HomeA la uneCOUP DE SANG DES BURKINABE DE COTE D’IVOIRE  : Savoir raison garder  

COUP DE SANG DES BURKINABE DE COTE D’IVOIRE  : Savoir raison garder  


as besoin de faire un dessin au ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, qui mesure à quel point  beaucoup de  nos concitoyens en Côte d’Ivoire sont remontés contre la décision des autorités burkinabè, de remettre à demain (probablement en 2020)  leur droit de vote à la présidentielle.  De fait, le Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè  en Côte d’Ivoire (CAMJBCI) n’a pas fait dans la dentelle.  Il a décidé de tout foutre en l’air, et c’est le moins que l’on puisse dire, en interrompant de manière violente, une  cérémonie organisée hier, 9 mars au Consulat général du Burkina en Côte d’Ivoire, et présidée par  le ministre Auguste Barry. Une cérémonie s’inscrivant dans le cadre d’une tournée que ce dernier effectue dans la sous-région et dont l’objet justement est d’expliquer à la diaspora burkinabè, les raisons du report de leur vote.   Pour l’étape ivoirienne de la tournée, et bien, c’est raté !  Elle s’est soldée par le coup de sang de la CAMJBCI, qui s’est traduit par  le saccage des tentes dressées pour l’occasion, et le renversement des chaises avec à la clef, le départ précipité du ministre Barry, qui  n’a dû son salut qu’à l’intervention des forces de sécurité.   Certes,  l’on peut comprendre l’état d’esprit actuel de ces  Burkinabè, qui n’apprécient guère le fait d’avoir été mis sur la touche  au sujet du  scrutin d’octobre prochain. Mais pour autant, était-ce la meilleure façon de s’exprimer ?  Et plus grave, on peut dire que les kaouswéogo  ont fini par perdre les bonnes manières.  Car, la bienséance  aurait quand même voulu que, par courtoisie, ils écoutent au moins l’hôte du jour,  qu’ils prennent connaissance des arguments  du ministre et, éventuellement, en mesurent la pertinence quitte  ensuite à opposer les leurs. C’est du reste,  ce sens de l’écoute dont ont fait montre les  précédents interlocuteurs de Barry, au Mali notamment.   Ils n’en sont pas diminués. Bien au contraire, de leurs échanges avec la délégation burkinabè, on peut dire que  certains en sont sortis rassurés voire édifiés, si l’on en juge du reste par les propos de quelques uns.

Or, en Côte d’Ivoire,  le film des événements s’est déroulé dans un scénario tout autre. Comme si, dès le départ, la volonté de rompre en visière avec le ministre et sa délégation avait été clairement affichée. A preuve, à peine la cérémonie a-t-elle commencé que tout a été mis sens dessus dessous.  Assurément, cette image  que renvoie la diaspora burkinabè en terre d’Eburnie, est désastreuse. Elle n’est, en tout cas,  pas à son honneur.

Et puis, cette façon de se singulariser  des autres, laisse plus que songeur.  Les autres Burkinabè de l’étranger ne sont certainement  pas moins mécontents. Mais ils se sont gardés de toute violence.  Ils n’ont pas donné l’image de Burkinabè préférant l’argument de la force à la force de l’argument.  Or, rien ne les en empêchait.

Cela dit, on ne peut se priver de se poser cette question : pourquoi ces Burkinabè de  Côte d’Ivoire  tiennent-ils tant à prendre part à un vote pour lequel   tous ou presque s’accordent à dire que techniquement, toutes les conditions ne sont pas réunies pour la prise en compte des Burkinabè de l’extérieur ?   Certes, la Côte d’Ivoire compte la plus grande communauté de Burkinabè. Certes, leur droit de vote est inscrit dans la Constitution.   Mais  au regard des difficultés relevées sur le terrain,  en termes de timing notamment, est-il possible de vouloir que la plus belle femme au monde donne plus que ce qu’elle a ? Il faut savoir raison garder.  Toujours est-il que ce n’est pas en agissant ainsi que le CAMJBCI parviendra à ses fins. Ce n’est pas en s’en prenant à l’autorité, qu’il forcera la  main   à l’Etat burkinabè.  Enfin, le CAMJBCI doit se convaincre qu’une telle décision n’a pas été prise à la légère.  Il devrait, une fois, pour toutes, avoir le courage et l’humilité de l’accepter.   L’intérêt du Burkina doit primer sur leurs intérêts personnels et peut-être inavoués. Le Burkina n’a pas besoin de cela.

