HomeBaromètreCONFLITS POST-ELECTORAUX AU BURKINA : Mon expérience à Garango

CONFLITS POST-ELECTORAUX AU BURKINA : Mon expérience à Garango


L’auteur du point de vue ci-dessous revient sur les élections municipales de 2016 qui, par endroits, avaient été émaillées de violences. Partant de son expérience de Garango, il conclut que nul n’à le monopole de la violence. Lisez plutôt !

 

Après les élections municipales de 2016, la mise en place des conseils municipaux dans différentes communes a été très difficile, car ayant entraîné des violences. Certains n’ont pu être installés ; d’où la reprise des élections dans 19 communes et  1 conseil régional. Pouvait-on éviter, du moins diminuer  de tels comportements, étant donné que nous sommes en politique ? A mon humble avis, je pense que oui. La politique ne doit pas être un levain utilisé pour exacerber les conflits individuels, familiaux, ethniques, souvent latents.  Elle est tout autre chose : un jeu exigeant du fair-play.

Ces combats incessants ne sont pas pour et au nom des pauvres populations, mais pour nos propres causes matérielles et égoïstes. Parler de peuple et de populations et au nom d’eux, est un abus de langage, car comme on le constate à chaque programmation des élections, marabouts, charlatans et autres féticheurs se frottent les mains : il y a du boulot. Tant pis pour les poulets aux plumes rares, les boucs noirs, les chevaux gris, les chiens bossus.

Ces guerres fratricides, ces retournements de veste post-électoraux, ces copinages et ce grave oubli des électeurs de base, sont autant de preuves que chacun lutte pour son ventre et pas pour les pauvres populations. Ainsi, comme des bêtes sauvages, les politiciens, au lieu d’être des politiques, se livrent à des spectacles souvent vilains. Hôte-toi que je m’y mette. Les faits que je retrace ici, ont été réellement vécus. Il faut en parler pour la postérité et avant que les différents acteurs ne soient rappelés à Dieu, car en parler sans les uns et les autres serait de la pure calomnie, sinon de l’inacceptable mensonge.

La trahison de la parole donnée : acte de 2007

 

En 2007, j’avais  choisi de naviguer politiquement avec le PAREN. Je fus ainsi candidat en tête de liste de la province du Boulgou. Dans le village de Lergho, j’eus le soutien d’un doyen, professeur de son état, sans qu’aucunement je n’aie sollicité son concours. Je l’appellerai ici ‘mon mentor’.  Et lui, de me faire venir dans son village Lergho, pour me présenter à la population et lui demander de me soutenir. Naturellement, en pareille circonstance, j’ai délié le cordon de la bourse pour agrémenter la rencontre et sur ses conseils bien avisés.

A 48 heures du vote, il revint dans mon dos et tint un langage inverse, donnant fermes instructions à ses parents et aux communautés peulhs avoisinantes de ne pas voter le PAREN. Malgré toute l’artillerie politico-financière développée à 72 heures des votes, le puissant CDP fut surpris et battu dans la commune avec un score sans appel de 86,14% des voix en ma faveur. Cette duperie, ce non-respect  de la parole donnée,  m’ont tout de même porté un coup, car avec le retournement de veste de mon mentor, j’ai perdu le siège à l’Assemblée nationale au profit d’un autre parti avec un si maigre écart (138 voix, moins de 50% des suffrages exprimés de Lergho). Hélas, s’il avait été un homme de parole ! Je venais ainsi d’être roulé dans la farine par un homme en qui j’avais mis toute ma confiance.  J’ai eu mal, même très mal, mais une telle trahison n’avait aucunement teint mes relations ni avec lui, ni avec son entourage et sa famille. Pour moi, ce furent des coups politiques et il faut s’attendre à en encaisser constamment. Le non-respect des clauses pouvait être source de conflit, car très rapidement, certaines personnes transposent les problèmes politiques sur le plan familial. Ce ne fut guère mon cas.

 

La trahison de la parole donnée : acte de 2012

 

A la campagne 2012,  j’étais en disponibilité pour convenance personnelle et avais décidé d’une pause politique.  Un matin, assis dans mon salon à Ouagadougou avec un jeune ami,  je reçus la visite de mon mentor-rouleur.  L’objet de sa visite était de me supplier pour que je me présente cette année aux municipales, car disait-il, toute leur zone ne voudrait plus entendre parler des responsables locaux du CDP.

