HomeA la uneAUDIT DE LA GESTION DE LA TRANSITION : « Les dossiers gorgés de suspicion ne manquent pas », dixit Claude Wetta

AUDIT DE LA GESTION DE LA TRANSITION : « Les dossiers gorgés de suspicion ne manquent pas », dixit Claude Wetta


Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a organisé un point de presse le 12 janvier 2016 à Excellence hôtel de Ouagadougou. Les échanges avec les médias se sont déroulés dans une bonne ambiance. Sujets abordés : audit de la Transition et bilan de l’observation des élections couplées de novembre 2015.

 

« Les dossiers gorgés de suspicion ne manquent pas. On peut citer, entre autres, les passations de marchés publics de gré à gré, les nominations et affectations qui ont eu cours en fin et début d’exercice, l’opacité dans la rémunération des ministres et des bonus accordés dans la rémunération de certains ministres. Donc, cette investigation permettra à chaque acteur de répondre de ses actes ». C’est ce qu’a déclaré le Secrétaire exécutif (SE) du REN-LAC, Dr Claude Wetta, lors de la conférence de presse tenue le 12 janvier dernier à Ouagadougou. Selon ce dernier, le REN-LAC se réjouit du fait que l’ex-Premier ministre et le président de la Transition ont demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de faire un audit de la Transition.  Les résultats de cet audit, a-t-il poursuivi, ainsi que les déclarations de biens de fin de mandat, permettront de se faire une idée de la gouvernance sous la Transition. Le SE du REN-LAC a indiqué que c’est le président Kaboré qui a saisi l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) à propos de l’audit. Mais l’ASCE-LC, pour le respect de la séparation des pouvoirs, s’est dit incompétente pour mener un audit sur le Conseil national de la Transition (CNT). A cette préoccupation, M. Wetta a signifié que l’audit du CNT peut être confié à une structure privée. Il y a aussi la possibilité de mettre une structure ad hoc en place. Car, à en croire celui-ci, tout doit se passer dans la transparence et dans les règles de l’art. Avant d’aborder la question de l’observation des élections, Dr Wetta a jugé le bilan de la Transition positif. Le REN-LAC juge le bilan de l’observation des élections couplées de novembre 2015 positif et satisfaisant, malgré quelques cas de corruption enregistrés dans certaines localités. « Sur les 241 cas de corruption électorale caractérisés par la distribution d’argent, de gadgets ou de carburant, c’est le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir, suivi de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), et du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui ont enregistré un fort taux d’irrégularités et de corruption, soit 50, 21% pour le MPP et 13,69% pour l’UPC », a-t-il souligné. Pour sa part, le chargé de plaidoyer et de lobbying, Bruno Kéré, a rappelé que le REN-LAC a mis en place un dispositif d’observation depuis le mois d’août jusqu’au 29 novembre 2015. Il a constaté des cas de corruption et d’incivisme avant, pendant et après la campagne électorale. Malgré ces cas de fraude, a-t-il ajouté, le REN-LAC ne met pas en doute les résultats des élections. Pour ce faire, il recommande aux acteurs politiques d’adopter des comportements responsables en bannissant les actes proscrits et d’éduquer leurs militants pour lutter contre la corruption et les mauvaises pratiques. Au gouvernement, le REN-LAC suggère qu’il repense le mécanisme de financement des partis et formations politiques et de plafonner les dépenses de campagne. En ce qui concerne la Cour des comptes, le REN-LAC trouve indispensable de garantir l’obligation effective de reddition des comptes qui incombe aux partis et aux candidats aux différentes élections. Quant à la Justice, il lui est demandé de développer l’action pénale visant la répression de la corruption électorale. Pour le REN-LAC, il est important que lors de chaque scrutin, une police des élections constituée d’officiers de police judiciaire soit déployée. Le REN-LAC recommande à la CENI de renforcer le travail de sensibilisation des différents acteurs sur le contenu des différentes lois et dispositions en vigueur en matière électorale. De même, les acteurs de la société civile sont appelés à plus de responsabilité dans la sensibilisation des citoyens sur la corruption et la fraude électorale en vue de renforcer la veille citoyenne pour garantir des élections transparentes.

Il est à noter que le REN-LAC est à sa première expérience en ce qui concerne l’observation d’élections.

Valérie TIANHOUN

 

 


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