. Il a d’ailleurs conseillé aux fidèles de « demander au Seigneur d’être la voie d’une paix véritable et large ».
L’émotion se ressentait au cours de cette messe. Elle était sous-tendue par les chants de la chorale Notre-Dame de l’Immaculée Conception. Tantôt mélancoliques, tantôt pleins d’espoir, certains chants de la chorale rappelaient que la mort est un passage obligé. Bien qu’étant un passage obligé, elle entraîne toujours désarroi et tristesse après son passage. Une tristesse qui se lisait d’ailleurs sur le visage de Joseph Hage, venu assister à cette messe avec des membres de sa famille. « Nous avons perdu beaucoup d’amis au cours de l’attaque terroriste. Nous sommes venus prier pour le repos de leurs âmes. C’est très dur pour tout le monde. Nous prions qu’une telle chose ne se reproduise plus au Burkina Faso ».
Pour rappel, des terroristes ont semé la mort dans la nuit du 15 janvier 2016 au Cappuccino et à l’hôtel Splendid, faisant 32 morts et une soixantaine de blessés.
Françoise DEMBELE