Le lendemain matin – en présence de mon jeune ami Alain Bambara qui travaillait d’ailleurs dans son laboratoire et de ma cousine sa femme – mon illuminé mentor me conseilla de revenir au CDP ou alors de me présenter sous un parti de la mouvance. Je lui proposai plutôt d’aller à l’UPC que je considère comme un parti capable de nouvelles idées. Son refus fut catégorique, car selon lui, un parti d’opposition au Burkina Faso est sans lendemain. Bref ! Il est aujourd’hui tapis là-bas.

Ma cousine, sa femme, se souvenant de la première trahison, nous interrompra pour renchérir en ces termes en bissa :

« Untel, il ne faut plus rouler l’enfant-là comme en 2007 ».

« Quitte là-bas, qu’est-ce que tu sais en politique ? » répliqua mon mentor-rouleur, comme pour mieux me rassurer.

Nous n’étions qu’à 35 jours des votes ; je n’avais pris aucune disposition financière puisque j’avais décidé de faire une pause. Il me proposa de rencontrer des personnalités ressources pour un parti de chute. A mes côtés, nous rencontrâmes un de mes doyens au CAMES, le ministre chargé des mines et des carrières et qui sais-je encore ! Je finis par déposer mon baluchon à la CFDB comme il l’exigeait et cela, grâce à un cousin ex-DG de la Police. Mon mentor-rouleur prit soin de m’imposer des conditions et pas des plus faciles : (1) tout faire pour que le  maire sortant, les conseillers des secteurs 1, 6, 5, 7, ne soient pas réélus dans leur secteurs respectifs (lecteurs, vous comprendrez pourquoi) (2) tout faire pour l’aider dans la zone de Lergho afin de diminuer la fulgurance de l’UPC.

Pour mieux m’endormir une seconde fois, il me cita une litanie de causes comme : (a) le maire sortant aurait refusé la prise d’eau du barrage de Boura lors de la construction du CEG de Lergho ; (b) le maire-adjoint était accusé de nombreuses malversations au niveau du lotissement et des vivres ; (c) le conseiller du secteur 1, lui ne se battrait pas suffisamment pour Lergho qui désire être érigé en préfecture ; (d) le conseiller du secteur 5 était totalement méconnu des écrans politiques à Lergho.

Mais, chat échaudé craignant l’eau froide, et me souvenant des coups fourrés de 2007, j’avais cette fois-ci pris toutes les précautions pour ne plus me faire rouler. Je m’entourai d’un nombre important de personnes ressources et d’amis au niveau de la zone de mon mentor. Il était suivi comme du lait sur le feu. Un fiston, agent de la SONABEL, jeune et dynamique battant politique, se positionna premier sur la liste CFDB à Lergho. Avec ce jeune et moi ‘’dans la culotte’’, le mentor se sentait de plus en plus à l’étroit dans sa démarche machiavélique. Comme un félin, il entreprit de se libérer de l’étreinte. Il m’imposa le retrait de la candidature de ce dynamique militant et pour cause, il ne serait pas natif de Lergho. Que ceux qui furent traités de Mossi à Garango y réfléchissent.

Ma réplique fut la suivante : « tu me demandes l’impossible ; et  contrairement à tes allégations, plus de 90% de la population de Lergho reconnaît que ce jeune œuvre beaucoup pour le village. Que t’a fait ce jeune particulièrement pour que tu le haïsses tant ? Et au lieu de combattre un si dynamique garçon, pourquoi ne pas le mettre à tes côtés et profiter de ses capacités de mobilisation au profit du villageEt à ce stade, je le remplace par qui ? ».

Mon mentor avait déjà son plan bien tracé et donc son refus fut catégorique. Il faut le remplacer ou il me lâchera, dit-il. Qu’à cela ne tienne, en homme politique averti, je lui suggérai de me proposer des candidats de son choix. Il me proposa cyniquement son neveu Basga, mari de ma propre nièce. Mieux, il prendra le soin de mettre cette même nièce en tête de liste CDP dans un village peulh, tout en lui disant vouloir la préparer pour mieux soutenir la candidature de son oncle, au moment de l’élection du maire.

