HomeLe fait du jourCONSEIL CONJOINT DE GOUVERNEMENTS A YAMOUSSOUKRO : Pour une coopération bilatérale forte

CONSEIL CONJOINT DE GOUVERNEMENTS A YAMOUSSOUKRO : Pour une coopération bilatérale forte


Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a co-présidé hier 28 juillet 2016, avec son homologue ivoirien, Daniel Kablan Duncan, le conseil conjoint de gouvernements, dans le cadre de la 5e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Au terme de ce rendez-vous d’échanges fraternels qui a eu lieu à la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix, les deux gouvernements ont signé d’importants documents qui seront soumis aux présidents burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et ivoirien, Alassane Dramane Ouattara.

Après le rendez-vous manqué de 2015 en raison des tensions politiques, les gouvernements burkinabè et ivoirien se sont retrouvés à nouveau pour poursuivre l’œuvre entamée en 2008 à travers la mise en place du Traité d’amitié et de coopération entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Pour ce premier conseil conjoint de gouvernements, 12 accords au total ont été validés par les deux gouvernements et seront soumis aux deux présidents, Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Dramane Ouattara. Ces accords portent, entre autres, sur la défense et la sécurité, l’enseignement, la culture, l’économie, etc.  Pour le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, les accords validés viennent élargir les bases de la coopération entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. La validation des documents, sans difficulté d’après lui, est l’expression achevée de la vision partagée par les deux chefs d’Etat en faveur de la construction et du renforcement de l’amitié entre les deux peuples. A en croire Paul Kaba Thiéba, les deux chefs d’Etat sont déterminés à renforcer l’amitié entre les deux pays.  Tout en félicitant les membres des gouvernements pour la qualité du travail abattu, il les a exhortés à poursuivre la concertation afin d’aplanir les difficultés qui pourraient intervenir dans la mise en œuvre des conclusions. Il a rassuré que son gouvernement ne ménagera aucun effort pour la mise en œuvre réussie des décisions et recommandations qui sortiront des échanges des chefs d’Etat, Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Dramane Ouattara.  

Son homologue ivoirien, Daniel Kablan Duncan a, quant à lui, remercié les experts pour la qualité de leur travail qui a servi de base de travail au conseil conjoint de gouvernements. Selon lui, au vu des conclusions qui seront soumises aux deux chefs d’Etat, pour validation, il ne doute point un seul instant que les mois et années à venir, verront une forte considération de la coopération bilatérale, se caractérisant par la mise en œuvre rapide des conclusions du conseil conjoint de gouvernements. La tenue de la 5e conférence au sommet du TAC, a-t-il fait noter, traduit la volonté commune et la convergence de vues des présidents ivoirien et burkinabè de redynamiser les relations entre les deux pays, au grand bonheur des deux peuples. La Côte d’Ivoire salue l’installation des ambassadeurs dans les deux pays. C’est un acte fort de la coopération bilatérale qui permettra de faire avancer les dossiers, a martelé Daniel Kablan Duncan. Il a souligné la nécessité de prendre des dispositions urgentes pour rendre opérationnel le comité de suivi et d’évaluation des décisions et recommandations du sommet du TAC.  A l’ouverture des travaux,  il a souhaité la bienvenue à la délégation burkinabè. Il a tenu à féliciter son homologue burkinabè pour sa nomination et confié que sa solide expérience à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, permettra de relever les défis du développement du Burkina. Relevant les similitudes entre les deux pays, en ce qui concerne la vision stratégique et les priorités, Daniel Kablan Duncan dira que les trois piliers de l’action gouvernementale définis par le président Kaboré sont :         – la réforme des institutions, la modernisation de l’administration pour plus de justice sociale, de démocratie, de liberté et la lutte contre les inégalités et la corruption ;      – la mise en place d’un modèle de développement centré sur le renforcement du capital humain ; et la transformation structurelle de l’économie à travers la dynamisation des secteurs porteurs                                      – et le renforcement du rôle du secteur privé.  Pour son pays, le Plan National de Développement (PND) sur la période 2016-2020 est axé sur 5 axes prioritaires que sont le renforcement des institutions pour la paix et la bonne gouvernance, la transformation structurelle de l’économie; l’amélioration des conditions de vie des populations, la promotion de la jeunesse et de la femme et l’émergence d’un Ivoirien nouveau. Pour lui, la vision commune qu’ils ont ainsi du développement de leurs pays respectifs, un est facteur supplémentaire de renforcement de la coopération entre son pays et le Burkina dans le cadre du TAC. Il a relevé que la 5e conférence au sommet du TAC se tient dans un environnement marqué par la stabilité retrouvée dans les deux pays. A son avis, l’élection du président Alassane Dramane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire a permis à son pays de renouer avec la paix et de réaliser une croissance économique forte, d’un taux annuel moyen de 9% depuis 2012. Il a indiqué que le président veut cette croissance soutenue et inclusive.  Car, son ambition, c’est de construire une Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020. Il s’est dit convaincu que le Plan de développement économique et social permettra de réaliser de grandes choses pour le peuple burkinabè.

