CARAVANE DU MDHPC : Inculquer aux acteurs des réflexes du civisme

C’est la ville de Koudougou, dans le Centre-Ouest, qui a abrité, du 24 au 27 avril 2014, la première étape de la caravane du civisme, initiée par le gouvernement à travers le département en charge des Droits humains et de la promotion civique. Placée sous la présidence du chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao, la cérémonie d’ouverture de cette caravane qui fera le tour de douze autres régions, a mobilisé du monde, notamment des chefs coutumiers et religieux, des responsables syndicaux et de la société civile, des membres du gouvernement, des députés, des représentants d’institutions. C’était dans la soirée du jeudi 24 avril à la place de la mairie.

Le pays des Hommes intègres est marqué ces dernières années par une montée excessive de l’incivisme qui se manifeste au niveau de toutes les tranches d’âges, dans tous les domaines et sous diverses formes. Une situation qui, sans doute, peut compromettre toute activité de développement y compris l’ancrage de la démocratie dans la mesure où le développement d’un pays dépend plus de la qualité de ses hommes et femmes que de la richesse de son sol et sous- sol. Pourtant, avec l’adoption de la loi n°055-2004/AN portant Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso, le Burkina s’est engagé dans la construction d’un Etat de droit qui fait du citoyen un acteur incontournable du développement et de la gestion des affaires. Ainsi, en initiant cette caravane du civisme sur le thème : « Place et rôle des acteurs locaux dans la promotion d’une citoyenneté responsable », le gouvernement, à travers le ministère des Droits humains et de la promotion civique (MDHPC) veut susciter une prise de conscience chez les populations sur leur rôle dans la promotion d’une citoyenneté responsable. Selon la première responsable dudit ministère, Julie Prudence Nigna Somada, cette caravane, qui va sillonner douze régions à l’exception du Centre, vise à inculquer aux acteurs locaux des reflexes civiques. Aussi, l’occasion sera belle de les sensibiliser sur le respect des valeurs cardinales du « savoir, vivre ensemble ». Toute chose qui, selon elle, permettra à chacun, dans son milieu respectif, de comprendre son rôle dans la promotion d’une citoyenneté responsable pour bâtir une société burkinabè de paix. Pour ce faire, c’est le locataire de la primature, Luc Adolphe Tiao, qui a, dans la soirée du jeudi 24 avril, donné le top de départ des activités de la caravane du civisme au cours d’une cérémonie solennelle en présence du représentant du parrain, le Pasteur Michel Kabré. Ont pris part à cette cérémonie les élèves, les chefs coutumiers et religieux, les responsables syndicaux et de la société civile, des membres du gouvernement, des députés et des représentants d’institutions. Cette cérémonie a été rythmée par des prestations d’artistes et des discours appelant à une prise de conscience du phénomène qui gangrène la société burkinabè. Pour le Pasteur Kabré, l’incivisme tout comme le civisme commence d’abord dans la famille, berceau de l’apprentissage. « Je voudrais inviter particulièrement les enfants et les jeunes au respect et à l’obéissance des parents, qui constituent une source de bénédiction selon les écritures saintes », a-t-il dit. Et de poursuivre en invitant les aînés à donner le bon exemple de citoyenneté. A propos de la caravane, il a salué la hauteur de vue des organisateurs. Car cela permettra, selon lui, à la population à la base de mener une réflexion féconde pour sortir notre pays de la spirale de l’incivisme, qui sape tous les efforts de développement. Après avoir salué la mobilisation, le Premier ministre a, quant à lui, rappelé aux uns et autres l’engagement, depuis 1991, du gouvernement et du chef de l’Etat Blaise Compaoré qui s’évertuent à créer les espaces d’expression de la citoyenneté dont le lancement de cette caravane et la tenue régulière de la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC) . Malgré l’arsenal institutionnel de la promotion d’une citoyenneté, le chef du gouvernement a reconnu que les actes d’incivisme persistent : «J’en veux pour preuve les actes d’incivisme dans la circulation routière, la persistance de la violence dans nos établissements d’enseignement, la mal gouvernance dans notre administration, l’abstentionnisme électoral et le manque de culture du civisme économique et social », a-t-il souligné. Reconnaissant que l’ancrage démocratique et la culture des valeurs civiques constituent une œuvre de longue haleine, le Premier ministre a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à faire de tout Burkinabè un citoyen qui trouve sa place dans la vie de la nation. Avant de clore son intervention, le président de la cérémonie a dit être confiant quant au bon déroulement de cette caravane qui se tiendra du 24 avril au 9 novembre 2014 et qui permettra aux élus locaux, à la société civile de mener des échanges fructueux pour la construction de la patrie.

Modeste BATIONO