CONFIRMATION DE LA COMDAMNATION DE BARTHELEMY DIAS : Adieu l’Assemblée nationale ?
Très attendu par les Sénégalais, le verdict est tombé le 21 septembre dernier, dans l’affaire de la mort par balle, de Ndiaga Diouf, en 2011, à la mairie de Mermoz-Sacré Cœur, pour laquelle Barthélémy Dias avait été condamné en 2017, à deux ans de prison dont six mois fermes. En effet, la Justice sénégalaise n’a pas fait autre chose que de confirmer le jugement de première instance. C’est dire si l’actuel maire de Dakar n’ira pas en prison puisqu’il avait déjà purgé sa peine. Reste qu’avec cette confirmation de sa condamnation, l’homme politique risque de perdre son siège de député. Adieu donc l’Assemblée nationale ? Pas si sûr. En effet, l’opposant a encore en main, une carte dont il pourrait se servir pour éviter d’être déchu de son mandat de député. Il lui suffit d’introduire un pourvoi en cassation et comme le pourvoi est suspensif, il pourrait ainsi éviter de perdre son siège. Cela dit, Barthélémy Dias doit remercier les mânes de ses ancêtres et le ciel mais aussi certainement ses nombreux marabouts car, si les juges avaient suivi les réquisitions du parquet lors de son procès en appel en mars dernier, il se serait retrouvé en prison pour au moins quatre ans et demi. Ce qui aurait sans nul doute, mis un coup d’arrêt à sa carrière politique. En tout cas, le pouvoir de Macky Sall se frottera les mains s’il venait à être débarqué de la tête de la mairie de Dakar. Car, ce serait un concurrent de taille en moins, pour les échéances électorales de 2024, notamment la présidentielle qui s’annonce des plus rudes. Il n’y a qu’à voir la composition multicolore de l’Assemblée nationale pour s’en convaincre.
Il ne ferait pas bon de politiser une affaire qui n’en est pas une
Si l’opposition rue déjà dans les brancards en prêtant au locataire du palais présidentiel de Dakar, des intentions de briguer un troisième mandat, c’est parce qu’elle pense que son heure de gloire est arrivée. C’est dire si Ousmane Sonko et ses camarades ont besoin des têtes fortes de l’opposition pour mener la fronde contre le pouvoir. On se demande d’ailleurs pourquoi les députés de la coalition Yewwi Askan Wi qui avaient promis d’assister et de soutenir leur collègue, se sont débinés à la dernière minute. Stratégie ou défection ? On ose croire que la première hypothèse est la bonne car, dans le climat actuel, il ne ferait pas bon de politiser une affaire qui n’en est pas une. Une forte mobilisation des députés de l’opposition au palais de justice qui s’apparenterait à une démonstration de force, aurait pu changer le cours des événements. On le sait, sous nos tropiques, les pouvoirs, mêmes qualifiés de démocratiques, abhorrent les démonstrations de force. Cela dit, même si les avocats de Barthélémy Dias crient à l’injustice, ils doivent s’estimer heureux que la justice n’ait pas été instrumentalisée. Et c’est à l’honneur de la Justice sénégalaise qui semble avoir fait preuve d’indépendance dans le rendu de son verdict, sans tenir compte de certaines considérations politiques.
DZ