En réalité, mon mentor-rouleur venait de tomber dans son propre piège. Le parti adverse, le CDP, a failli ne pas pouvoir tenir un meeting dans le village. Pour Basga et les jeunes du village, leur oncle ne peut pas publiquement leur présenter son choix (moi) et encore venir tenir des meetings CDP en ces lieux. Mon mentor et sa femme me supplieront toute la nuit pour calmer les jeunes et laisser tenir le meeting CDP. A l’en croire, son mari aura des soucis majeurs avec le coordonnateur régional du CDP, si ce meeting avortait. Le meeting se tint grâce à mon intervention.

Seulement, ce monsieur ne s’était pas limité à me rouler, mais il m’a intensément dépouillé. Et comment ? Il me convoquait chaque semaine à Ouagadougou (trois fois) pour un soi-disant briefing à lui faire. Il s’entourait à chaque fois de deux de ses cousins, un à la barbiche pointue, nain barbu, et un gros-bras assez géant. Tous les trois faisaient une bande de ‘’croqueurs de  poulets et d’aspirateurs de bière’’. A chaque rencontre, au lieu du briefing, de la bière coulait à flots et des poulets étaient déchiquetés à satiété. Tout cela, à mes frais bien-sûr ! De plus, ses allers et retours au village se faisaient de plus en plus nombreux. Il disait aller mobiliser les gens pour moi.  A chacune de ses descentes à Lergho, mon mentor-rouleur était toujours entouré de ses deux charlatans-féticheurs-compères. Mêmes scénarii de bière fraîche à vous rompre le pharynx et des poulets de ferme à l’huile de sésame. Toujours à mes frais. Moi je gardais toujours foi en la volonté divine. Dieu ne s’endette pas, mais aide à payer les dettes.

 

Les résultats des élections et l’imposition des candidats

 

A l’issue des élections, les résultats officiels des municipales dans la commune de Garango ont donné la répartition suivante de sièges : 1er CDP avec 23 sièges ; 2e UPC avec 21 sièges ; 3e CFDB (nous) avec 7 sièges et enfin 4e  ADF-RDA avec 6 sièges. Les calculs sont vite faits par mon clan : CDP + CFDB = 30 ; UPC + ADF-RDA = 27 ; UPC + CFDB + ADF-RDA = 34 ; CDP + ADF-RDA = 29. Et comme l’ADF-RDA boudait le CDP, nous avions arrêté les verdicts. Si le mentor nous roule, on le mate en votant pour l’UPC. Point barre !

S’il y a une chose que les politiciens n’ont pas compris, c’est d’imposer depuis les salons climatisés de Ouagadougou, des candidats à leurs bases. Nous apprenions dans la rue que le CDP voulait la mairie de Garango et que des élections primaires seraient organisées. Le choix serait porté sur un journaliste, proposé par mon mentor-rouleur.  Ce candidat, nous l’apprenions plus tard, a été battu aux primaires du CDP par 12 voix contre 11.  Cela laisse apparaître deux vilains défauts que nous politiciens devrions abandonner : l’imposition d’un individu aux populations comme candidat à un poste électif et l’ethnicisme. Ce sont des cordes sensibles, quelques fois déjà tendues et qui cassent à la moindre nouvelle tension. Tout le monde est venu de quelque part ! Où est le mal dans tout cela ? Les autochtones, le plus souvent, sont moins nombreux que ceux venus d’autres lieux. C’est le cas de Garango et ainsi se forment les peuples. Notre Burkina Faso, avec sa soixantaine d’ethnies, se porte bien.

 

L’immixtion des coutumiers et des religieux

 

Comme les politiciens, s’il y a une chose que les coutumiers n’ont pas comprise, c’est leur immixtion dans les affaires politiques. Ils doivent rester les dernières soupapes pour juguler un conflit ou un différend dans leurs villages respectifs. Mais si eux-mêmes sont mouillés dans des partis politiques jusqu’au cou, alors leurs médiations resteront toujours entourées de méfiance.

