HomeLe fait du jourCOMMISSION DE RECONCILIATION NATIONALE ET DES REFORMES : Plus de 5 000 dossiers de crimes enregistrés

COMMISSION DE RECONCILIATION NATIONALE ET DES REFORMES : Plus de 5 000 dossiers de crimes enregistrés


La Commission de réconciliation nationale et des réformes a remis son rapport au Premier ministre Yacouba Isaac Zida, hier 14 septembre 2015 à Ouagadougou. A l’issue de la remise du document, une conférence de presse a été animée par la Commission dirigée par Mgr Paul Ouédraogo.

 

Après six mois de travail, la Commission de réconciliation nationale et des réformes a remis son rapport au   Premier ministre Yacouba Isaac Zida, hier 14 septembre 2015 à Ouagadougou. Les membres de la commission ont enregistré 5 065 dossiers de crimes parmi lesquels des crimes de sang et autres atteintes à l’intégrité physique (145), les crimes économiques et autres atteintes aux biens (1 258), les cas d’injustices et d’inégalités sociales (4 880), etc.

Après la remise officielle, une conférence de presse a été animée par les membres de la commission pour, ont-ils dit, présenter le document.  Cette tâche de présentation du rapport général a été confiée au rapporteur général de la commission, Ra-Sabalga Seydou Ouédraogo. De sa communication, l’on retient que 300 fiches ont été récoltées au cours des travaux de la commission. C’est d’ailleurs sur la base de ces fiches et des 150 personnes auditionnées que les analyses ont été faites en tenant compte du consensus. Pour une réconciliation vraie entre les Burkinabè, a relevé Ra-Sabalga Seydou Ouédraogo, 7 textes de lois ont été proposés par la commission. Il s’agit de l’avant-projet de Constitution, de la Charte de la réconciliation nationale, d’un avant-projet de loi portant régime juridique des partis politiques, d’un avant projet de loi portant droit de pétition, d’un avant-projet de loi portant Code électoral, d’un avant-projet de loi sur l’accès équitable aux médias publics, d’un avant-projet de loi relative au Haut conseil de la reconstruction de l’unité nationale qui héritera des travaux de la commission. Pour un Burkina prospère et réconcilié avec ses fils, la commission propose une batterie de réformes : prendre en charge les soins des blessés de l’insurrection populaire avant de les indemniser. Comme les blessés, la commission propose l’indemnisation des familles des victimes décédées au cours des événements des 30 et 31 octobre derniers.

La réforme constitutionnelle, institutionnelle et politique

La commission a également insisté sur la nécessité de revoir la gouvernance   financière. Le renforcement des contre-pouvoirs politiques et institutionnels a été suggéré par la commission. A ce niveau, c’est la consolidation de l’indépendance et de l’impartialité du Conseil constitutionnel qui est recommandée en réduisant le nombre de ses membres désignés par le président du Faso et en instituant le fait que le Chef de file de l’opposition peut proposer deux membres. Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a aussi suscité un intérêt pour les membres de la commission.

Sur le plan du renforcement des institutions, elle a recommandé que, dans le cadre de la refondation de l’Armée nationale et de son commandement, le Régiment de sécurité présidentielle soit dissous et que ses éléments soient redéployés à  des missions autres que celles d’assurer la sécurité du président du Faso. Outre les réformes politiques et institutionnelles recommandées, la commission propose la mise en place d’un Haut conseil de l’unité et de la réconciliation nationale qui suivra le traitement des cas de crimes. Afin de garantir la mise en œuvre de ce rapport, la commission a établi une Charte de la réconciliation nationale qui devra être notamment signée par les candidats à la présidentielle de 2015 et ce, recommande Mgr Paul Ouédraogo, avant le début de la campagne électorale.

Le président de la Commission a insisté sur la nécessité que ce rapport ne subisse pas le sort du rapport du Collège de sages. « Les Burkinabè nous observent. Les Burkinabè attendent certainement beaucoup de ces conclusions. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter que leur mise en œuvre soit des plus diligentes et des plus pragmatiques. Il nous faudra être concrets», a dit Mgr Paul Ouédraogo au Premier ministre Yacouba Isaac Zida, qui a pris l’engagement de le transmettre au chef de l’Etat afin que la charte soit signée dans les meilleurs délais. Un souhait entendu par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, qui a indiqué que son gouvernement fera ce qu’il peut pour la mise en œuvre des recommandations faites. Tout ne peut pas être mis en œuvre vu le temps, mais les plus urgents le seront.

Issa SIGUIRE

 

Appel à la Nation pour le renouveau

Au terme de sa mission, la Commission de réconciliation nationale et des réformes lance un appel solennel à la Nation :

A la jeunesse burkinabè ;

A la classe politique ;

Aux dirigeants et aspirants dirigeants politiques;

Aux forces de défense et de sécurité;

Aux autorités coutumières et religieuses;

Aux opérateurs économiques et milieux d’affaires ;

Aux acteurs syndicaux, organisations de la société civile et citoyens engagés;

Aux travailleurs, aux populations laborieuses des villes et des campagnes ;

Aux intellectuels, artistes, hommes de médias et de culture ;

Aux leaders d’opinions;

Aux compatriotes de la diaspora;

A toutes les forces vives de la Nation;

A prendre toute la mesure de la situation difficile de la Nation à entendre la souffrance des populations et à écouter la demande populaire de changement réel;

A prendre conscience des énormes défis qui assaillent le peuple burkinabè ;

A rester dignes de l’héritage des luttes héroïques du peuple burkinabè, en particulier de l’historique insurrection populaire d’octobre 2014, pour la liberté et le progrès;

A renouveler la confiance au peuple et aux atouts du Burkina Faso;

A engager un sursaut patriotique et à s’investir courageusement pour construire une Nation démocratique fondée sur la justice, la fraternité, la liberté, l’égalité, la dignité humaine, le travail et le progrès social. Le Burkina Faso appelle des patriotes et des citoyens engagés pour sa cause. Chaque Burkinabè a une pierre à apporter au renouveau attendu.

Le Burkina Faso espère et attend la solidarité et l’accompagnement de la communauté africaine et internationale. Le Burkina Faso demande et mérite le renouveau afin que la promesse de la patrie de l’intégrité ne soit pas vaine et que vive le Burkindi.

Vive le Burkina Faso !

Dieu bénisse le Burkina Faso!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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