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COUR DES COMPTES : Le Procureur général et quatre autres membres installés


La Cour des comptes du Burkina Faso vient d’enregistrer de  nouveaux membres en son sein. Nommés le 20 septembre 2016, ils ont été installés dans leurs  fonctions le 15 novembre 2016, à la Cour de cassation de Ouagadougou. Il s’agit du Procureur général, du Commissaire du gouvernement et des conseillers  près la Cour des comptes.

 

Ils sont au nombre de 5, les nouveaux membres de la Cour des Comptes qui ont été installés le 15 novembre dernier. La cérémonie d’installation s’est déroulée en deux phases. La première était consacrée à l’installation  de Christophe Compaoré dans ses nouvelles fonctions de Procureur général près la Cour des comptes. La seconde phase a été consacrée à l’installation du nouveau Commissaire du gouvernement, Kalilou Sérémé, ainsi que de 3 conseillers près la Cour des comptes. Il s’agit de Tézounou Mathieu Kohio,  Annalèyère Perpétue Honorine Méda/Dabiret et  Véronique Bayili/Bamouni, tous magistrats de grade exceptionnel.  Secrétaire général du Syndicat des magistrats burkinabè (SMB) depuis mai 2016, le nouveau Procureur général près la Cour des comptes, Christophe Compaoré, a occupé plusieurs fonctions dans l’administration judiciaire au Burkina. Magistrat de grade exceptionnel, Christophe Compaoré était Commissaire du gouvernement près la Cour des comptes depuis juin 2002 avant d’être nommé dans ses nouvelles fonctions. Membre-fondateur du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) du Kadiogo, il est enseignant en droit pénal général et a été plusieurs fois  directeur de mémoires et président de jurys de soutenance de mémoires à l’Ecole nationale de la magistrature (ENAM).

 

« Il faut travailler  à reconquérir la confiance de la Justice »

 

Nommé dans un contexte où les citoyens sont devenus rigoureux vis-à-vis de l’utilisation des deniers publics, le nouveau Procureur général près la Cour des comptes a dit être conscient des nouveaux défis qui se présentent à lui et ses collaborateurs. « Il y a beaucoup de défis à relever. Mais il faut mettre cela au compte des 27 ans de règne de l’ex-régime. On ne mettait pas l’homme qu’il faut à la place qu’il faut à tel enseigne que cela a plombé la Justice.  Il faut travailler  à reconquérir la confiance de la Justice et la Cour des comptes est au cœur de la transparence. Au regard  de la soif de Justice que réclame le peuple, il faut que la Cour des comptes assume effectivement  ses missions », a soutenu  Christophe Compaoré. Pour lui, il faut aller au-delà des effets d’annonce et mieux, rompre avec les vieilles habitudes. Car, a-t-il estimé, la Cour des comptes, elle-même, peut s’auto-saisir et sanctionner s’il y a lieu. « Il ne faut pas aller remettre les rapports à qui de droit seulement. Il faut assumer ses attributions », a-t-il indiqué. Relevant que les juridictions sont complémentaires, il a fait savoir que dès lors que la Cour des comptes découvre des infractions  commises par une tierce personne, notamment des détournements de deniers publics, il est du ressort de cette institution de  déférer les infractions au niveau des juridictions de droit commun. Mais, en ce qui concerne les irrégularités qui relèvent de la compétence de la Cour des comptes, l’institution peut infliger des sanctions qui se traduisent par des amendes. Ce qui veut dire, a-t-il expliqué, que la Cour des Comptes n’a pas les compétences d’emprisonner un individu. « C’est pourquoi les détournements et la corruption relèvent des compétences des juridictions de droit commun, mais la Cour des comptes, à travers ses investigations, peut apporter des dossiers qui puissent être transmis au niveau des juridictions de droit commun », a-t-il laissé entendre, avant de conclure que c’est en conjuguant leurs efforts que les institutions judiciaires peuvent déchirer le voile de l’impunité au « pays des Hommes intègres ». C’est avec des motions de félicitations  et d’encouragements que le  1er président par intérim de la Cour des comptes, Train Raymond Poda, a accueilli ses nouveaux collaborateurs. Au regard de l’expérience que ces hommes et femmes ont du monde de la Justice, il a dit ne point douter de leur capacité à faire face à leurs nouvelles responsabilités. Mieux, il les a invités à cultiver l’excellence pour satisfaire davantage le justiciable.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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