HomeOmbre et lumièreCOUP D’ETAT MANQUE DU 16 SEPTEMBRE : Des éléments de l’ex- RSP en cavale, Zida rassure

COUP D’ETAT MANQUE DU 16 SEPTEMBRE : Des éléments de l’ex- RSP en cavale, Zida rassure


Le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et les patrons de presse ont échangé à bâtons rompus sur la crise qui a secoué le Burkina Faso, consécutivement au putsch manqué du 16 septembre dernier. Les conditions de sa détention, les conditions de travail des médias durant la brève parenthèse du Conseil national pour la démocratie (CND) ont été, entre autres, évoquées pendant l’entretien, de même que la question des irréductibles de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle qui ont disparu dans la nature. C’était le 6 octobre dernier, au premier ministère à Ouagadougou.

 

Quelques éléments de l’ex-RSP, une dizaine, sont dans la nature. Certains sont en fuite, hors du pays, notamment au Ghana et à Bouaké en Côte d’Ivoire. Mais, rassure le Premier ministre Isaac Zida, tout sera fait pour mettre la main sur ces éléments en cavale. Ou du moins, pour annihiler toute capacité de nuisance de leur part. Pour Isaac Zida, l’acte de ceux qui ont pris la Transition en otage, ne faisait pas l’unanimité au sein de la famille RSP. Loin s’en faut. Certains y étaient farouchement opposés. C’est, entre autres, ce qu’a confié le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, à la question de savoir si des éléments de l’ex-RSP se sont volatilisés dans la nature, et si oui, s’ils ne risquent pas de se convertir plus tard en bandits de grand chemin. C’était, hier, 6 octobre 2015 au Premier ministère, au cours de l’entretien à « bâtons rompus », pour reprendre ses propres mots, avec les patrons des organes de presse burkinabè, à qui le chef du gouvernement a témoigné de sa solidarité pour les dégâts matériels et physiques subis par certains médias pendant la dure période qui a suivi le coup d’Etat manqué du 16 septembre dernier. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces échanges qui ont duré plus de deux heures d’horloge, avec les patrons des médias, n’ont pas manqué de révélations croustillantes de la part du Premier ministre. Comme quand il dit que lors de sa détention à la suite du coup d’Etat, des éléments de l’ex-RSP lui ont proposé, ainsi qu’à son ministre en charge de la Fonction publique, le Pr Augustin Loada, du café. Café qui prendra la direction des toilettes, le Premier ministre ayant invité son ministre à ne pas en consommer… sait-on jamais.

 

L’ex-RSP a choisi d’agir vite

 

Isaac Zida a-t-il été surpris par ce coup de force ? Non, pas vraiment, dit-il. Il savait qu’un coup de force était dans les tuyaux. Mais de là à penser que cela interviendrait aussi rapidement… C’est que l’ex-RSP a choisi d’agir vite.

Le Premier ministre dit avoir été, jusqu’à un certain moment de sa détention, coupé du monde.   C’est ainsi qu’il dira avoir mis du temps à connaître l’identité de l’auteur du putsch, qui n’était autre que son frère d’armes et «cousin », le Général Gilbert Diendéré. S’il a fait ces confidences à la suite de la question d’un journaliste qui souhaitait qu’il raconte dans les détails, sa mésaventure, il faut dire que le Premier ministre a surtout écouté ses interlocuteurs qui, comme on le sait, ont payé un lourd tribut au putsch du Général. Tour à tour, les responsables de médias ont raconté comment ils avaient personnellement vécu ces durs moments de terreur, lesquels ont particulièrement affecté bien des entreprises de presse burkinabè.

 

A ceux qui agitent les grelots de la réconciliation

 

Le Premier ministre Isaac Zida qui dit avoir souvent eu des vues diamétralement opposées à celles de son cousin, par rapport à la tenue de son régiment vis-à-vis de la République, aurait même conseillé au Général de rompre les amarres avec l’armée pour revêtir la camisole de député.

Sur le dernier bilan faisant état de 14 morts liés au coup d’Etat, le Premier ministre reste prudent. Il veut s’assurer de l’inexistence de charniers.

A ceux qui agitent les grelots de la réconciliation entre Burkinabè aux fins d’éviter une fracture sociale et la division du pays, Yacouba Issac Zida dit ne pas être contre la réconciliation.   Du reste, une   commission a été créée à cette fin, depuis l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Mais bien entendu, avant de parler de réconciliation, encore faut-il, à ses yeux, passer par la case justice. Ceux qui ont été à la base de la tambouille du 16 septembre dernier, doivent répondre de leurs actes pour que cela serve de leçon pour le futur, soutient le Premier ministre Zida pour qui ce que le Burkina vient de traverser comme épreuve, n’a pas d’autre explication que le refus de l’ex-RSP d’accepter les événements des 30 et 31 octobre 2014. La réalité, au-delà de sa personne, « c’est que l’ex-RSP n’a jamais digéré le départ du président Blaise Compaoré ». Et c’est pourquoi il fallait, pour ce régiment, mettre tout en œuvre pour que la Transition échoue. La suite, on la connaît… Quid des médias qui ont subi la furie de l’ex-RSP  ? Le gouvernement travaille à voir dans quelle mesure elle pourrait indemniser ces médias.

 

CBS

 

 

 

« Nous avons autant appris de lui, que lui de nous », selon Cheick Beldh’or Sigué

Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida nous a expliqué comment ils ont été traumatisés durant la tentative de putsch du général Gilbert Diendéré ; c’est ce qu’a confié Moustapha Laabli Thiombiano, PDG de Horizon FM, au sortir de l’audience que le Premier ministre a accordée aux patrons de presse. Une audience qui a duré plus de 2 heures d’horloge et au cours de laquelle les patrons de presse ont été édifiés par Yacouba Isaac Zida sur ses conditions de détention par les membres du Conseil National pour la démocratie. Par ailleurs, a confié Danielle Bougaïré, directrice générale (DG) de la Radiotélévision du Burkina (RTB), chaque organe de presse a expliqué les conditions dans lesquelles il a travaillé pendant la tentative de coup d’Etat du général Diendéré.

 

Bientôt un fond de soutien à la presse

 

Selon le directeur général (DG) des Editions « Le Pays », Cheick Beldh’or Sigué, les échanges ont été fructueux. « On s’est longuement entretenu. Nous avons autant appris de lui, notamment sur ses conditions de détention, que lui de nous », a-t-il expliqué. A en croire Cheick Beldh’or Sigué, Yacouba Isaac Zida a été sensible à tout ce qui est arrivé à la presse durant la parenthèse du Conseil national pour la démocratie et a assuré que le gouvernement de la Transition fera tout son possible pour qu’on n’assiste plus à de pareilles scènes.

Pour Rémi Djandjinou, patron de la chaîne de télévision « Burkina Info », un fond de soutien à la presse sera mis en place avant la fin de la Transition et la subvention étatique pour les organes de presse sera revue à la hausse.

Pour conclure, le Premier ministre a réitéré l’accompagnement du gouvernement pour le développement d’une presse plurielle et partant, le renforcement de la démocratie.

 


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