Les chefs  coutumiers, en présence du grand Imam de Garango, se réunirent dès les résultats des primaires du CDP et bien que n’étant pas tous du CDP (certains cavalaient pour l’UPC), ils exigèrent mystérieusement du candidat élu aux primaires du CDP (Hilaire Gampiné, ex-adjoint au maire sortant) qu’il se retire de la course car la population ne voudrait plus de lui. Elle lui reprocherait des détournements de  recettes de vivres et la mauvaise gestion des parcelles durant les mandants passés. Cela est dommage et ce qui est encore plus dommage, c’est le silence coupable et complice de la hiérarchie du parti.

 

Le dernier baroud d’honneur du mentor-rouleur

 

Mon mentor-rouleur se fabrique un autre maire pour Garango. Il change de fournisseur de poulets et de bière. Mais comment s’y prendre pour ne pas y laisser des plumes comme les poulets déchiquetés ? C’est là son gros souci. Il incitera son candidat à me rencontrer. Lui par contre, depuis que je l’ai briefé sur les résultats atteints, ne prenait plus mes appels et s’il décrochait, il balbutiait indéfiniment, contournant le sujet de notre convention sacrée. Je reçus son nouveau dauphin le 8 janvier 2013, dans mon salon à Garango. Je n’étais pas seul. Ce fut en présence de huit  camarades (six conseillers et deux cadres locaux) de la CFDB et de deux du CDP (Hilaire Gampiné et le demandeur de l’audience). Je fus informé par un de mes conseillers qu’un tract circulait en ville contre le chef de Garango. Ma réponse fut brève : « je me moque des tracts qui sont des outils pour les peureux et les clandestins ».

Une fois dans mon salon, les débats commencèrent et la parole fut donnée à notre journaliste-candidat. Il dit être le candidat retenu par le SEN/CDP comme maire de Garango et qu’une convention signée entre la CFDB et le CDP stipule que les conseillers CFDB devront le soutenir. Très simpliste !

La première question viendra de mon conseiller du secteur 7, Barnabé Bambara, en ces termes. « C’est vous M. Zabsonré ? » Celui-ci acquiesça. « Moi en tout cas je ne vous connais pas, et je suis sûr que plus de 80% de la population des sept secteurs de Garango ne vous connaît pas. Et puis, dans les sept secteurs de Garango, sur 17 conseillers, le CDP n’en a récolté qu’un seul. Vraiment, vous n’avez pas vous-même peur de votre candidature ? A votre place, j’aurais eu peur en tout cas ».

Pour éviter que ne s’engage la polémique entre les deux, j’ai enchaîné en donnant tout le récit de la conduite de mon mentor-rouleur à mon égard, tout en lui demandant s’il était informé d’une convention de soutien indéfectible entre ce dernier et moi. Il dit n’en  avoir jamais été informé. Je conclus en ces termes : « En 2007, ton type m’avait roulé. Je n’avais pas réagi, car je voulais tenir compte de nos relations si étroites. Cette année encore, il revient à sa «caverne d’Ali Baba». Donc, quelqu’un doit me payer toutes mes peines endurées financièrement lors de cette campagne à Lergho ; et ce quelqu’un, c’est bien  ton type. Va lui dire  que si d’ici ce soir je ne rentrais pas en possession de mes 215 000 F CFA inutilement dépensés à Lergho et dans les six villages, aucun débat ne sera possible sur un quelconque soutien de la CFDB à ta candidature ». Lui et son type n’avaient rien compris : un débat n’aboutit pas forcément à un accord.

 

L’accueil  de la délégation du SEN/CDP dans ma ferme

 

Tout était bien monté, mais c’était sans compter avec mon flair d’homme bien averti. Le 8 janvier à 11h, je fus appelé par le maire d’alors de Tenkodogo (Zakané Alassane), pour m’informer de la venue d’une délégation du SEN/CDP auprès de moi.