« Le Pays »


Comments
  • M. le journaliste ils tiennent à prendre part au vote parce que c’est un droit. Ne cherchez pas de poux sur un crâne rasé. Evitez les propos xénophobe envers vos compatriotes dans vos journaux car vous faite honte. Quand des burkinabè incendient des maisons des burkinabè, pillent le pays vous ne condamner pas parce que pour vous c’est normal. mais quand la diaspora s’exprime sur un problème qui lui tient à cœur vous condamner. On se demande pour qui roulent ces fameux journalistes de ce pays. De toute façon votre fameuse insurrection va continuer pendant longtemps. Même au mali y a pas eu d’entente avec le burkinabè ne nous pompez pas l’air.

    11 mars 2015
  • En réalité ces gens ne sont pas des Burkinabé,ni les ivoiriens,ce sont des chômages Abidjan qu’on a payé pour faire Ce travail.Aucun Burkinabé ne peut et oser honnir une autorité du Burkina Faso dans un autre pays. Les Burkinabé aiment le Burkina Faso et respectent les autorités du Burkina Faso.
    Ce sont des gens qui ont déjà leurs cartes de nationalités Ivoirienne,procéder l’enquête vous trouverez que beaucoup de ces gens ne veulent plus revenir au Pays.
    Ils font honte à notre à notre dignité ces gens,pourquoi au Mali,au Ghana,au Sénégal,dans les autres pays les vrais Burkinabé,les intègres ont bien écouté nos autorités et eux en côte D’ivoire ils font ça.
    Leurs actes ne pas une revendication,mais un boscotte aux peuples Burkinabé de l’intérieur et à l’extérieur sauf de une partie de diasporas de la Côte D’ivoire.
    Il faut que les mouvement des jeunes,les intellectuel,les démocrates civil et l’armé nationale et patriotique du Burkina Faso prennent en compte l’acte que ces gens viennent de poser sur la terre de la Côte D’ivoire,afin de bien se préparer car il ne faut jamais sourire devant la vitesse d’un lapereau.

    11 mars 2015
  • la cote d’ivoire est pays très respecté “alors mes frères de grâce pour le respect du pays d’accueil et leurs dirigeants n’agissez plus ainsi ce n’est pas responsable

    11 mars 2015
  • IL FAUT SECOUER LE COCOTIER, AU RISQUE DE “COUPER L’IGNAME” !!!

    Seule une bande de vauriens agit comme ces l’ont fait. Mais nous comprenons, sans admettre, encore moins accepter leurs agissements de la préhistoire : leur dieu blaise est là-bas. Il les paie et il faut bien justifier à leur employeur, ce qu’il ont perçu.
    Mais au-delà de ces actes sauvages et inqualifiables, indignes de burkinabé, de surcroit vivant à l’étranger, il y a la nécessité du récadrage de cette Transition qui commence sérieusement à nous inquiéter tous : Trop de décisions non réfléchies, des propos venant des plus hautes autorités de la Transition qui sont immédiatement démentis, des excités du cdp et de ses satellites qui commencent à trop s’agiter au point d’effectuer le voyage d’Abidjan, le président de l’ADF/RDA qui tient des propos provocateurs, sans que la menace de recourir à la suspension, proférée par le Président Kafando, au moment de la levée de cette même suspension, ne soit mise à exécution, etc., etc., etc..
    Reconnaissons, et en premier les deux têtes de l’exécutif (le Président et le Premier Ministre), que cela fait trop désordre.
    C’est vrai, l’organisation des élections fera partie des critères d’évaluation de la réussite de cette Transition. Mais il ne s’agit pas pour les deux têtes de l’Exécutif, de s’asseoir et d’attendre bonnement la tenue de ces élections, en oubliant tous les autres chantiers de la Transition : la Justice, la Vérité, la Réconciliation nationale et la cohésion sociale, les crimes économiques commis par les barons du CDP, depuis 27 ans. Nous voulons la Transition comme les fondations de la nouvelle bâtisse qu’est le Burkina Faso Nouveau. Mais tous laisse croire que nous nous en écartons chaque jour que Dieu fait. Est-ce une insuffisance de carrure et de poigne de nos autorités, est-ce un manque de volonté, ou, ou, ou est-ce une complicité avec certains acteurs du régime défunt?
    Dans tous les cas, l’échec de cette Transition est inacceptable et sera désastreuse pour le peuple burkinabé et singulièrement la jeunesse. C’est pourquoi, j’en appelle à l’exécutif de la Transition, à commencer par le Président et le Premier Ministre, afin qu’ils se réveillent et qu’ils sortent de leur torpeur.
    Il faut secouer le cocotier, au risque de “couper l’igname” car nous ne saurons accepter pendant longtemps les provocations venant d’individus qui ont failli mettre notre pays à terre.

    11 mars 2015
    • L’échec de la Transition sera le résultat d’un certain amateurisme des organes de la Transition. Nul n’est dupe au Burkina des velléités dictatoriales d’une bonne partie des partis de l’opposition qui aspire à vaincre sans péril.

      12 mars 2015

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