HomeA la uneCAMEG : Un administrateur provisoire pour sauver la situation

CAMEG : Un administrateur provisoire pour sauver la situation


Un protocole d’accord transactionnel. C’est ce qui a été signé le 8 avril 2017 par les deux parties antagonistes de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG), sous le regard satisfait du ministre de la Santé, Dr Nicolas Médah, et des autres acteurs de la santé. Cette signature marque la sortie de crise que cette institution a connue durant 11 mois.

Enfin, la CAMEG vient de sortir de sa longue crise après plusieurs mois de tractations jalonnés par des grèves, des poursuites judiciaires et des mouvements d’humeur. A l’origine de cette crise, un problème de gestion qui opposait « l’ancien directeur général », Dr Jean Chrysostome Kadeba, au « nouveau directeur général » nommé par l’ancien ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo. La hache de guerre a donc été enterrée le 8 avril dernier, à travers la signature entre les deux parties, d’un protocole d’accord transactionnel pour une sortie de crise. C’est par des acclamations et une poignée de main que les protagonistes ont donné leur accord de quitter la CAMEG pour laisser la place à un administrateur provisoire qui prendra désormais les rênes de cette institution pour une période transitoire. C’est le premier responsable de la Santé, Dr Nicolas Médah, qui, lors de cette signature d’accord, a expliqué le processus de négociation qui a abouti à cet accord. « Après de longues semaines et de longues heures de tractations, j’ai le plaisir de vous annoncer que la crise de la CAMEG a un accord transactionnel qui va nous permettre de sortir de l’ordinaire afin de permettre à cette institution de pouvoir continuer à servir les populations ». Un accord en trois points, a-t-il précisé, avant de signifier que l’administrateur qui a un contrat de six mois, a deux missions à remplir : l’élaboration du nouveau statut de la CAMEG pour qu’il n’y ait plus de crise de gouvernance. Et comme ce dernier ne sera pas lui-même candidat, a souligné le ministre, il aura la lourde tâche d’assurer, par un appel public à concurrence, la sélection d’un nouveau directeur général de la CAMEG. Ce premier point est aussi salutaire, en ce sens que toutes les parties acceptent de trouver une solution de sortie de crise à l’amiable. Selon Dr Médah, c’est une satisfaction pour eux de constater que les deux parties ont accepté et ont pris l’engagement de matérialiser par cette signature, leur accord d’abandonner la gestion de la CAMEG et de faire valoir leurs compétences ailleurs, surtout que les populations ont besoin des acteurs de la santé dans les formations sanitaires et sur le terrain, pour produire de la santé et restaurer de la santé. Le 2e point, à en croire Dr Nicolas Médah, c’est que toutes les parties qui étaient en conflit, acceptent de renoncer à toutes leurs fonctions au sein de la CAMEG. Et cela concerne essentiellement, à son avis, les directeurs généraux, les présidents de conseil d’administration, les administrateurs du ministère de la Santé et le responsable, pour le ministère de la Santé, du comité de supervision. Le
3e et dernier point, selon le ministre Nicolas Médah, c’est que le ministère de la Santé, agissant au nom de l’Etat, c’est-à-dire chef de file des responsables de l’Etat dans la gestion de la CAMEG, s’organise pour prendre des mesures conservatoires pour maintenir la continuité du service au niveau de la CAMEG. A en croire le ministre, cela participera à rassurer les partenaires, les populations et les travailleurs, que la structure n’est pas abandonnée. « Donc, nous avons fait le choix d’un administrateur provisoire qui prendra ses fonctions dès la semaine prochaine, pour la continuité du service public. C’est un professionnel du secteur pharmaceutique, c’est aussi un académique et c’est une personne pondérée et très appréciée par l’ensemble de la communauté de la santé et de la pharmacie ». Le Dr Nicolas Médah a aussi signifié à la population ainsi qu’aux partenaires que cet accord n’a pas de prix pour lui. C’est surtout la réponse à la nécessité de l’intérêt général, le sens de la responsabilité des uns et des autres qui doit prévaloir pour sauver la CAMEG mais aussi rassurer que le programme phare du gouvernement qui est la gratuité des soins pour les populations vulnérables, nécessite que des compromis soient faits. « Nous sommes conscients qu’il y aura bien sûr des frustrations et des incompréhensions. Mais tout le monde doit convenir que nous avons passé 11 mois dans une crise de laquelle nous devons tous sortir les enjeux déjà avancés et qui sont trop importants pour que le subjectivisme et les égo prennent encore le dessus sur notre raison et sur les exigences de ce qui préservera l’intérêt général et la santé de la population pour lesquels nous sommes tous engagé », a-t-il souligné, avant de rassurer les populations sur l’avenir des anciens administrateurs dont beaucoup ont déjà trouvé quoi faire, étant donné que le système de la santé est vaste. Le ministre de la Santé a indiqué que pour la résolution de cette crise, il a fallu passer par des négociations afin d’installer la CAMEG sur de nouveaux rails, surtout que le nouveau gouvernement a choisi comme doctrine le dialogue social, la négociation et la concertation pour résoudre l’ensemble des crises auxquelles sont confrontées les institutions. Pour sa part, Dr Jean Chrysostome Kadeba, « l’ancien directeur général » de la CAMEG, s’est montré rassurant : « Je peux vous rassurer que je suis très satisfait et la raison de cette satisfaction est que la CAMEG sort grandie de ce problème qui a perduré pendant des mois. Aujourd’hui, nous mettons fin à tous ces différends par cette signature d’accord et tout le personnel peut désormais travailler paisiblement afin que la CAMEG aussi continue de remplir son contrat qui est de pouvoir servir le ministère de la Santé, dans le cadre des approvisionnements ».

Valérie TIANHOUN

 


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