La  délégation du SEN-CDP fut conduite par l’ex-DG de la CAMEG, Bancé. Le mentor-rouleur, le responsable local CDP, étaient tous absents. A l’arrivée de la délégation, notre pressenti maire-journaliste me conduisit furtivement de côté pour me remettre deux (2) enveloppes en me disant : « ça (une enveloppe contenant 215 000 F CFA) c’est le remboursement du professeur et ça (une enveloppe contenant 175 000 F CFA) c’est ma contribution personnelle puisque vous devez rester ensemble jusqu’au matin et aller me voter ».  Trop simpliste encore ! Aussitôt les deux plis remis, il replia immédiatement. Il n’a pas pris part aux débats. Il se sentait déjà dans les habits de maire. Il fallait retourner à Lergho pour mettre les petits plats dans les grands, car la fête sera belle au soir des élections. Bœuf, riz, dolo, condiments, tout était prêt. Même ma cousine devrait assurer la direction de la gastronomie. Une fois en salle, ma question au SEN/CDP était : « Comment des chefs coutumiers peuvent-ils faire démissionner un candidat du CDP élu aux primaires sans que le SEN ne dise mot ? Le SEN était-il la main secrète de cette action ? Sinon qu’est-ce qui nous dit que demain matin, avant d’aller à l’élection, nous ne serons pas envahis par les mêmes coutumiers pour faire débarquer votre nouvel édile ?… ». Là, ce fut un silence tombal.  Voyez-vous, leur dis-je, « être dans la mouvance présidentielle n’est pas marcher sur du sable mouvant ».

 

La  décision ultime de la CFDB Garango

 

En politique, il faut éviter les calculs arithmétiques (23 + 7 = 30) alors que 23 + 7  peuvent faire zéro. C’est la leçon que nous avions voulu donner au mentor-rouleur et au SEN/CDP. Contrairement au CDP et au mentor-rouleur qui font passer les souffrances financières des campagnes par pertes et profits, nous, conseillers de la CFDB avions tenu compte des impondérables : l’échec de la convention coûteuse et ruineuse entre le fameux mentor-rouleur  et nous. Nous sommes de pauvres fonctionnaires et la CFDB n’avait donné que 350 000 F CFA pour cette campagne dans sept secteurs et 27 villages de la commune. Aussi, le mentor-rouleur et son nouveau dauphin avaient cru fermement au sacrifice de poulet fait la veille à la terre de Lergho, lui promettant un bœuf si l’écharpe de maire rentrait à Lergho au soir du 9 Janvier. Que pouvaient faire des mânes dans un sort déjà scellé ? Ainsi en avaient décidé les sept conseillers de la CFDB Garango, devant nos bouteilles et poulets offerts par l’excédent des frais de campagne du CDP. Et il ne le fut point.

 

La  réaction du dauphin-journaliste perdant

 

Dès les résultats, le dauphin-journaliste réalisa que la sanction venait de tomber. La terre de Lergho avait refusé l’offrande, car n’ayant pas la solution à la requête.  Mais, pour le dauphin, une seule chose reste à faire : une cruelle vengeance. Une idée banale germe dans sa tête. Les tracts. Il peut les exploiter à fond. Vite, il alla trouver Naaba Koom II de Garango et son mentor-professeur, pour lui fabriquer l’auteur des tracts. Selon lui, Hilaire Gampiné lui aurait dit que les tracts sont l’œuvre du  colonel Léonard Zouré. Pour lui, la cible est touchée de plein fouet.

 

Objectif atteint, comme diraient les autres

 

Sans attendre, Naaba Koom II organise une confrontation. Celle-ci tourna à un puzzle de « je ne t’ai jamais dit cela… C’est toi qui me l’a dit » entre le dauphin-journaliste perdant et Hilaire Gampiné qui nie en bloc avoir tenu un tel langage. Mais pendant que nous étions en débats chauds dans le palais  de Naaba Koom II, un écrit des mains de notre dauphin-journaliste perdant, avec les copies des deux tracts -en pièces jointes- était  disponible dans tous les secrétariats publics et kiosques de Garango et pouvait être photocopié à souhait. Je laisse les lecteurs en tirer les conclusions. Et au même instant, paraissait dans les colonnes du numéro 804 du journal ‘’l’Opinion’’, un écrit qui me traitait de traître et m’accablait de tous les péchés d’Israël. Connaissant son employeur, je ne pris point la peine de réagir à de telles inepties, car il avait été trompé par son collègue perdant. Je souhaite qu’il lise ces lignes.

