« BLAISE COMPAORE : DE L’ASCENSION A LA DESCENSION » : Le 1er « bébé » de Damiss de « l’Obs »
Adama Ouédraogo dit Damiss, journaliste au quotidien privé l’Observateur Paalga, fait désormais partie du cercle des écrivains. « Blaise Compaoré : de l’ascension à la descension » est le titre de son 1er ouvrage dont la cérémonie de dédicace est intervenue le 5 août 2016, dans la salle de conférences des Archives nationales, à Ouagadougou. Sur 183 pages, l’auteur vous replonge dans « l’histoire » du Burkina Faso de la fin de la Révolution à la chute du régime Compaoré.
Chef du desk politique l’Observateur Paalga, Adama Ouédraogo, dit Damiss, jette, dans son ouvrage, un regard critique sur les facteurs sociopolitiques qui ont favorisé la fin de la période de la Révolution, l’avènement du régime de Blaise Compaoré et les péripéties qui ont marqué les 27 ans de pouvoir et qui, finalement, en octobre 2014, l’ont conduit à une sortie « peu glorieuse ». L’ouvrage comporte d’abord une introduction dans laquelle l’auteur présente le Burkina Faso à travers quelques repères historiques de l’indépendance à la chute de Blaise Compoaré. Ensuite, selon le présentateur, Boubacar Dao, Damiss, dans son livre, se pose la question : « Comment le jeune capitaine Compaoré a-t-il réussi à renverser le charismatique Thomas Sankara, à se maintenir pendant un peu plus d’un quart de siècle à la tête d’un pays naguère abandonné à l’instabilité institutionnelle et à battre le record de longévité dans l’exercice du pouvoir politique au Burkina Faso ? ». Trois chapitres pour y apporter une réponse. Le premier intitulé « Les facteurs endogènes » fait état des erreurs de la Révolution burkinabè caractérisées, selon l’auteur, par les dérives des Comités de défense de la révolution (CDR), les licenciements et les relations conflictuelles avec la chefferie coutumière. Le processus de la rectification s’en est suivi avec la mort du père de la Révolution.
L’homme de la rectification donne aussi des signaux forts, notamment le massacre du 27 octobre 1987 à Koudougou et à l’exécution de Lingani et Zongo. A cela s’ajoute d’autres crimes et des disparitions mystérieuses comme celle de Dabo Boukary intervenue en 1991. Pour conforter davantage sa position, Blaise Compaoré crée en 1995, une armée dans l’Armée ; le Régiment de sécurité présidentiel (RSP). « C’est dans un climat de terreur, de suspicion, voire d’incertitude », indique l’ouvrage, que Blaise Compaoré engage une marche vers l’Etat de droit, mais toujours en ayant un certain contrôle sur la classe politique.
Les médias dans ce contexte évoluent, dans une relative liberté, en témoigne, l’incendie de « l’Observateur Paalga » en 1984 et l’assassinat de Norbet Zongo en 1998.
« Merci à mes anciens codétenus de la MACA »
Les crises qui en découlent sont, selon Damiss, gérées avec stratagèmes et subterfuges. Blaise Compaoré, était entouré et assisté, durant cette période, de collaborateurs « fidèles et dévoués ». Le deuxième chapitre de l’ouvrage, lui, s’intitule : « Les facteurs exogènes ». Dans cette partie, l’auteur revient sur les relations tendues entre Thomas Sankara et certains pays voisins. « Après son coup d’Etat, Blaise a dû faire face à l’hostilité de certains pays avant la réconciliation avec les amis et les « ennemis » de Sankara », a souligné le présentateur de l’ouvrage. La chute de l’homme que l’auteur qualifie d’imminente et inévitable. Pour d’abord, « avoir ignoré qu’il faut savoir quitter les choses avant qu’elles nous quittent », mais aussi pour subir les « conséquences d’une crise mal gérée ». Le 3e chapitre consacré à la suite, c’est la prise de l’Assemblée nationale où Damiss fait revivre des instants de la nuit de veille du vote du projet de loi pour la modification de l’article 37 de la Constitution. Le 31 octobre, soit le lendemain, Blaise Compaoré est contraint à la démission et là encore, l’auteur n’a pas manqué de revenir sur comment sa fuite en terre d’eburnie a été organisée. Selon le préfacier, Newton Ahmed Barry, cet ouvrage aurait pu ne pas voir le jour s’il n’avait pas été mis fin à la détention provisoire de l’auteur à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) pour sa présumée implication dans l’affaire du putsch maqué du 16 septembre 2015. D’ailleurs, Damiss, dans sa prise de parole n’a pas manqué de remercier ceux qui, depuis le début, l’ont soutenu pour que cette œuvre voit le jour, en l’occurrence le directeur de publication de L’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo. « Merci à mes anciens codétenus de la MACA venus nombreux me soutenir comme ils le faisaient lorsque j’étais souffrant », a dit Damiss. Quant à l’ouvrage, il est disponible au siège de L’Observateur Paalga, aux Editions Sidwaya et dans toutes les librairies.
Adama SIGUE