HomeA la uneCONSTRUCTION DE L’ECHANGEUR DU NORD : Les riverains réclament une « indemnisation conséquente »

CONSTRUCTION DE L’ECHANGEUR DU NORD : Les riverains réclament une « indemnisation conséquente »


Les personnes qui sont affectées par les travaux de construction de l’échangeur du Nord à Ouagadougou réclament une « indemnisation conséquente ». Réunies au sein de la Coordination des comités de défense et de l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP), elles ont animé une conférence de presse dans l’après-midi du 28 décembre 2016 pour poser leurs préoccupations.

 

« Je fais du jardinage depuis plus de 25 ans. Aujourd’hui, ils veulent me déguerpir pour la construction de l’échangeur du Nord et veulent me dédommager à 300 F CFA le m2.  Pourtant, c’est ce que je gagne dans la vente de mes légumes qui me permet de payer  les frais de scolarité de mes enfants. Je me demande ce que l’avenir me réserve, si on ne nous dédommage pas conséquemment. Pourtant, j’ai besoin d’un soutien pour pouvoir mener une autre activité pour pouvoir subvenir aux besoins de ma famille», tels sont les cris de détresse et de cœur de Marguerite Zongo, productrice de légumes sur la Route nationale (RN) 22, sis à Tanghin. Tout comme elle, ils sont environ 600 producteurs de fruits et légumes qui seront affectés par les travaux de construction de l’échangeur du Nord à Ouagadougou.   Pour eux, toutes les initiatives et les décisions relatives à la gestion de leur indemnisation sont prises jusque-là sans leur implication effective et sans la prise en compte de leur avis.  Pourtant, ils sont nombreux, producteurs de fruits et légumes, tabliers et autres petits commerçants situés sur les RN 2 et 22 qui  verront leurs « gagne-pains » impactés par les travaux  de construction du quatrième échangeur de la ville de Ouagadougou. Face à la presse le 28 décembre dernier, ils  ont exigé que le Plan d’indemnisation et de réinstallation des personnes affectées par le projet (PAP) prenne  en compte leurs préoccupations. Lesquelles préoccupations qui se résument entre autres, au dédommagement conséquent des producteurs de fruits et  légumes à raison de 2 200 F CFA le m2 au lieu de 300 F CFA proposé par les acteurs  en charge des travaux,  le bitumage de la rue allant de l’immeuble Kafando au terrain MARIMAR, le dédommagement des tabliers et petits commerçants jouxtant les RN2 et 22, l’aménagement d’un terrain de sport au profit des élèves.

 

Des correspondances sans accusés de réception

 

A en croire le Coordonnateur de la CDAIP, Y. Ernest Zemba, l’étude d’impact environnemental et social du projet  n’a pas été menée dans les règles de l’art, en ce sens que les tabliers et petits commerçants qui jouxtaient les deux routes ont été déguerpis sans mesures d’accompagnement, alors qu’ils payaient des taxes. « Il  y a également des établissements d’enseignement secondaire et des organisations sportives de la zone du projet qui ont perdu leurs terrains de sport qui jouxtent les rails et la route nationale 22 », a soutenu M. Zemba, pour qui,  les multiples actions entreprises auprès des autorités compétentes depuis février 2016 ont été infructueuses. La preuve, a-t-il   ajouté, rares sont les correspondances de la fédération des producteurs de fruits et légumes qui ont fait l’objet d’une réponse de la part de la mairie, du ministère en charge de l’administration territoriale, du bureau d’étude et de la société, SOGEA SATOM.  Pour lui,  cette conférence de presse  sonne une interpellation. Et si rien n’est fait pour la prise en compte de leurs préoccupations,  lui et les siens entendent mener d’autres actions, pour disent-ils,  porter plus haut leur voix.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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