 

La position malheureuse du couple du mentor-rouleur

 

Dans les églises, les chorales et partout où besoin est, ma cousine, épouse du mentor-rouleur, ne cesse depuis 2013, de m’accabler, d’accabler ma famille, d’accabler mon petit frère, d’accabler tous ceux qui nous sont proches : racontant comme une alouette,  que seul moi détenais les secrets de son mari et donc que je suis l’auteur du tract contre lui. Attestant du même coup que le tract contre son mari est une vérité, puisque ce sont des secrets que son mari m’aurait confiés. Quelle naïveté ! Et son mari, dans sa réaction épidermique et entraîné comme une charrue par des bœufs, voulait même déposer une plainte contre moi. De bonnes et intelligentes personnes ont dû lui dire qu’il empruntait le chemin de sa propre ruine. De toute façon mon avocat l’attendait et l’attend toujours de pied ferme.

 

La voie de l’élimination physique

 

Le 11 février 2013, mon gardien constate la présence d’un cochet rouge, portant une clochette en cuivre à  la patte gauche. Le lendemain vendredi à 12h 00, pendant que je sortais pour la prière du vendredi, le mystérieux poulet se mit à chanter, puis tomba raide mort devant les regards de mes gardiens ahuris.  Le troisième jour, en me rendant à Ouagadougou, à  54 km à 21h 15mn, ma Mercedes 300D fera trois tonneaux pour se retrouver les quatre roues en l’air sur une jeune balanite.

En 2017, après quatre années de haine et de violence morale à l’endroit de toute ma famille et de mes proches, ma cousine n’a point été rassasiée, parce que nous étions toujours vivants. Elle choisit un moment tout symbolique : le doua du septième jour de ma belle-fille, arrachée à ses trois enfants dont le dernier n’avait ce jour que sept jours seulement d’âge. Et comme un vampire assoiffé de sang, elle enfoncera un couteau dans notre plaie encore ‘’béante’’. Son comportement marquera plus d’un, car les raisons avancées étaient aussi banales : ma fille (sa nièce donc) se serait, selon elle, mariée (depuis 2013 tenez-vous bien) sans venir lui présenter son mari.  Etait-ce le jour et le lieu ?  Comme quoi il faut se méfier de ces pseudo-croyants qui dorment dans les églises et les mosquées ou qui, chaque jour, offrent des poulets aux mânes.

 

Conclusion  générale

 

Je laisse le soin aux lecteurs, à ceux qui ont reçu la version mensongère de cette situation, à ceux qui ont opté sans réserve aucune d’accompagner ces attitudes irresponsables à la postérité et tous ceux qui sont épris de raison et de capacité d’analyse, de vivre une minute de la haine qu’offre une famille et ses ‘’porte-torpilles’’ à des innocents. Je sors aujourd’hui de ma réserve pour porter la vérité, celle voulue par Dieu et le bon sens,  en lieu et place de la haine gratuite, de la calomnie et des grossiers mensonges propagés dans les lieux de culte,  dans les gargotes et à toutes les occasions de regroupement. Que chacun comprenne qu’une fois sur le terrain politique, il devient le plus vulgaire objet de la critique et de l’étalage de la vie privée. Les  diplômes n’intéressent personne en politique, car l’on peut être bardé de diplômes et être ‘’un imbécile’’ social ou politique. Seul notre matérialisme nous fait oublier hier et seul notre orgueil nous éloigne de notre raison et de notre humilité. L’autocritique, voilà la voie de la raison. A celui qui a monté  toute cette cabale, par pure vengeance, je dis de retenir simplement que j’ai assez de courage pour dire haut et fort ce que je pense, au lieu de passer par des tracts qui sont les moyens des peureux, des lâches et des clandestins.

Enfin à ces demi-dieux,  à leurs  charlatans, marabouts et magiciens de tous bords qui, durant plus de quatre années, n’ont eu pour seul et principal exercice lugubre que mon élimination physique, je dis qu’ils perdent leur temps. Je ne suis pas celui que des gris-gris enterrés, des sacrifices de chats noirs ou de boucs sans cornes, et l’envoi de poulets rouges clochetés, effraient. Comme Jean de la Bruyère le dit dans ‘’les caractères’’, « nous haïssons violemment ceux que nous avons beaucoup offensés ».

 

Nul n’a le monopole de la violence, du satanisme ni de la haine. A bon entendeur salut !

 

Ouniyida Léonard ZOURE                                                                                                     Chevalier de l’Ordre National

 


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