Pour sa part, le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, après avoir remercié les autorités ivoiriennes pour l’accueil chaleureux dont lui et sa forte délégation ont bénéficié, a soutenu que l’amitié ivoiro-burkinabè puise ses sources dans l’histoire, dans la géographie, dans les valeurs culturelles et dans la volonté des deux peuples de bâtir un espace commun. En signant le TAC, les deux gouvernements burkinabè et ivoirien, dira-t-il, se sont dotés d’un instrument unique et original sur le continent africain.  

Un enracinement historique solide

Lequel reflète la volonté commune des  deux peuples, de donner à leurs relations un enracinement historique solide, à la hauteur de leurs aspirations à la paix et à la prospérité. Pour lui, c’est dans cette optique que lors des 3e et 4e conférences au sommet du TAC, les deux gouvernements ont décidé de consolider l’exemplaire coopération qu’ils bâtissent quotidiennement par la mise en œuvre de projets d’intérêts communs. Il s’agit, entre autres, a-t-il énuméré, du projet de construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, du projet de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya et de son prolongement jusqu’à Tambao. Il a, par ailleurs, remercié le gouvernement ivoirien pour les efforts consentis dans l’approvisionnement du Burkina en énergie électrique et en hydrocarbures,  particulièrement en cette année 2016. Selon Paul Kaba Thiéba, des avancées importantes ont été enregistrées dans plusieurs domaines de la riche coopération entre son pays et la Côte d’Ivoire. Au-delà des projets prioritaires, ces avancées, a-t-il affirmé, touchent les secteurs de la défense et de la sécurité, de la diplomatie, des ressources animales et halieutiques, de la libre circulation des personnes et des biens, etc. Toutefois, a-t-il relevé, il faut redoubler d’efforts et de détermination pour conduire à terme les multiples chantiers ouverts dans le cadre du TAC dont l’objectif est le développement des deux pays et l’épanouissement des deux peuples burkinabè et ivoirien. Pour lui, il appartient donc aux deux gouvernements de  conjuguer leurs efforts pour mieux faire face aux nouveaux défis auxquels ils sont confrontés, notamment la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière qui entrave le développement des deux nations.  Le Premier ministre burkinabè estime que les échanges francs et fraternels au cours de ce conseil conjoint de gouvernement, permettront de développer la coopération déjà excellente entre les deux pays. Laquelle coopération ouvre des perspectives nouvelles, surtout de croissance économique à travers le PND de la Côte d’Ivoire et le PNDES du Burkina. Ce dernier plan qui prévoit un volume d’investissement d’environ 15000  milliards  de F CFA sur la période 2016-2020, a dit Paul Kaba Thiéba, traduit la vision du développement du pays du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.  Et de préciser qu’environ 8400 milliards de F CFA seront consacrés à des investissements dont l’objectif est de régler définitivement certains problèmes tels que celui de l’énergie et de mieux prendre en charge certaines questions dont celles de la santé, de l’éducation, etc. Le Premier ministre s’est dit convaincu que le PNDES  et le PND permettront  d’insuffler une dynamique de croissance  qui profitera aux deux peuples. Ce conseil conjoint de gouvernements se tenant à quelques jours de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Paul Kaba Thiéba a adressé au peuple ivoirien des vœux de paix et de santé.

Dabadi ZOUMBARA (Envoyé spécial à Yamoussoukro)

 


No Comments

Leave A Comment