BEMBA RECONNU COUPABLE DE CRIMES DE GUERRE ET CONTRE L’HUMANITE PAR LA CPI : Ce n’est que justice !
S’achemine-t-on vers la fin d’une saga judiciaire qui aura duré près de huit ans ? C’est la question que plus d’un se pose depuis hier, 21 mars 2016, lorsque la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré Jean-Pierre Bemba coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. Pour Mme Sylvia Steiner, juge principale de la chambre de première instance de la CPI, Jean-Pierre Bemba qualifié de « figure de proue » du Mouvement de libération du Congo (MLC), « n’a pas exercé un contrôle nécessaire » pour empêcher ses troupes envoyées en Centrafrique pour soutenir Ange Félix Patassé, alors président de la République, de commettre des attaques contre les civils. Et d’ajouter que Bemba savait que « ses troupes commettaient ou allaient commettre ces crimes ». Dont acte. En effet, tous ceux qui s’attendaient à une requalification des faits reprochés à Bemba, doivent déchanter ; la CPI s’étant montrée intraitable, allant jusqu’à déclarer que les multiples crimes commis par les troupes du MLC « constituaient une ligne de conduite et non des actes isolés ». Toute chose qui complique davantage le sort de l’ancien vice-président qui encourt jusqu’à trente ans de prison. Ce n’est que justice. Car, en attendant le verdict annoncé pour les jours à venir, cette décision apportera du baume au cœur des 2 744 victimes. En tout cas, en reconnaissant Bemba coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, la CPI envoie un signal fort à tous ces seigneurs de guerre qui s’arrogent le droit de vie et de mort sur les pauvres civils. Sont de ceux-là, le patron de l’Armée de résistance du seigneur, Joseph Kony et le Soudanais Rieck Machar, pour ne citer que ces deux-là, qui ont fait preuve d’une bestialité à nulle autre pareille, en envoyant ad patres des milliers d’innocents, sans compter ceux qui, du fait de la guerre, ont dû migrer vers d’autres contrées.
L’absence de Bemba au Congo constitue une épine de moins au pied de Kabila fils
Bemba récolte donc ce qu’il a semé. Du reste, ç’aurait été un précédent dangereux si la CPI, par ces temps qui courent, décidait d’élargir l’ex-rebelle congolais au motif de manque de preuves suffisantes. Car, cela aurait pu paraître comme un blanc-seing à tous les rebelles et autres dictateurs du continent, qui massacrent leurs compatriotes à longueur de jour et de nuit. Cela dit, s’il y a bien quelqu’un qui se frotte actuellement les mains, c’est bien le président congolais, Joseph Kabila, qui, on le sait, ne souhaite même pas voir Jean-Pierre Bemba en peinture ; ce dernier lui ayant fait voir des vertes et des pas mûres. Cela est d’autant plus vrai que le président Kabila fait actuellement feu de tout bois pour s’octroyer un nouveau mandat présidentiel et ce, en dépit de la clameur nationale et internationale que suscite cet appétit glouton et insatiable du pouvoir. Donc, une éventuelle libération de Bemba ne pouvait qu’aggraver les choses ; lui qui, même en prison, avait réussi à mettre en ballotage le président Kabila lors des précédentes consultations électorales. En clair, l’absence de Bemba au Congo constitue une épine de moins au pied de Kabila fils.
B.O