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BEPC 2016 DANS LES CASCADES : La F-SYNTER suspend sa participation


Les militants de la coordination régionale des Cascades F-SYNTER se sont rassemblés dans la soirée du 4 juin 2016 au siège de la CGT-B à Banfora pour dresser le bilan de la journée de débrayage qu’ils ont entamé dans la matinée de ce même jour par rapport aux épreuves du BEPC. Ils ont également réfléchi à la suite à donner au mouvement qu’ils ont engagé depuis quelques semaines déjà pour le rétablissement du salaire des deux professeurs qui a été suspendus en mai 2016.

 

La coordination F-SYNTER n’entend pas voir la procédure administrative engagée contre ses deux militants jusqu’à leur licenciement. C’est pourquoi dans sa lutte pour le rétablissement de leur salaire et leur maintien dans les postes qu’ils occupent actuellement, à savoir Dakoro pour Jean Zongo et le lycée municipal Héma Fadouga Gnambia pour Djibril Yonaba, elle est passée à une vitesse supérieure depuis le 4 juin 2016. En effet, alors que ses militants avaient rejoint les centres où ils devaient administrer les épreuves aux candidats et corriger les copies, elle (la coordination régionale F-SYNTER) a décidé de suspendre sa participation aux épreuves de la session 2016 du BEPC sur toute l’entendue du territoire régionale des Cascades. Dans la soirée du même 4 juin 2016, ces militants se sont rassemblés au siège de la CGT-B de Banfora. « Nous nous sommes retrouvés ce soir à notre siège pour faire le bilan de notre journée de débrayage que nous avons entamé ce matin, à savoir la suspension de notre participation aux épreuves du BEPC. Nous avons aussi réfléchi sur la suite à donner au mouvement engagé », a lancé Lassané Ouédraogo après la rencontre. A l’entendre, le boycott des épreuves du BEPC n’était pas un objectif au départ. Mais, a-t-il poursuivi, il y a un problème qui est arrivé à un moment donné. « Et si la résolution de ce problème doit passer par le boycott de la session, nous sommes au regret de le faire. Nous pensons avoir donné suffisamment de temps à l’autorité de trouver une solution au problème. Voilà un peu plus d’un mois que nous avons pris langue avec les autorités de manière officielle », a martelé le coordonnateur régional, Lassané Ouédraogo qui estime que c’est un problème qui a commencé bien avant le premier trimestre. Pour lui, il est incompréhensible que pour régler un problème aussi simple que celui-là, les gens puissent traîner le pas jusqu’à ce que nous arrivions vers la fin de l’année. « C’est ce qui nous a amenés à nous dire qu’il faut prendre nos responsabilités en main. Cela parce qu’après la période de suspension de salaire, c’est le licenciement qui suit. Ce qui risque d’arriver sur la base de mensonges, de choses qui ne sont pas vraies et qui ne sont pas permises au niveau de l’administration. Nous ne pouvons pas accepter que nos camarades en soient victimes. C’est inadmissible à notre niveau », a-t-il justifié. Et de poursuivre que c’est pour cela que la coordination a demandé à ses militants de suspendre leur participation aux épreuves aussi bien écrites que orales du BEPC. Pour Lassané Ouédraogo, le mot d’ordre est clair et consiste à suspendre leur participation à la session pour exiger que dans un premier temps, le salaire de leurs deux camarades soit rétabli et qu’en seconde position, ils (NDLR : Jean Zongo et Djibril Yonaba) soient maintenus là où ils sont actuellement, car c’est cela qui est conforme à l’arrêté portant admission et mise en position de formation et conforme également à la décision portant affectation dans la région des Cascades les concernant, tout cela au compte du MESS et non du MENA. A l’entendre, tous ceux qui devaient corriger les épreuves ont suspendu et ceux qui devaient faire subir les épreuves orales ont également suspendu leur participation.

Pourtant ces derniers ont déjà perçu les prises en charge

 A ce propos, un responsable de centre de composition de la Léraba nous a confié un peu plus tôt en fin de matinée, que 9 correcteurs ont effectivement suspendu leur participation dans son centre alors que la veille, ils étaient présents. Selon le coordonnateur de la F-SYNTER, le boycott est un succès car les militants ont massivement observé le mot d’ordre. Certaines localités comme Soubakaniédougou et Sidéradougou dans la Comoé, et Niankorodougou dans la Léraba affichent 100% de boycott contre 70 à 80% pour les autres centres d’examen de la région. Cependant, il ressort de l’avis de certains responsables de centre de composition que des examinateurs qui ont suspendu  leur participation avaient déjà perçu les frais afférents à la session sans pour autant les restituer. Le coordonnateur régional de la F-SYNTER Lassané Ouédraogo, qui reconnaît que cela est vérifié pour certains, estime que pour les examens du secondaire, les prises en charge sont servies dès le départ et qu’il n’y a rien d’extraordinaire par rapport à cela. A la question de savoir si les autres examens à venir connaîtront le même boycott s’ils ne sont pas satisfaits d’ici là, Lassané Ouédraogo dit qu’il ose croire que les autorités ne vont pas les pousser jusqu’à cet extrême là parce que, a-t-il lancé, il y va de l’intérêt de tout le monde. « Sacrifier l’intérêt des candidats jusqu’à ce point sera fort regrettable au niveau des autorités et nous pensons que sur la base des questions que nous revendiquons à savoir, rétablir le salaire des deux professeurs, les maintenir leurs postes ne doit pas nous obliger à aller dans ce sens. Autrement ce sera vraiment regrettable », a lancé le coordonnateur qui estime une fois de plus que le mouvement qu’ils ont engagé n’avait pas pour objectif de départ de prendre en otage les épreuves du BEPC. « Nous avons été contraints d’aller dans ce sens et nous pensons que si aujourd’hui, il y a solution à ce que nous revendiquons, nous allons dans les minutes qui suivent appeler nos militants à reprendre le travail sans problème », a-t-il conclu.

 

Mamoudou TRAORE

 

 


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