CONCLUSIONS DU SOMMET DE PAU
Exit donc la rencontre de Pau, entre le président français, Emmanuel Macron, et ses pairs africains du G5 Sahel, consacrée à l’actualité brûlante de la lutte contre le terrorisme dans cette région. Avant leur départ du sud-ouest de la France, le 13 janvier dernier, les chefs d’Etat ont réaffirmé leur détermination commune à combattre les groupes terroristes qui écument la bande sahélo-saharienne. Mais ce n’est pas tout : les dirigeants présents à Pau, ont pris des engagements parmi lesquels la prise « de mesures sécuritaires visant à accélérer un retour de l’Administration et des services publics sur l’ensemble des territoires concernés par cette question ». En particulier, ils ont pris la résolution « d’accompagner les efforts de l’Etat malien dans la mise en œuvre rapide des engagements politiques, pour le retour des Forces de défense et de sécurité (FDS), de l’Administration et des services sociaux de base dans les régions du Nord et du Centre ». A travers leur déclaration commune en-dessous de laquelle, ils ont apposé leur signature, faut-il lire, en filigrane, leur décision d’en finir avec l’épineux et terrifiant statut de Kidal, cet Etat dans l’Etat, lequel statut singulier continue de causer le malheur du Mali et des pays voisins ? Si c’est le cas, c’est tant mieux.
Si la paix au Mali, étendue à l’ensemble de la région du Sahel, doit passer par là, l’abcès vaut la peine d’être crevée
On pourra alors dire que Pau aura permis de mettre le doigt sur la plaie purulente de la tragédie sécuritaire au Sahel. Restera alors pour les partenaires, à se donner la volonté, mais aussi et surtout les moyens de venir à bout de l’enclave rebelle. Car, une chose est de coucher sur le papier, de bonnes intentions, une autre en est de les faire appliquer. D’autant que face à une telle occurrence, les groupes armés rebelles qui ont fait de Kidal, leur repaire, ne resteront certainement pas les bras croisés. Leur réaction pourrait être à la hauteur de « l’affront », si la résolution venait à être effective. En tous les cas, on imagine déjà que sa mise en œuvre ne sera pas une mince affaire. Mais si la paix au Mali, étendue à l’ensemble de la région du Sahel, doit passer par là, l’abcès vaut la peine d’être crevée. Car, tant que la problématique et lancinante question de ce statut demeurera, la sécurité au Sahel restera, pour longtemps encore, une vue de l’esprit.
« Le Pays »