CONDAMNATIONS TOUS AZIMUTS DE LA REPRESSION EN RDC : Le disque est rayé !
« Comment peut-on tuer des hommes, des femmes, des enfants, jeunes et vieux scandant cantiques religieux, munis de bibles, chapelets, crucifix ? Que veut-on au juste ? Le pouvoir pour le pouvoir ou bien le pouvoir pour le développement intégral du peuple ? (…) Nous voulons que règne la force de la loi et non la loi de la force. Restons inébranlables ». C’est ce qu’a déclaré le Cardinal Laurent Monsengwo au lendemain de la marche anti-Kabila qui, comme les précédentes, a été réprimée dans le sang. Ainsi donc, l’Eglise catholique n’entend pas reculer malgré l’entêtement bovin et criminel de Kabila à s’accrocher à son fauteuil. En tout cas, en plus de l’épiscopat congolais, l’on enregistre des condamnations tous azimuts de la part de la communauté internationale, appelant Jospeh Kabila à la raison. La plus récente de ces condamnations est celle du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. En effet, dans une déclaration, de son porte-parole à New-York diffusée par la Monusco, le patron des Nations unies a appelé à « traduire les responsables en justice ». Il a, par ailleurs, exhorté dans la même déclaration, « les forces de sécurité congolaises à faire preuve de retenue » et en appelle également au plein respect des lieux de culte. Enfin, Antonio Guterres demande à Kinshasa des enquêtes crédibles. Doit-on en rire ou en pleurer ? L’on peut se permettre les deux à la fois. D’abord, en rire. Car, l’on ne peut pas demander à des « mécréants » de respecter des lieux de culte. Ensuite, en pleurer. Car, ces genres de déclarations ne font ni chaud ni froid à un homme qui n’a aucun scrupule à violer consciemment la Constitution de son pays, à massacrer ses propres compatriotes de manière récurrente, dans le seul objectif de s’accrocher au pouvoir. De ce qui précède, l’on peut affirmer que ce ne sont pas par des déclarations molles de principe que l’on peut attendrir le cœur d’un tyran. Il en faut beaucoup plus pour obliger Joseph Kabila à revoir sa copie. Et l’ONU dispose de moyens pour l’amener à arrêter ici et maintenant le massacre de tous ceux qui, aujourd’hui au Congo, sont vent debout, au péril de leur vie, contre l’arbitraire et l’imposture.
On peut inviter Fatou Bensouda à s’intéresser à la RDC
La grande question qui se pose dès lors, est de savoir si l’organisation internationale va se résoudre à aller au-delà des simples condamnations de principe pour poser des actes forts susceptibles de mettre hors d’état de nuire la folie meurtrière de l’homme fort de Kinshasa. L’on peut malheureusement répondre à cette question par la négative. Et cette réponse s’appuie sur le fait que l’ONU est coutumière des déclarations bénignes et lénifiantes, qui ne produisent aucun effet sur les excès des dictateurs. Le disque est donc rayé. Et les peuples opprimés doivent en prendre conscience, de sorte à éviter de confier leur salut à ce « machin-là », pour reprendre l’expression du Général De Gaulle. Et l’ancien président français a été bien inspiré de qualifier l’ONU de la sorte. En effet, quelle mouche l’a-t-elle piquée de demander au régime sanguinaire de Kinshasa d’ouvrir des enquêtes « crédibles » sur les répressions policières ? Cette question est d’autant plus pertinente que tout le monde sait déjà qui active les leviers de la machine de la mort en RDC. Les premiers à le savoir sont les observateurs de l’ONU. En rappel, ceux-ci ont enquêté, le 22 janvier à Kinshasa, sur les victimes. A en croire notre confrère Jeune Afrique, le porte-parole de la Monusco, Florence Marchal, a déjà instruit les observateurs onusiens à faire le boulot. Et ils se sont exécutés en faisant «la tournée des hôpitaux et des morgues pour vérifier l’identité des victimes». De quelles preuves l’ONU a-t-elle encore besoin pour sévir contre Joseph Kabila ? En tout cas, pendant que l’ONU est en train de se poser des questions dont elle est censée connaître les réponses, la police et la soldatesque du tyran sont en train de nettoyer et de graisser leurs fusils, dans l’attente de la prochaine marche anti-Kabila, pour évaluer leur habileté. C’est le lieu d’en appeler à leur conscience, s’ils en ont encore une, afin qu’ils arrêtent de tirer sur leurs compatriotes comme des lapins, à l’effet de sauver la tête du soldat Kabila. Ils doivent impérativement trouver leur chemin de Damas, car, tôt ou tard, ils paieront pour l’ensemble de leurs basses œuvres. Et ce moment venu, il est fort probable que le tyran qu’ils sont en train de défendre bec et ongles, sera loin de la RDC, coulant des jours paisibles. L’exemple de Yahya Jammeh de la Gambie devrait les édifier de sorte à ce qu’ils ne lient pas leur destin à celui du dictateur. Pour terminer, l’on peut inviter Fatou Bensouda à s’intéresser à la RDC, car elle pourrait y trouver des clients sérieux pour la Cour pénale internationale (CPI). Et le plus tôt serait le mieux, car le nombre de cadavres lié aux marches anti-Kabila commence à s’allonger effroyablement.
Pousdem PICKOU