CONFECTION DE TABLES-BANCS POUR LE MENA : Les artisans réclament leur argent
L’Association des entrepreneurs soudeurs du Kadiogo (AESK) a organisé une conférence de presse le mardi 1er septembre 2015, afin de communiquer sur la situation que vivent ses membres suite aux impayés de leurs factures portant sur la livraison de 50 000 tables-bancs, d’un coût global de 2 152 500 000 F CFA, livrés au mois de juillet 2014.
137 artisans et groupements d’artisans du Burkina Faso sont au bord du désespoir. La raison, le non payement de leurs factures par la Chambre des métiers et de l’artisanat du Burkina Faso. Pointé du doigt, Jacques Anasthase Sedogo, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat se défend en ces termes : «Le problème est administratif. Le ministère de l’Economie et des finances nous demande de livrer des procès-verbaux de livraison des tables-bancs. Ce, plusieurs mois après la livraison des tables-bancs. Alors qu’il nous est impossible de refaire encore les 45 provinces pour établir les procès-verbaux. Nous avons donc demandé au ministère de l’Economie d’établir les procès-verbaux à l’aide des bordereaux de réception afin que nous puissions payer les artisans, mais le ministère nous a dit que cela ne répond pas à la règlementation en vigueur, alors que nous avons eu à exécuter un contrat similaire et c’est avec les bordereaux de livraison que les artisans ont été payés. Sinon, le premier problème était le manque de fonds pour payer les artisans, mais ce problème a été résolu ». Selon les dires du président de la Chambre des métiers et de l’artisanat, le marché a été passé aux artisans afin de leur permettre de développer leurs entreprises et lutter contre la pauvreté. «Au lieu de nous aider, ils nous ont enterrés puisque nous croulons sous des dettes. En effet, pour pouvoir mener le travail à bien, nous avons emprunté de l’argent dans les banques. Et le crédit nous a été accordé pour six mois, alors qu’au jour d’aujourd’hui, nous en sommes à 18 mois. Nous devons donc des intérêts à la banque pendant que nous n’avons même pas encore pu entrer en possession de notre argent», a rétorqué Moussa Ouédraogo, membre de l’AESK. «Nous demandons au Premier ministre d’intercéder afin de trouver une solution à notre problème, parce que la plupart des artisans n’attendent que cela pour régler des problèmes sociaux. Un artisan est même décédé, faute d’argent pour se payer des soins, alors qu’avec cet argent, il aurait pu se soigner. »
Jacques Anasthase Sedogo a tenu à mettre en garde les activistes qui récupèrent la situation et qui l’utilisent à des fins inavouées. Il a tenu également à préciser que pour la confection des tables-bancs, aucune avance n’a été remise aux artisans pour débuter les travaux.
Pour rappel, les 50 000 tables-bancs, d’une valeur de 2 152 500 000 F CFA, ont été commandés par le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA) qui a contacté la Chambre des métiers et de l’artisanat. Celle-ci, à son tour, a conclu un contrat en bonne et due forme avec les artisans. Les tables-bancs ont été livrés en juillet 2014 dans plus de 400 Circonscriptions d’éducation de base (CEB) du Burkina Faso et jusqu’en septembre 2015, les artisans ne sont pas encore entrés en possession de leur dû.
Françoise DEMBELE